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Critique de MissSherlock


La Triste Fin du Petit Enfant Huître et autres histoires est un recueil de poèmes écrits par Tim Burton en 1997.
Dans ces textes, Burton écrit des histoires morbides sur des enfants monstrueux. le sort qui est réservé à ces êtres est funeste, triste et macabre. Pourtant il se dégage de ces écrits beaucoup d'humour (noir) et une certaine ironie.

L'écriture de ces poèmes m'apparait comme une thérapie, une manière pour Burton de se libérer du poids de son enfance et exprimer son amour pour les marginaux dont il a fait longtemps partie.

Ces poésies sont typiquement burtonienne puisqu'elles font la part belle aux obsessions de l'artiste : la marginalité provoquée par la différence, l'enfance malheureuse, les amours impossibles, les apparences trompeuses...

Tous les enfants de ces contes sont des monstres difformes rejetés par la société et en premier par leurs parents. Qu'ils aient des clous dans les yeux, une tête de brie, des yeux qui fixent ou un penchant pour la colle ou l'ammoniaque, tous sont des rebuts dont les parents aimeraient se débarrasser. La majorité d'entre eux le fait même sans rougir.
On ne peut que voir des représentations du petit Tim dans ces enfants étranges, incompris et solitaires.


Quoiqu'il en soit, le monde de l'enfance qui est dépeint n'est ni mièvre ni niais mais brutal et cruel. Par extension, c'est la vie qui est brutale et cruelle puisque même les histoires d'amour finissent mal à l'instar de celle entre une brindille et une allumette.
Ces poésies mettraient le moral d'un bonze dans les baskets si elles n'étaient pas teintées d'humour. On oscille en permanence entre rires et larmes et c'est le rire qui gagne la partie.


L'édition française proposée par les éditions 10/18 est superbe : elle est illustrée par des dessins réalisés par Tim Burton. le trait est énergique, sans fioriture, certains dessins ayant l'apparence de croquis. L'ensemble est harmonieux et les dessins racontent à eux seuls l'histoire.
Même si j'aime beaucoup les textes, je dois avouer que ma préférence va aux dessins que je ne me lasse pas d'admirer.


Pour finir, je ne saurai trop vous conseiller de lire les poèmes en anglais (l'édition est bilingue) puisque la version française est une calamité. René Belleto, qui a assuré la traduction, a pris beaucoup trop de liberté avec l'oeuvre originale, privilégiant la rime au détriment de la pureté et de la fantaisie du texte. Je ne m'explique pas ce parti pris puisque les vers de Burton ne riment pas toujours.
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