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Citations sur La Sauvagine (29)

LEUCÉMIE. C’est un mot cru, tout nu, obscène, un mot terroriste, tu ne trouves pas ? Il t’oblige à voir. Il te force à comprendre. Il sème la terreur. Ce n’est pas comme néoplasie, oncologie, ou d’autres mots compliqués qui ne se laissent pas aisément attraper par le commun des gens. Non, leucémie, c’est la mort qui s’invite avec sa morgue dans ta maison.
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Avec le temps et les années, je me suis fatiguée de cette frénésie de disputes. J’ai appris à m’endurcir pour que les moqueries de Léon ne m’atteignent plus, comme quand on se mord les joues pour ne pas céder aux chatouilles. J’ai cultivé la distance et l’indifférence. J’ai grandi comme une fille unique, objet de l’amour absolu de sa mère.
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Chez nous, le Loto, c’était un rituel aussi sacré que le poulet du dimanche. Il y avait même un budget pour ça. Un budget loisirs, plaisir, liberté. Soixante francs, qui sont devenus 10 euros ensuite. Quelquefois, on a gagné notre mise. C’était modeste mais comme la confirmation qu’un jour, le gros lot serait pour nous. Alors, tandis qu’on attendait le tirage, toute la famille serrée devant la télé, chacun espérant détenir les numéros gagnants, le papillon de l’espoir, de la chance, de la vie facile, voletait à chaque fois dans nos ventres, dans nos têtes. Et si c’était pour aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’on ferait de tout cet argent ? Quelles folies, quelles vacances, quelle voiture ? Durant quelques instants, une excitation envahissait notre salle à manger pour se dissiper, sitôt les numéros tirés.
Rien ! Nous n’avons jamais rien gagné, hormis notre mise, trois fois. Dans la famille, il était dit que rien ne nous serait donc donné sans effort, sans sueur. Cela ne nous a jamais découragés pour autant. Maman racontait souvent que mon père avait une solide théorie au sujet du Loto. Ne jamais changer de numéros : avoir toujours la même martingale augmente ses chances, c’est mathématique !
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C’est que, trois mois avant la terrible nouvelle, j’avais été foudroyée une première fois : le Loto. J’avais gagné au Loto ! 220 000 euros ! Un vertige. Un trésor.
Mais je dois d’abord te raconter comment le miracle de la chance a chamboulé ma vie, une vie qui depuis toujours faisait équipe avec la dureté. Je dois te dire la joie, et la terreur aussi, que cette fortune m’a procurées pour être certaine que ce soit Mado qui t’intéresse, et pas la gagnante.
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Je l’aime bien, Mo. Il est drôle. Un vrai pitre qui cache sa tendresse derrière des blagues à la noix. Et puis il me fait tellement rire quand il tricote ses histoires en mauvais français, avec tous ces mots qu’il charcute à sa façon. J’ai beau remettre d’aplomb ses phrases bancales, cet imbécile s’entête en affirmant que c’est ainsi qu’on parle au bled. C’est devenu sa signature. Moi, je crois qu’il le fait surtout pour m’amuser.
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C’est drôle comme on se souvient toujours de l’endroit où l’on se trouvait lorsque l’on a appris une bonne ou une mauvaise nouvelle. Quand ton père est mort, quand les deux avions se sont encastrés dans les tours jumelles, quand Lady Di s’est fracassée à Paris.
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Elle était si élégante quand elle fumait. On aurait dit une femme du monde. Une aristocrate pleine de silences délicats face aux choses de la vie. Quand elle fumait en cachette, madame Astrid se tenait très droite. Alors, je le voyais bien, c’était comme si un immense cri s’apprêtait à jaillir d’elle.
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Elle avait tout son temps. Même quand mon silence se perdait dans la forêt de la fenêtre, même quand je vidais sa boîte de mouchoirs, que je ne pouvais plus parler parce que mon thé noir m’avait brûlé la gorge ou que mon menton tremblait trop à cause de la marée des larmes, elle avait tout son temps, madame Astrid.
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« … si je t’écris, c’est peut-être pour ne pas rester seul avec moi, comme on allume sa lampe la nuit quand on a peur. »


C’est Flaubert qui le dit.


C’est vrai, je ne suis pas Flaubert mais, moi aussi, j’ai décidé de t’écrire. T’écrire dans un grand cahier qui ne rougira pas de mes confidences, ne me posera pas de questions, n’interrompra pas mon récit.
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