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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joe le taxi, C'est sa vie, le rhum au mambo… C'est l'Paradis !

Vas y Joe, Vas-y Joe, Vas-y fonce !

Oui, oui, regarde le conduire tous ces mecs dans son pick-up matin et soir. Petit détail tout de même, uniquement les jours où il ne pleut pas !

Et puis, bien que les flics soient toujours à ses basques, Joe ne peut s'empêcher de boire comme un trou même au volant, la radio toujours allumée !

Mais les apparences sont trompeuses. Joe Ramson engage en fait des noirs à la journée pour « empoisonner » des arbres dans la région dans le but de les remplacer l'année d'après par des jeunes pins beaucoup plus lucratifs à l'abattage. Et seulement lorsqu'il fait beau temps !

Question alcool et musique, Joe sirote plutôt du Bourbon et vide les canettes de bière fraîches plus vite que son ombre en écoutant volontiers de la country dans son vieux pick-up.

Vivant sans sa femme et ses enfants, Joe se complaît dans cette vie solitaire, profitant des femmes plus jeunes et des parties de jeu privées entre amis.

Et puis, un jour, il rencontre Gary, un jeune garçon analphabète de 15 ans, qui squatte avec sa famille, sans un sou, une vieille bicoque en rondins inhabitée depuis très longtemps du coté de London Hill.

Dans ce roman noir, l'auteur américain Larry Brown dépeint avec authenticité et cruauté la vie quotidienne d'une famille à la dérive, sous le joug du père de famille violent, voleur, puant et alcoolique évidemment.

Dans un style très propre et bien écrit, l'auteur prend tout son temps pour décrire le quotidien de ses personnages, donnant l'impression de marcher lentement, assoiffé sur un bitumé brûlant et sous les assauts des rayons du soleil, en compagnie de la famille de Gary ou bien encore d'être assis coté passager près de Joe conduisant son pick-up.

Même les personnages secondaires, comme John Coleman le gérant du magasin d'alimentation et de la station d'essence, sont traités avec justesse et beaucoup de tendresse.

Même si j'ai lu avec plaisir du début à la fin ce roman, j'ai préféré dans le même genre l'excellent roman de Woodrell « La mort du petit coeur » qui mettait également en scène un jeune garçon martyrisé et persécuté par son père ou bien encore le formidable et abominable « Rage noire » de Thompson dont la mère blanche terrorisait son fils noir. C'est vrai que j'ai placé la barre très haute mais les records sont fait pour être battus. Pas vrai mon cher Bubka !

Quoi qu'il en soit, après ce coup d'essai Brownien plus que correct, «Père et fils» ou encore «Fay» (la soeur de Gary) me tendent déjà les bras pour transformer la divine idylle en une véritable fascination. A très bientôt, Larry Brown !
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Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir. N'en cherchez pas la moindre lueur dans ces pages, Il n'y en a pas.
Alors, pourquoi ai-je tellement aimé ce livre, moi qui recherche souvent un peu de légèreté ?

Parce que Larry Brown n'a pas son pareil pour nous faire pénétrer au plus profond de l'Amérique des laissés pour compte. J'aime son écriture âpre tour à tour minimaliste et terriblement précise.

Parce que ces personnages sont hors du commun. Grands blessés de la vie, ils continuent d'avancer vers un univers incertain qui ne saurait être pire.

Parce que Joe est un personnage rude avec malgré tout un côté attachant.

Parce que j'ai aimé Gary, gamin paumé dans une famille d'ivrognes.

Parce que ces deux-là vont se rencontrer.

Parce que peut-être qu'au fond il y a en chaque individu une part d'humanité qui fait la différence.

Parce que Larry Brown est à mon sens l'un des plus grands écrivains américains.

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♪ Hey Joe, where you goin' with that gun in your hand ? ♫ (*)

Oui, Joe a un flingue sous le siège de sa voiture et oui, faut pas emmerder Joe

Joe, il faut aussi le taxi, chargeant ses journaliers, des pauvres hommes Noirs, qu'il emmène faire bosser dans la forêt où ils doivent empoisonner des arbres afin d'en planter des autres, de ceux qui rapporteront du fric.

