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Critique de CDemassieux


Jane Eyre est un roman d'amour, mais pas de ceux qui confinent à la mièvrerie de petite fille riche. Ce récit, dont l'intrigue recèle drames et bonheurs, est surtout une oeuvre éminemment morale, en plus d'être parfaitement maîtrisée.
Jane, tout d'abord ballotée par son destin d'orpheline, est cependant une anti Oliver Twist. Car à la différence du personnage de Dickens, elle ne se laisse entraîner que par sa seule volonté, ne dévie pas de sa route, quand bien même les événements la font tanguer comme un navire en mer. Elle ne déplore pas l'injustice, elle la défie. Voir la confrontation avec sa tante tandis qu'elle n'est encore qu'une enfant.
Apprenant, plus tard, qu'elle ne peut épouser Rochester, elle préfère fuir, et risquer sa vie, plutôt que d'accepter la position déshonorante de maîtresse ; idem lorsqu'elle déclinera finalement une offre de mariage, basée sur la raison et dont les sentiments son exclus, avec St John. Mais si Jane a le sens aiguisé du devoir, elle aspire aussi à cultiver son jardin amoureux, qu'elle parviendra – le contraire eût été par trop cruel ! – à posséder.
Romanesque et romantique, sans nous épargner les dures épreuves d'une jeune vie – je pense notamment à la mort de la petite Helen, à l'internat –, Jane Eyre est un roman attendrissant, qui porte la marque d'une écriture féminine, celle de Charlotte Brontë, là où, de mon point de vue, Les Hauts de Hurlevent, de sa soeur Emily, renferme une violence très masculine.
Enfin, et c'est ce qui fait la force de la littérature anglaise, Jane Eyre est écrit comme un conte, dont la leçon serait qu'il faut persévérer, quoique le destin nous inflige. Précepte très biblique, mais qui va de soi : le père des soeurs Brontë était pasteur !
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