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Critique de Danage


Seventeen, c'est Jones, le nom d'emprunt du tueur à gages attitré d'une organisation américaine, le 17ème, parce que 16 avant lui. C'est un jeune homme qui murmure à l'oreille de son lecteur, donc moi, vous, demain, qui sait, pour lui raconter ses missions, son enfance cabossée, la mort de sa mère sous ses yeux, les abus qu'il a subis, la façon dont il travaille esquissant tout en s'en défendant quelques états d'âme.

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Seventeen est à Berlin, une 1ère mission (sanglante évidemment) puis une autre, dans la foulée, sans préparation : pour récupérer une carte mémoire il éventre la personne qui l'a en main avant de l'avaler, et dont les derniers mots sont « parachute, parachute, parachute ».

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Seventeen se voit ensuite sollicité pour retrouver et tuer Sixteen, son prédécesseur, et cette traque de Sixteen qui s'est reconverti en écrivain susceptible, est aussi astucieuse que bouleversante. C'est l'occasion de se demander qui traque qui, qui est la véritable cible de cette mission, à la faveur d'un récit décapant, incisif, riche en rebondissements et en … combats.

Toutes les mésaventures de notre héros conduisent à Berlin à la carte mémoire avalée. Quel est le rôle de Seventeen dans le conflit planétaire qui se profile ? Agent du chaos, rouage malgré lui, que maîtrise-t-il ?

« Après la construction du mur de Berlin en 1961, le seul point de passage contrôlé par les Soviétiques, et non par la RDA, était un pont sur la rivière Havel entre les lacs de Jungfern et de Glienicker. Un an plus tard, Rudolf Abel fut convaincu d'espionnage dans une affaire étrange impliquant un livreur de journaux, une pièce de monnaie creuse et un Finnois bigame. Puis il fut échangé sur ce pont contre Gary Powers, dont l'avion-espion U2 avait été abattu à 70 000 pieds, au-dessus de l'Oblast de Sverdlock.
Il devint connu comme le pont des Espions. Spielberg en a tiré un film.
Kondracky et moi, nous avons aussi trouvé notre pont des Espions, mais il est moins glamour : un misérable snack dans un centre commercial, décoré de vieilles plaques d'immatriculation, de posters de Marilyn et d'Elvis, et d'une réplique de capot de Chevrolet vintage en fibre de verre. »

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On vibre, avec ces personnages hauts en couleur : Sixteen, Seventeen, et deux femmes, une jeune, une moins jeune, deux courageuses, deux femmes « à poigne ».

« Il y a plus de sang-froid dans le petit doigt de Barb que chez la plupart des hommes que j'ai connus, moi, moi compris. Je ne lui fais absolument pas peur, ou alors, elle ne le montre pas. On ne leur a pas érigé des masses de statues, mais ce sont des femmes comme elles qui ont construit l'Amérique. Des femmes de toutes croyances et de toutes les couleurs qui savaient endurer la neige et la canicule, manier la charrue, traire les vaches, scier le bois, faire des enfants, les élever et les nourrir avant de les regarder partir, et qui se faisaient frapper par des maris infidèles ou bourrés sans pourtant jamais laisser s'éteindre tout à fait la flamme de la bonté qui brûlait en elles.

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Merci à mon Babelpote Olifab pour cette découverte. "Merci", c'est plus simple à décrypter que "parachute, parachute, parachute".
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