Le titre du roman est court, peu recherché, mais l'important est ce qui se trouve dedans : un pur roman noir de chez noir, aussi sombre que dans le trou du cul d'une taupe, occupée à creuser une galerie, au fond d'une mine, à minuit, par une nuit sans lune.

Tous les niveaux de sombritude sont cochés et on ne ressort pas de cette lecture en sautillant gaiement. Oubliez le pays des Bisounours, ici, c'est l'alcool qui sert à supporter des vies de misères, des boulots de merde, où l'on trime beaucoup pour gagner peu.

L'auteur prendra le temps avant de nous amener à la rencontre entre Joe Ransom, quadra qu'il ne faut pas faire chier et Gary Jones, gamin de 15 ans, analphabète qui ne sait rien de la vie, trop occupé qu'il fut à suivre ses parents dans plusieurs états.

Les descriptions des différents personnages qui hantent ces pages sont flamboyantes, profondes, détaillées. Des vies de misère, de crève-la-faim, de débrouillardises, de petits trafics en tout genre sont décrites au scalpel et les décors sont grandeurs nature, pollués aussi, puisque tout le monde jette ses canettes ou bouteilles par la fenêtre de son pick-up.

Dans cette petite ville du Mississippi que l'on pourrait appeler Bouseville ou Ploucville, le temps semble s'être arrêté. C'est une chape de plomb qui pèsera sur les épaules du lecteur qui a osé s'aventurer ici. Sans compter les tripes qui vont se serrer en voyant tout ce que Wade fait subir à ses enfants, notamment à son gamin, Gary.

Le père Jones, le fameux Wade, est LE personnage que l'on a envie de noyer dans la rivière du coin avant de creuser un grand trou pour l'y enterrer. Si les autres personnages traînent des casseroles à leurs culs de bouseux, lui, il a la collection complète.

Cet homme est égoïste, fainéant, alcoolique, voleur, menteur, exploiteur et j'en passe. Décapsuler une bière dans son périmètre est aussi dangereux que d'ouvrir une boîte de thon dans une pièce remplie de chats affamés.

Certains romans noirs sont poisseux de sang, "Joe" est un roman noir poisseux de misère. Les portraits sont esquissés avec justesse, ils sont fouillés, réalistes, certains sont même fait avec tendresse (John Coleman). Mais c'est noir de chez noir, sans espoir. Criant de vérité, de désespoir, de sueur, de sang, de saloperie…

Bref, la ruralité que l'on n'a pas envie d'arpenter en vrai, mais qui nous plait vachement bien en version littéraire. Ce roman noir, c'est l'Amérique archi profonde, pauvre, alcoolique, minable où les gens triment du matin au soir pour gagner quelques sous.

(*) Hey JoeJimi Hendrix

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Larry Brown dresse le portrait des invisibles, de ceux qui marchent au bord de la route, dépenaillés et dont on ne veut rien savoir. Ces gens qu'on plaint et qui font un peu peur. Cette misère, cette pauvreté matérielle, culturelle et surtout morale.
Pour un verre d'alcool, tous les moyens sont bons.
Certains ne dépassent pas la limite de ce que la société et la morale permettent, tiraillés par leur conscience, d'autres ne savent même pas qu'il y a une limite. On vole ou on tue comme on ferait autre chose, sans état d'âme, parce qu'on survit, parce qu'on est saoul on parce qu'on veut l'être.
Joe et Gary se rencontrent dans toute cette misère, chacun a son histoire, ses faiblesses. L'un a encore des rêves, l'autre plus ou presque plus. L'un décide de préserver l'autre, de l'aider à conserver ses rêves et ses maigres ambitions.
Une histoire dure, noire mais dans toute cette noirceur, il y a un brin de lumière, quelque chose de tellement émouvant dans cette petite solidarité naissante, qu'on peut encore croire, un tout petit peu à la gentillesse, à l'amitié ou à la bienveillance.
Bref, un peu de douceur dans ce monde de brutes, mais il faut le dire vite !
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Un roman brut aux héros attachants, un environnement rude d'une beauté sauvage. Tout est sauvage, même les humains, peu d'humanité, des conditions de vie extrêmement dures, des adultes sans moralité mais dans cet univers, apparaît malgré tout un signe d'espoir.
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Larry Brown fait parti de ces auteurs américains qui nous mène dans l'obscurité d'une Amérique miséreuse. Bienvenue dans un univers rempli d'alcooliques, de drogués, de violents, d'égarés où peu de raison et de respect font rage. Mais Joe, n'est pas un homme ordinaire, dans son désespoir, il souhaite que règne un peu de justice.

