Le captif

- Tâchez de découvrir qui possède ce château, désormais, lui conseilla-t-elle.
- Pourquoi donc ?
- Pour le faire sauter et ériger sur ses ruines un monument en hommage à ce vieux Wellington, ou au roi, ou encore, aux souris.
- Et vous vous demandez pourquoi je tiens tant à faire de vous ma duchesse ?

Survivre à la torture transforme un homme en une sorte de fantôme traînant derrière lui une charge de souvenirs impossibles à partager et habitant un corps fragilisé à l’extrême. Ce corps dormait mal, se déplaçait péniblement, digérait avec difficulté. On ne pouvait certainement pas compter sur lui pour s’adonner aux passe-temps amoureux – non qu’il soit tenté.
Pas maintenant. Pas avant longtemps.

L’armée impose un excès de discipline et d’encadrement comme pour contrebalancer le chaos et l’agitation du quotidien.

Si le désir de vengeance pouvait maintenir un homme en vie, il pouvait aussi lui faire perdre la tête.

Une veuve n’a pas le droit d’être heureuse. Elle peut être joyeuse au bout de plusieurs années de deuil, ou sereine, ou satisfaite, mais pas heureuse.

...la première responsabilité d’une femme consiste à servir son époux en toute occasion.

Toute cicatrice visible était douloureuse, ne serait-ce que parce qu’elle vous rappelait d’où elle venait. Or les mauvais souvenirs étaient parfois encore plus pénibles que la réalité.

La plupart des hommes se plaignaient de l’obstination et de la mauvaise volonté des femmes, quel que soit leur âge.

Le tabac étant censé calmer les nerfs, Easterbrook tira avec force sur son cigare jusqu’à ce que l’extrémité rougeoie, puis il exhala la fumée par le nez.