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Citations sur Les Orageuses (61)

Tellement de temps perdu, de temps que les mecs utilisent à vivre, à s'élever socialement, à créer, pendant que nous, on se ramasse parmi, on tente d'endiguer l'hémorragie avec un salaire de 1000 balles par mois. Moi je passe ce temps à être calme, à sourire, à contenir, putain qu'est-ce que je contiens, je garde à l'intérieur, je veux pas faire de vagues, il paraît qu'en plus les mecs ont peur des filles qui parlent trop fort, et moi je veux pas en plus être seule tu vois, mais j'ai l'impression d'être trop abîmée, trop foutue, je les intéresse plus et je me déteste de vouloir encore les intéresser.
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Elles ne voulaient plus qu'on leur demande comment elles étaient habillées, si elles avaient eu beaucoup de partenaires, si elles étaient des personnes sensées, insérées dans la société. Elles avaient décidé de refuser qu'on les qualifie de folle, de mythomane, qu’on leur reproche de détourner la réalité, de la dramatiser. Ce qu'elles voulaient, c'était des réparations, c'était se sentir moins vides, moins laissées-pour-compte. Elles avaient besoin de faire du bruit, de faire des vagues, que leur douleur retentisse quelque part. Quand elles avaient décidé qu'elles n’étaient plus intéressées par le procès équitable qu'on leur refusait de toute façon, elles s'étaient demandé ce qui poussait ces hommes, quel que soit leur milieu, à vouloir les posséder. Qu'est-ce qui rendait cet acte universel, structurel, et défendu systématiquement par une solidarité masculine sans faille ?
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On les poussait entre elles, c'était le reste du monde qui préférait qu'elles restent ensemble, que leurs histoires circulent en circuit fermé, qu'elles ne soient surtout pas dites à voix hautes. Il fallait qu'elles prennent soin réciproquement d'elles-mêmes pour pouvoir être présentables en société, sans faire de vagues. Il ne fallait pas que le viol sorte de ce cercle, qu'il contamine les autres, on faisait semblant de les plaindre mais on les préférait recluses ou éloignées, on les suppliait silencieusement de ne pas en parler en public et elles avaient toutes intégré ça plus ou moins consciemment. Elles se censuraient la majeure partie du temps, renonçaient au mot, parlaient d'un truc qui avait mal tourné ou passaient l'évènement sous silence.
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Des filles à qui elle n'avait pas besoin de réexpliquer. Des filles à qui elle n'avait pas besoin de justifier la déprime, l'angoisse, la peur du noir, du cul, les sanglots le soir qui ne prévenaient pas, le sursaut au contact physique, la guérison qui n'arrivait jamais. Des violées, des fissurées, dans la rue ou chez elles, par un cousin, un copain, un inconnu.
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Mais depuis quelle avait revu Mia, l'histoire de vengeance, non, de « rendre justice », lui trottait dans la tête. On dit pas vengeance, lui avait dit Mia, c'est pas la même chose, là on se répare, on se rend justice parce que personne d'autre n'est disposé à le faire. Lucie n'avait pas été très convaincue par le choix de mot, mais ça ne changeait pas grand-chose. En écoutant ces récits dans son bureau, son cœur s'emballe, elle aurait envie de crier, de diffuser à toute heure dans le pays un message qui dirait On vous retrouvera. Chacun d'entre vous. On sonnera à vos portes, on viendra à votre travail, chez vos parents, même des années après, même lorsque vous nous aurez oubliées, on sera là et on vous détruira.
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Un mystère que ces femmes qui se précipitent pour dire que des hommes, elles n'en ont pas peur, surtout pas. Les loups tiens, les loups ne tuent pas des humains tous les trois jours et n'en violent pas toutes les sept minutes, pourtant leur éradication est revendiquée par beaucoup [...]
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Elle est au mieux invisible, tolérée, au pire sursollicitée mais personne ne baisse les yeux quand elle marche et aujourd'hui, plus qu'un autre jour, elle sent la colère monter.
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Quand elles les avaient revues, Mia avait trouvé la nuit plus claire, elle s'était dit qu'elles ensemble c'était comme un orage d'été, qui illumine un ciel trop lourdement chargé.
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Elle avait souvent peur de déplaire, peur qu'on l'aime pas, ou pas assez, qu'on la trouve ennuyante, insignifiante? Elle avait toujours eu quelques copines, surtout beaucoup de copains mais elle s'endormait tous les soirs incertaine de son entourage [...].
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C'est fou cette obsession pour le sourire des meufs, ça les tue qu'on puisse faire la gueule de temps en temps [...].
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