Joe est à son compte et travaille dur. On ne pourrait pas en dire autant de la plupart des habitants de la ville. D'ailleurs, il fait travailler quelques personnes de façon bien difficile mais pour un bon salaire. Il doit tuer toute une forêt en empoisonnant les arbres afin de planter plus tard une variété d'arbres pratiques et pas cher pour la transformer en bois de consommation. Un jour, il va rencontrer un gamin, qui n'est pas certain de son âge, qui e se nomme Gary, qui veut travailler pour gagner un peu d'argent. En effet, il habite dans une vague cabane abandonnée avec sa mère, ces deux soeurs et son père alcoolique.

Presque tout l'argent gagné va forcément finir en séance de buverie pour le père qui méprise sa famille. Avant, il avait deux autres garçons qui entre temps ont disparu sans que cela ne puisse émouvoir qui que se soit. Un seul mot d'ordre survivre comme on peut. Gary possède une volonté vole et un courage exemplaire, c'est ce que voit Joe. Il veut l'aider à prendre sa liberté et se libérer de cette famille de perdants. Mais jusqu'où va la tolérance humaine à de la déchéance? Vivre dans une cabane abandonnée? la vente d'enfants? le viol d'enfants mineurs?

Il ni a pas à dire Larry Brown sait emmener son lecteur avec douceur et intensité. Tout lentement, paragraphe par paragraphe où l'on apprend à connaître Joe, sa famille, ses amis d'une part et l'autre l'histoire de Gary avec ceux qui l'entourent. La misère et la pauvreté sont omniprésentes et donne un contexte idéal à l'histoire. Joe n'est pas gars sympa, il a plongé sa famille dans la misère car avec son argent, il le jouait et le buvait. Même maintenant, difficile de quitter les mauvaises habitudes mais on apprend de ces erreurs. C'est ce savoir qui le rend humain.

On pourrait croire que le sujet sera léger mais la misère ne l'ai jamais. Certes scènes sont légèrement écoeurantes d'autant plus que cela se passe aussi dans la réalité. Puis on croit rester sur sa fin, mais l'esprit continuer à penser à l'histoire, aux personnages... En fin de compte le livre ne quitte pas notre mémoire de lecture, il persiste. C'est avec un sourire en coin que je regarde le livre et c'est avec une certitude qu'il va rester dans ma bibliothèque.

