Ce tome contient les épisodes 23 à 31, parus en 2004/2005. Il fait suite à Jokers and Madmen (épisodes 11 à 22).
Épisodes 23 & 24 (scénario de
Greg Rucka, illustrations de
Michael Lark &
Stefano Gaudiano) - Renee Montoya et Crispus Allen ont repéré un gang entrant dans un bâtiment. Ils y pénètrent également. Des coups de feu sont échangés, il y a plusieurs morts. Un criminel costumé (Black Spider, Johnny Lamonica de son vrai nom) a été abattu, ainsi qu'un témoin. Manuel Esperanza (officier de l'inspection générale de la police nationale) n'arrive pas à prouver l'innocence d'Allen car une balle a disparu de la scène du crime.
Une nouvelle enquête pour le duo fétiche de
Rucka. L'histoire commence très fort en pleine rue où Montoya et Allen repèrent le gang et la confrontation dans l'appartement est remarquable grâce à une mise en scène tendue qui ne banalise pas la violence, ni ne transforme les policiers en surhommes.
Rucka continue de s'aventurer dans de nouveaux territoires avec le travail des releveurs d'indices sur les lieux, et avec une étrange collection. Les illustrations ont perdu un peu de style car Gaudiano n'a pas le talent de Lark, mais l'ambiance noir et poisseuse est respectée. En fait
Rucka fait même trop bien son travail de naturaliste en montrant que l'enquête souffre de temps de pause qui font retomber la tension. du coup le lecteur a plus l'impression de se promener dans une enquête à l'issue assurée, plutôt que dans un polar sans pitié pour les personnages, quel que soit leur bord. 4 étoiles.
Épisode 25 (scénario de
Greg Rucka, illustrations de
Michael Lark &
Stefano Gaudiano) - le préfet de Police Michael Akins a décidé de faire démonter le batsignal.
Greg Rucka décrit un jour pas comme les autres pour les policiers du commissariat central de Gotham car le lien qui les unit à Batman est remis en cause. À nouveau,
Rucka se bat contre lui-même en prenant de nouveaux risques, à commencer par l'absence d'enquête. le récit souffre d'un manque d'enjeu véritable car la décision du préfet génère un débat bien peu animé qui peine à intéresser le lecteur. Les illustrations restent pragmatiques, avec des choix de couleurs par toujours très heureux. 3 étoiles, car le lecteur ne peut que se raccrocher aux personnages toujours sympathiques, mais un peu amorphes.
Épisodes 26 & 27 (scénario d'
Ed Brubaker, illustrations de Jason Alexander) - Un télévangéliste a été assassiné chez lui. Il porte au visage des marques de griffures et l'analyse des lieux du crime laisse à penser qu'il s'agit d'un cambriolage perpétré par Catwoman, qui a mal tourné. L'enquête est menée par Josephine McDonald et Marcus Driver.
Ed Brubaker met en scène la relation entre Josephine McDonald et Catwoman dont il a écrit la série pendant un temps (à commencer par The Dark End of the Street). Là encore, le résultat est poussif. Brubaker reprend l'idée de chantage sur un policier déjà utilisée par
Rucka dans le premier tome. le mobile du meurtre est vite découvert, et il semble bien quelconque. L'enquête avance toute seule avec une résolution en forme de deux ex machina artificiel à souhait. La chute tombe platement avec une morale téléphonée. Les dessins d'Alexander ne sont ni jolis, ni vraiment efficaces. Il utilise un style assez adulte pour des cases assez vides (Où sont passés les décors ?) et des ambiances stéréotypées. 2 étoiles.
Épisodes 28 à 31 (scénario de
Greg Rucka, dessins de
Stefano Gaudiano, encrage par lui-même, Kano et
Gary Amaro) - Un policier intervient dans un sous-sol pour sauver un adolescent poursuivi par un autre avec un couteau. Il tombe dans un laboratoire clandestin désaffecté et est aspergé de produits chimiques inconnus. Pour le sauver, Renee Montoya et Crispus Allen doivent négocier avec un ennemi du Flash (l'un des Rogues) en prison à Iron Heights, dans la banlieue de Keystone City.
Greg Rucka propose à nouveau un autre type de récit dans lequel les officiers de police sont tentés de pactiser avec un criminel retors. Alors que le lecteur s'attend à une variation personnalisée du duel entre Hannibal Lecter et Clarice Starling (Le silence des agneaux), le face à face est moins savoureux, et l'histoire finit par virer à l'action plutôt qu'à l'enquête. Ce changement de rythme reste agréable, et les dessins font leur boulot de plonger le lecteur dans une ambiance urbaine oppressante. le tout est rehaussé par l'intérêt que
Rucka porte à Montoya qui bénéficie de plusieurs scènes développant son personnage. 4 étoiles.