Femme
On dit une femme et c’est un arbre
Elle a des fleurs ses rameaux chantent sur le marbre
De sa poitrine est un oiseau
Dieu la nomma Il fit voler tous les copeaux
Du ciel sur son visage
Pour ensoleiller son corsage
Il prit la bonne paille où dorment les chevaux
Vint le printemps le blé monta jusqu’à ses hanches
Elle eut deux mains l’une pour le dimanche
L’autre pour avancer le sel aux vagabonds
J’allais partir
Le bleu manquait
Et je touchais le fond
De ma vie comme on remue les pierres
C’était la grande panne de lumière
Lorsqu’un arbre passa
Il parlait bien
Le grain roulait entre ses doigts
son dos portait des traces d’ailes
Cet arbre ressemblait à celle
Que j’attends depuis tant de mois
Lentement il monta les marches
trouva la nuit et l’emporta
À sa place mit une lampe
À flamme douce de lilas
Je prends ses mains
Je n’ai plus mal
Je suis une longue patience végétale.
C'était le temps pluvieux des peines capitales
On couchait dans la paille humide sur les dalles
De ces chambres d'hôtel où très tard dans la nuit
Résonnait l'obsédant hoquet sentimental
LES VINGT-DEUX ANS D'HÉLÈNE
[...]
C'est le sillage de ses bras qui m'entraîne
Avec douceur vers des hameaux perdus
Sa main sur mon visage
Et le ciel m'est rendu
LE DIALOGUE
[...]
- Mon amour comme vous avez de longs cheveux !
- C'est pour mieux effacer vos baisers sur mes yeux
[...]
- Mon amour comme vous avez de longues hanches !
- C'est la seule beauté des femmes pour être franche
- Mon amour comme vous avez le souffle court !
- Aveugle ne vois-tu pas que je meurs d'amour.
LA VISITE BLANCHE
Tu traverses ma vie
Quand j'y pense le moins
Quand le jour est en moi
Une chaude imposture