Envie d'un voyage au coeur de l'Amérique bien noir pas loin de celle de Buck? N'hésitez pas à aller saluer Joe.
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Fresque sociale américaine. Un visage de l'Amérique des laissez-pour-compte. Joe, la quarantaine, divorcé - sa femme ne supportait plus ni son alcoolisme ni sa prodigalité qui mettaient en péril la famille et surtout les enfants - vit seul avec son chien un sorte de pit-bull dressé à la protéger. Gary survit depuis environ 15 ans - il ne connait pas sa date de naissance - entre un père violent et alcoolique, une mère soumise et traumatisée par la perte de plusieurs de ses enfants et ses deux soeurs, Fay qui un jour va fuir cette condition sordide et Dorothy qui s'est réfugiée dans un long et profond silence. Gary, malgré son illettrisme et son ignorance - il n'a jamais été scolarisé et n'a même pas d'état civil - est une sorte de miracle de cette classe de la société américaine perdue dans une pauvreté brutale et alcoolisée. Incroyablement honnête alors que son père est le pire des filou, travailleur acharné quand son père se complaît dans une paresse pathologique, Gary fait face à la misère, à la faim, aux coups du père.....avec une humanité extraordinaire. Sa rencontre avec Joe, épris d'une liberté si totale que ses actes l'exposent parfois à en être privé, va donner au garçon un espoir d'autre chose.
Un roman dérangeant qui se dévore et ne laisse pas indifférent
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RÉSUMÉ:"Gary Jones a peut-être bien quinze ans. Sa famille vagabonde arpente les rues et les bois du Mississippi tandis qu'il rêve d'échapper à cette vie, à l'emprise de son bon à rien d'ivrogne de père. Joe Ransom a la quarantaine bien sonnée. Il ne dénombre plus les bouteilles éclusées et les rixes déclenchées. Lorsqu'il croise le chemin de Gary, sauver le jeune garçon devient pour Joe l'occasion d'expier ses péchés et de compter enfin pour quelqu'un. Ensemble, ils vont se frayer un chemin sinueux, qui pourrait bien mener au désastre… ou à la rédemption."

MON AVIS: le bien et le mal s'affronte au fil des pages et l'auteur décrit magnifiquement la beauté de la nature et la noirceur des hommes.
J'ai cherché de chapitre en chapitre la petite fleur sur le tas de fumier, et elle n'a pas été facile à trouver. Toute la duplicité, la bassesse, l'ignominie du mâle ayant l'ascendant sur plus faible que lui s'est déversé devant mes yeux en la personne de Wade, sale pochard veule et sournois. Et si Joe, malgré ses propres démons, a essayé d'aider Gary, le résultat est tout de même affligeant, pitoyable et rageant.
Larry Brown poétise la misère humaine et ça donne une lecture où la beauté cotoie la laideur. Triste fiction d'un monde bien réel.
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Un vieux pick-up déglingué, un pack de bières sous le fauteuil passager, une bouteille de Bourbon à portée de la main, et au volant un type entre deux âges, pas mauvais bougre, loin de là, mais du genre qu'il vaut mieux éviter de chercher. Voilà Joe. Marié et divorcé, évidemment, deux gosses qu'il ne voit guère, on pourrait l'imaginer dans le rôle du shérif local mais il doit se contenter d'un job moins reluisant - le déboisement des forêts locales et leur reconversion en plantations de pins. Pas de quoi vous offrir un but existentiel folichon, en somme.
Pourtant, cette existence plutôt morose partagée entre le boulot, la picole et le jeu semble soudain des plus enviables lorsqu'entre en scène la famille Jones. La famille Jones, c'est le pire du pire - le père surtout, alcoolique teigneux prêt à toutes les saloperies pour se procurer une bouteille, loqueteux, puant, paresseux, servile avec les forts, brutal avec les faibles, sa femme et ses gosses surtout. La mère n'est plus qu'une épave à moitié folle, la fille aînée commence à comprendre qu'elle se débrouillera mieux toute seule qu'avec les siens, la benjamine ne prononce plus un mot et le cadet fait ce qu'il peut. Un chouette gamin, Gary, élevé à coup de gnons, ne connaissant du monde qu'une succession de boulots minables et mal payés, la violence et la misère, improbablement gentil pourtant et résolu coûte que coûte à s'en tirer.
Joe, évidemment, va rencontrer Gary et restera difficilement insensible à son sort. Reste à savoir ce qu'ils vont pouvoir faire l'un de l'autre - entre l'apathie ronchon de l'un et l'incapacité de l'autre à échapper à son père, lequel ne cesse de repousser les frontières de l'ignoble, la partie n'est pas gagnée d'avance.

