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Critique de Biblioroz


"La mère" est le portrait d'une existence semblable à tant d'autres dans cette Chine d'avant la Révolution. C'est pour cette raison qu'il est inutile de nommer les personnages. Ce fait plutôt très inhabituel est une force unique que Pearl Buck a su insuffler à ce roman.
La mère évolue dans son foyer avec son mari, sa belle-mère et ses trois enfants. Sa vie est faite de répétitions quotidiennes entre tâches domestiques et travail aux champs. Sans déplaisir mais sans joie non plus, cette existence lui convient.
Son mari aspire plutôt à une vie de plaisir, une vie citadine. Il désire laisser derrière lui cette existence de labeur, il n'est pas fait pour trimer dans les champs. Il refuse de sacrifier sa jeunesse à nourrir ses enfants pour lesquels il n'éprouve qu'aversion en songeant qu'ils lui coûtent de la peine et de l'argent.
Des querelles de plus en plus fréquentes éclatent entre les deux époux jusqu'au jour où le mari part définitivement vers la ville.
Alors nous sommes là, à souffrir avec la mère qui ment à son entourage pour préserver sa dignité de femme.
La mère est rude et montre peu de tendresse avec ses enfants et pourtant son unique souci est qu'ils soient bien nourris, sains et robustes. Elle a un instinct maternel presque animal, un besoin de maternité violent et profond.
Sa culpabilité vis à vis des dieux et déesses est bouleversante, son parcours nous laisse un goût âpre dans la bouche.
"Sa vie est ainsi faite, une pauvre chose !" nous livre Pearl Buck.

L'écriture est belle, avec au niveau des dialogues un petit air désuet qui lui donne tout son charme. Les descriptions de la nature sont lumineuses.
"La mère" marque les esprits, un beau roman rude et éprouvant.
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