AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de SMadJ


C'est con, c'est jouissif, c'est bon.

Hegel et Manfried Grossbart, deux gros empaffés, deux ordures au grand coeur trouble, jumeaux à la piété discutable et à la foi variante et déviante, sont la vraie et unique pépite de ce livre.
Viles, veules. Egoïstes. Seul le sort des Grossbart intéresse les Grossbart. Et ils ont déjà du mal à s'y tenir.

Pourtant, ils vont avoir fort à faire au vu du bestiaire maléfique qui va croiser leur chemin dans une Europe Médiévale en totale déliquescence. Des monstres, des sorcières, des loups-garous et j'en passe pour vous laisser la surprise. D'autant qu'ils sont pas très courageux les Grossbart. de fieffés lâches :

"Leur seule chance de s'en sortir vivant était d'affronter la créature au sol. S'ils parvenaient à maîtriser leurs nerfs, ils pourraient accomplir ensemble ce qui aurait été impossible pour un homme seul. (...). Faute d'options, ils allaient devoir se battre.
Ils s'enfuirent. En hurlant. Dans des directions opposées."

À mourir de rire. Vite, avant qu'ils ne vous étripent.
Les dialogues sont monstrueux. Comme si Audiard avait avalé Jacquouille. Un mélange de patois et de vieux français.
Chapeau au traducteur by the way, il a accompli un travail remarquable et ça n'a pas dû être facile tous les jours. Les deux frangins passent leur temps à s'insulter et à insulter tout leur entourage, bons comme vilains.

Mais y a-t-il vraiment des bons dans le roman de Jesse Bullington ? Probablement pas. Des canailles, des filous, des fous, des voleurs, des assassins, des tueurs d'enfants, des prêtres hérétiques...

Après l'histoire, l'histoire, l'histoire... Ce n'est absolument pas l'intérêt de ce bouquin, il faut bien l'avouer.
Tout au long du livre, nous allons suivre la quête des frères G. pour atteindre l'Egypte.
L'histoire se traine, l'histoire est répétitive. L'histoire ne mène nulle part. Un bouquin à ne pas lire d'une traite mais chapitre après chapitre, le live procure jouissances malsaines et plaisirs coupables.
Un peu dégueu, un poil gore, sublimement écrit, Jesse Bullington manie sa plume comme une hache et ne fait pas de quartiers.
L'éditeur définit le livre comme un croisement de Rabelais et de Tarantino et c'est assez juste. À la fois bavard et sanglant. Un conte de Grimm pour adultes, encore que vous n'y trouverez ni féerie ni enchantement. À ne pas conseiller à tout le monde encore que cette expérience de lecture assez inédite vaut le détour.

D'autres chroniques de livres et de films à découvrir sur www.cestcontagieux.com
Commenter  J’apprécie          425



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}