Après les raffinements de l'Angleterre aristo-artistique de Brideshead, j'aurais bien fait de m'offrir une petite transition plutôt que sauter à pieds joints dans le doux fumet White Trash de Larry Brown. J'ai beau aimer les contrastes, picoler à la Bud avec des bûcherons dans une cabane en rondins est, disons, plus confortable quand on ne vient pas de siroter des vins fins en compagnie d'un joli garçon dans le salon d'un château. Les pauvres bûcherons, surtout, n'y ressortent pas vraiment à leur avantage. N'est-ce pas en partie pour cela que j'ai trouvé à Joe cet arrière-goût de stéréotype, au lieu de me laisser convaincre par le personnage ? J'avoue être un brin lassée de l'éternelle figure du quadra/quinquagénaire alcoolique divorcé au caractère râpeux qu'on retrouve si souvent, d'un côté ou de l'autre de la loi, dans la littérature américaine, et en l'occurrence le caractère ne m'a pas semblé assez travaillé pour sortir vraiment du lot.
Fort heureusement, Gary est assez irrésistiblement attachant, une petite flamme vive qui s'obstine à lutter contre des ténèbres gluantes et qu'on a envie de protéger de ses mains, d'arracher à son monde. Un personnage enlevé à toute naïveté par les horreurs qu'il a vues et vécues, mais qui à travers elles a su garder une innocence touchante... d'autant plus touchante peut-être qu'elle vient justement de son statut d'enfant sauvage et que toute forme de "réussite sociale", aussi modeste soit-elle, a des chances d'y mettre bientôt fin.
Fort heureusement, Larry Brown échappe au piège que tendait cette histoire, celui d'un sauvetage rédempteur de l'adolescent par l'adulte. Il tisse entre les deux personnages un rapport beaucoup plus subtil, beaucoup plus ambigu, où les liens d'une paternité manquée sont évidents mais dont les ressorts exacts et les conséquences restent sujets à la libre interprétation du lecteur. Dans cette optique, la fin très ouverte est assez louable, même si j'avoue qu'elle m'a quelque peu laissée sur ma faim et qu'une action un peu plus resserrée n'aurait pas gâché mon plaisir.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Dans le nord du Mississippi, on suit d'un côté la dérive sordide de la "famille" Jones : le père est un véritable déchet humain, une épave doublée d'une ordure sans nom ; la mère a carrément largué les amarres (dans sa tête) depuis des années, et on comprendra plus tard qu'il y avait de quoi ; et trois enfants tentent de survivre dans ce désoeuvrement absolu : la petite soeur a sombré dans un mutisme total (l'horrible raison de son état ne nous sera pas épargnée), la grande assume physiquement sa rébellion contre son paternel ; et Gary, adolescent innocent et volontaire, tente de subvenir aux besoin de la famille en faisant les poubelles, puis en bossant ça et là dans cette campagne plombée de soleil. L'autre trajectoire est celle de Joe Ransom, ex-caïd local à peu près rangé malgré quelques embrouilles périodiques avec la flicaille du coin. Joe ne manque de rien ; il conduit une bande de journaliers dans des travaux forestiers pénibles, et embauchera Gary un moment. La rencontre ne s'arrêtera pas là.

Roman lent et un brin oppressant, comme la chaleur qui pompe toutes les énergies et qui fait se traîner, pleins de sueur et d'alcool, la plupart des protagonistes, "Joe" captive néanmoins par sa narration très sensitive, par sa façon très pertinente d'explorer de l'intérieur sa galerie de personnages, en jouant sur la diversité des consciences et perceptions de chacun lors d'une succession d'événements dont certains seront pour le moins secouants. Brown écrit dans un style modeste et factuel qui renforce l'authenticité de son récit. Des qualités indéniables donc, mais on garde un petit sentiment d'inabouti, l'impression diffuse que l'auteur a en main tous les outils pour nous emmener encore plus loin sans rien en faire. Remarquable tout de même.
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