" Aujourd'hui
C'est le sillage de ses bras qui m'entraîne
Avec douceur vers des hameaux perdus
Sa main sur mon visage
Et le ciel m'est rendu"...
Très émouvant de savoir , comme nous l'indique
Bruno Doucey dans la préface, que ces poèmes inédits ou seulement parus dans des revues ont été publiés en même temps que le magnifique recueil d'
Hélène Cadou "
J'ai le soleil à vivre", et chez le même éditeur ! Des textes en écho pour un amour si profond...par-delà la mort prématurée du poète.
Les poèmes datent des six dernières années de la vie de
René-Guy Cadou , de 1944 à 1950. Celle qu'il aime est au centre de tout, en images sensuelles et si evocatrices:
" Hélène je dis toi et je pense à des sèves
Printanières à des gazons
Aux passereaux qui font de l'arbre une saison
A la chanson des lavandières
Hélène
On ne peut plus douter de la lumière "
Se sachant malade, le poète ne cède pourtant pas à la tristesse: l'espoir, la vie, la nature, transparaissent toujours dans ses mots. Sa foi aussi, même si elle peut être vacillante, plusieurs textes s'adressent à Dieu. Et l'amour, bien sûr, exalté et émerveillé:
" Savais-tu que je t'attendais
Prenant l'enfance en patience"
Et d'avouer, quelques vers plus loin:
" J'aurais passé ma vie à t'aimer"...
Hélène aura perpétué son oeuvre, inlassablement. Un couple poétique que nous n'oublierons pas.