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EAN : 9782930607740
64 pages
Les Carnets du Dessert de Lune (25/02/2018)
4.5/5   1 notes
Résumé :
“Visions of Basquiat” est une monographie expressionniste présentée sous la forme d’une BD d’une soixantaine de planches, dans laquelle Yves Budin retrace la carrière fulgurante et tragique d’un des peintres contemporains parmi les plus influents du XXe siècle.

1979. Le livre nous entraîne dans les rues saintes et sales de New York, dans les pas du graffististe SAMO©, celui-là même qui s’est fait connaître au travers des aphorismes qu’il bombe un peu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Yves Budin - Visions of Basquiat. Exemplaires numérotés. Collection Pièces Montées. Les Carnets du Dessert de Lune, 2018.
ISBN 9782930607740. 20 €

Yves Budin - Visions of Basquiat. Exemplaires numérotés. Collection Pièces Montées. Les Carnets du Dessert de Lune, 2018.
ISBN 9782930607740. 20 €
Jean-Louis Massot a assurément le sens de la pertinence éditoriale. Après avoir accompagné Yves Budin dans ses aventures graphiques consacrées à Miles Davis, à Jack Kerouac et à David Bowie, voilà que les deux hommes franchissent, dans un volume saisissant, un nouveau pas. Les Carnets du Dessert de lune s’ouvrent cette fois à Jean-Michel Basquiat, cet artiste d’origine haïtienne dont les gestes fulgurants ont traversé New York pendant quelques années: il a couvert les murs de Manhattan de graffitis, il a collaboré avec Andy Warhol, avec Keith Haring et avec Francesco Clemente puis s’est mis à exposer plusieurs centaines de tableaux dans différentes galeries…
C’est entre la fin des années 1970, avec les gestes graphiques dans les rues, et les années 1980 avec son entrée fracassante dans le milieu de l’art contemporain qu’Yves Budin saisit Basquiat, dans une ville ruinée, violente et déchirée. Il y plonge avec lui, le suit dans les rues, entre dans son atelier, est à côté de lui quand il peint, et l’écoute…
Entre la mise en page de la bande dessinée et l’explosion graphique de Basquiat, il dessine et peint sa vie; il ne donne là ni une analyse ni une restitution, il ramène des traces à la surface de la page, dans un noir et blanc somptueux qui rappelle les maîtres Hugo Pratt et Alberto Breccia et quelques explosions de couleurs aussi impressionnantes que celles que provoque le peintre avec ses marqueurs et ses acryliques.
Tout au long, il fait courir une parole suspendue, faite de bouts de phrases, de citations, d’énumérations :
J’assure
Je sature
Je suture
Je rature
Je hachure
Je fulgure
Surtout, il nous met face à Basquiat qui nous regarde. On ne peut lui échapper : « Regardez-moi, maintenant… »
Et ces visions nous laissent K.O. Un coup de poing dans le cœur !
© Thibault Carion

C’est une BD. Et un livre impressionnant et superbe. Yves Budin a déjà publié chez le même éditeur trois livres de la même veine : Visions of Miles, Kerouac et Bowie. Un musicien, un écrivain et un chanteur, il y ajoute un quatrième artiste, le peintre Basquiat. Tout aussi réussi que les précédents. La force du livre tient à ce qu’il ne parle pas d’un homme qui s’appelle Jean-Michel Basquiat, Yves Budin est Basquiat. Il est tellement imprégné de sa vie et de ses œuvres qu’il peut dire je, après avoir planté le décor, la ville, New-York, l’ambiance de l’époque un peu glauque, et on entre directement dans le personnage hors norme avec lui. Dix ans, les dix dernières années de sa vie sont narrées entre textes et dessins avec la même fulgurance que leur passage lui-même. Des graffitis aux expositions internationales, de l’anonymat à l’explosion et à la reconnaissance de son talent unique, Yves Budin dessine une magistrale biographie à la hauteur de l’artiste, avec la densité, la profondeur et l’intensité que peut revendiquer un pareil génie et les thèmes inhérents à la vie américaine à la fin des années 80.
© Jacmo (in Décharge)

«1979. New York …. J’ai bientôt vingt ans …. Je glisse dans tes rues, je coule dans tes veines… ». Jean-Michel Basquiat s’est embrouillé avec Al Diaz, « SAMO IS DEAD » fleurit sur les murs de SoHo, ses aphorismes n’ornent plus les murs de Lower Manhattan, il vend des cartes postales dans downtown Manhattan, Andy Warhol lui en achète une. Yves Budin commence la biographie de l’artiste à partir de cette date, il a saisi son marqueur noir, le plus gros, un gros marqueur noir pour dessiner la vie fulgurante de Basquiat dans la ville noire, « New York est une truie qui a des pertes… », des pertes noires, « New York est une ruine, une déchirure qui suinte la pisse et l’héroïne ».
Après Visions of Miles, Visions de Kerouac, Visions of Bowie, Budin a décidé de visiter Basquiat, Jean-Michel Basquiat le fils d’un Haïtien et d’une Portoricaine qui, en un temps record, est passé du statut de zonard tagueur dans Manhattan à celui de monstre sacré de l’art contemporain, ses toiles atteignent des prix extraordinaires. Budin raconte en une soixantaine de planches la vie christique de cet artiste météorique qui a traversé New York, Manhattan, le Pop Art, les eighties, le marché de l’art comme une fusée interstellaire.
Yves Budin raconte ce parcours météorique en noir, un deux ou trois dessins par planches, du noir, du noir partout pour planter le décor, la ville qui a vu naître le héros, le héros comme un christ noir, comme la mort noire qui hante la ville et les salles des ventes. Des dessins noirs frappés d’une touche rouge comme une plaie qui saigne, qui saigne comme la souffrance de l’artiste. Et brusquement, une deux ou trois peut-être planches en couleur pour évoquer, certainement, l’œuvre de Basquiat. Et, un fil noir, pour fil rouge, des légendes aussi fulgurantes que la carrière de l’artiste : « La truie couine … Le cœur pompe et le sang n’est pas sain… », « Fractures, lésions internes, ablation de la rate … », « Il faut se transformer, se créer, s’inventer » …
Je ne vais pas vous raconter la vie de Basquiat vue par Budin, il faut la voir, la découvrir, la sentir, la ressentir dans les dessins, dans le texte. C’est une BD, plus qu’une BD, un coup de poing, un uppercut à la Cassius Clay, un document collector, l’expression d’une douleur, d’une souffrance, la trace noire laissée par un môme décédé à vingt-sept ans, la queue d’une comète noire ayant déchiré le ciel de Manhattan pendant une petite décennie, le temps de devenir une légende.
J’ai découvert Budin en 2016 dans l’évocation de Kerouac, aujourd’hui je découvre la légende de Jean-Michel Basquiat sous les traces de ses gros marqueurs noirs. Merci Yves pour cette évocation qui en appelle d’autres, d’autres légendes qui ont illuminé le ciel de notre jeunesse, de notre adolescence, de notre vie quand elle était plus jeune…. JImmy, Janet, Curt, James et bien d‘autres dorment bien trop paisiblement au paradis des légendes.
© Denis Billamboz in http://mesimpressionsdelecture.unblog.fr/2018/02/12/visions-of-basquiat-yves-budin/

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