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Critique de Pavlik


Je vais énoncer un avis à contre courant de ceux déjà présents sur ce court roman de Brussolo. Personnellement j'ai adoré. Mais je comprends qu'on puisse ne pas y trouver son compte. Il n'y a pas vraiment d'histoire, donc de suspens point et pas non plus d'enchaînement de trouvailles puissamment évocatrices, comme sait si bien le faire l'auteur.

En partant d'un postulat post-apocalyptique, qui n'est qu'un prétexte pour mettre en scène son idée phare, Brussolo tisse la trame du destin de deux très beaux personnages, Mathias et Marie, le tout saupoudré d'une réflexion sur la nature de l'art et sa fonction sociétale.

Mais qu'elle est donc cette idée phare ? (attention ça spoil) Tout simplement la sculpture de continent. A la suite d'une guerre planétaire, qui a vu un emploi massif des bombes sismiques, 99 pour cent des terres immergées ce sont abîmées dans l'océan, laquelle s'est gélifiée, au point qu'il est possible de marcher dessus. Mathias, comme d'autres enfants de la même génération, a connu le conflit à travers les yeux de l'enfance et a pris au pied de la lettre la légende de Mange-Monde, le terrible géant dévoreur de continents. Il (et sa future femme Marie), a connu l'exode perpétuel, toujours plus loin à l'Intérieur.

Une fois le conflit terminé, la France se réduit à une série d'atolls, de quelques km2. Les élites bien pensantes, et nostalgiques de la France éternelle, ne souhaitant pas voir se désagréger l'idée de "nation France", promeuvent un nouvel art, la sculpture de continent, à coup de dynamite.
L'idée est que chaque atoll se voit doter d'un contour reproduisant celui de feu l'hexagone, quitte à sacrifier des km2 devenus plus que vitaux. Mathias deviendra un de ces artisans du "renouveau", un sculpteur de continent.

Vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé, à la fois l'ambiance désabusée (le mot est faible), le ton qui oscille entre fable et SF, l'attention portée au développement des personnages (ce qui n'est pas courant chez l'auteur), la réflexion sous-jacente sur l'art, ses liens avec le pouvoir. Je n'ai donc qu'une chose à dire pour conclure ; chapeau bas Mr Brussolo, vous avez réussi, une fois de plus, à me surprendre.

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