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Critique de Myriam3


En Chine, Pearl Buck, américaine, serait considérée comme auteure chinoise à part entière; je veux bien le croire, car chacune des nouvelles de ce recueil, sauf une, nous fait entrer directement au coeur de familles chinoises de la première moitié du vingtième siècle: l'Occident est loin, c'est de là que vient la modernité, le capitalisme et les femmes qui volent aux familles de la campagne leurs jeunes hommes.
Bien agencées, les nouvelles se succèdent avec logique et sont regroupées sous trois thèmes:
jeunes et vieux / la révolution / l'inondation
La première et la plus longue m'a particulièrement émue: après sept ans d'études à l'étranger, Yuan, devenu un étranger pour sa famille, revient passer quelques jours auprès de ses parents, sa jeune femme et ses deux enfants qu'il ne connait qu'à peine. Son éducation, ce qu'il a découvert et vécu loin de ce village l'ont à jamais éloigné des habitudes et coutumes de cette vieille Chine alors en pleine mutation, et il ne peut pas accepter de ramener sa femme, analphabète et sans éducation, avec lui dans la ville où il repart travailler. L'auteure prend le parti du vieux couple et de leur bru qui leur a toujours été dévouée, soumis aux volontés d'un fils en rupture avec leur monde.
Tout le recueil est voué à la dualité entre vieille et nouvelle Chine, Empire et République. Dans les années 20-30, la Chine était alors en pleine révolution, pour le meilleur et pour le pire. Les paysans sont ceux qui semblent en pâtir le plus, soumis aux changements qu'impose la modernité et la révolution.
Un recueil pessimiste et beau, aux destins souvent tragiques, en particulier pour les femmes et les vieilles personnes. Il m'incite à me plonger maintenant dans les romans de cette auteure nobellisée.
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