La narratrice, Rosalinda, a une haute opinion d'elle-même. Elle mène son petit monde à la baguette et c'est peu dire. En fait, c'est un tyran domestique de la pire espèce, persuadée qu'elle fait le bien des autres alors qu'elle leur impose sa manière de voir la vie et les manipule sans la moindre gêne.
Sa fille Sulfia en sait quelque chose, la malheureuse ne fait pas le poids face à une telle mère et elle finit toujours par plier. Il faut dire que dans l'URSS, puis la Russie post soviétique, il y a intérêt à savoir se débrouiller pour s'en sortir, surtout lorsque l'on est une orpheline d'origine tatare. Quand Sulfia se retrouve enceinte sans savoir de qui, Rosalinda prend les choses en main et voue une véritable adoration à sa petite fille, Aminat.
J'ai beaucoup ri dans la première partie de ce livre, le comique vient du décalage entre ce que Rosalinda croit être et ce qu'elle fait en réalité, qui réduit les autres à des figurants censés obéir aveuglément. Puis, j'ai ri jaune et je n'ai plus ri du tout. Trop de méchancetés ont fini par me lasser, Rosalinda est capable de tout pour arriver à ses fins, sa malhonnêté envers les autres est sans limites. Seule sa petite-fille Aminat est capable de lui tenir tête et de lui dire ses quatre vérités.
Reste que la description de la vie en U.R.S.S. d'abord, puis en Allemagne m'a intéressée ; on voit à quel point assumer le quotidien est un numéro de haute voltige dans des régimes aussi instables, en proie à des désordres importants, où seules les combines permettent de s'en sortir.
Je n'ai trouvé quasiment que des avis élogieux sur ce roman, je ne regrette pas de l'avoir lu, mais je n'y ai pas trouvé pleinement mon compte.
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