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Critique de Zazette97


"Jane Eyre" commence comme une histoire de Cendrillon.
A la mort de ses parents, Jane se voit confiée à son oncle mais celui-ci décède rapidement et la petite fille se voit dépendante du bon vouloir de sa tante et de ses enfants.
De ses années passées au château de Gateshead Jane se souvient de son cousin John Reed qui la martyrisait et de ses soeurs indifférentes à sa condition mais surtout de cette tante qui l'héberge à contre-coeur, prisonnière d'une promesse faite à son défunt mari et incapable d'aimer cette petite fille qu'elle choisit d'envoyer à l'orphelinat Lowood afin de ne plus l'avoir à portée de vue.
La lecture des 4 premiers chapitres suscite chez le lecteur contemporain un profond sentiment d'injustice oscillant entre pitié et indignation vis-à-vis de cette enfant persécutée à tort comme il est souvent de mise dans les contes (la scène de la "chambre rouge" est à cet effet des plus révoltantes).
Les chapitres suivants évoquent les débuts de Jane à Lowood et dépeignent la précarité de l'établissement, l'alimentation minimale, la discipline exacerbée sous le couvert de la religion avec tout son lot d'hypocrisie et d'injustice et dont Mr Brocklehurst, gérant de l'orphelinat, se veut le plus fier représentant.
Heureusement Jane trouve le réconfort en la personne de Melle Temple, directrice de l'orphelinat, ainsi qu'auprès d'Helen Burns qui restera longtemps sa seule amie.
Bien que Jane se montre d'une nature docile, la jeune femme ne cache toutefois pas ses positions.
Le début du chapitre 10 nous informe que huit années se sont écoulées depuis l'arrivée de Jane à Lowood, la jeune femme semble s'être accommodée de la vie monotone à l'orphelinat où elle exerce le métier de professeur.
Du moins est-ce le cas en apparence car la jeune femme souhaite en réalité voir du pays, sortir des murs de Lowood pour se mettre au service d'une autre maison.
Elle réussit à obtenir un poste de gouvernante à Millcote au manoir de Thornfield où elle est chargée de l'éducation d'Adèle Varens, pupille du maître des lieux, Mr Rochester.
Jane Eyre découvre un homme mystérieux souvent parti en voyage, d'humeur changeante et peu habile aux formules de politesse qu'il qualifie de "vieilles dames simples d'esprit".
En dépit de sa rudesse, Jane se sent irrémédiablement attirée par cet homme.
Une complicité naît au fil des jours entre la gouvernante de plus en plus jalouse et son maître qui finit par lui déclarer son amour et la demander en mariage ( scène où il la fait d'ailleurs bien tourner en bourrique!).
Malheureusement pour Jane, Mr Rochester semble avoir oublié un léger détail, il est déjà marié et sa femme est bien vivante, enfermée par ses soins au plus haut étage du manoir.
Accablée par le chagrin, Jane quitte précipitamment le manoir et est retrouvée dans un état catatonique par les demoiselles Rivers et leur frère Saint-John (dont elle apprendra plus tard qu'ils sont de la même famille) qui lui offrent un poste d'institutrice au village.
Suite à la mort de sa tante, Jane apprend qu'elle hérite d'une somme importante léguée par son oncle. Son cousin lui propose le mariage mais elle refuse, trop curieuse de savoir ce qu'est devenu son seul et unique amour Mr Rochester...
Qu'adviendra-t-il de ces deux héros? Réponse dans le livre :)

"Jane Eyre" est le portrait d'une femme de condition modeste mais également le récit d'une époque dont on aurait peine à regretter les moeurs tant celles-ci semblaient rigides et peu enclines à envisager la liberté des femmes.
Charlotte Brontë s'adresse constamment au lecteur dans un récit écrit à la première personne du singulier qui témoigne de la volonté de l'auteure de s'affirmer en tant que femme et qui ne se cache pas de revendiquer l'égalité entre les deux sexes.
J'ai été séduite par le personnage de Jane Eyre qui, bien qu'évoluant dans un milieu austère et hypocrite, parvient à préserver son coeur pur et à trouver la bonté quand celle-ci se présente à elle.
Quant à l'écriture, elle présente cet aspect suranné qui plonge le lecteur hors du temps et donne tout son charme au récit.
Un classique à lire absolument.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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