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Citations sur Poésie la vie entière (78)

Ainsi la part est faite
Je te laisse les hommes
Des visages défaits
Aux croisées de l’amour

Moi je garde la mer
Et mes châteaux de sable

Et mes larmes du premier jour.



(1938 – Poésie La Vie Entière – Forges du Vent – Ainsi la part (p31) - édition 1961)
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Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre

Et dans cette grande journée
Je ne passerai pas pour un vieil abonné

Si les miracles font qu'une image demeure
La mienne tremblera dans les vitres gelées
Comme le chant lointain d'un enfant colporteur

Le temps qui m'est donné que l'amour le prolonge

Et dans ma solitude un instant habitée
J'accrocherai des panoplies de bout du monde
De grands pays couverts
d'oiseaux effarouchés



(Extrait du poème la Barrière de l'Octroi)
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Penche toi à l'oreille un peu basse du trèfle
Avertis les chevaux que la terre est sauvée
Dis leur que tout est bon des ciguës et des ronces
Qu'il a suffi de ton amour pour tout changer
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Tu peux me couvrir de ta haine
Devant moi dresser tes poings nus
Chaque jour chaque nuit défaire
Ma patience ma belle vie

S'il te plait d'élever des murs
Qui me feront plus grand encore
Je suis prêt j'arrive prends-moi
Fais-toi complice de tes chiens

Tu n'épouvantes que toi-même.

Printemps 1945.




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DÉRIVE

Je n’ouvrirai pas la porte d’écume
Qui scelle les creux bariolés de la mer
Ni les dunes bourdonnantes
Le soleil navigue dans les ramures méduse perdue
Une main se tapit dans l’ombre de mon bras
Ma voix frôle des voix têtues
C’est l’écorce de l’eau qui m’emprisonne
Toutes ses clés rouillées qui ferment ma gorge
Tous ses goémons sur le coeur
Pour me sauver
Je retranche mon enfance de ma vie
Mes premiers pas brodés d’herbe
Mes jeux dociles
Je vis avec lenteur.
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LA FLEUR DE L'AGE

Voici le jour naissant
Houblon de la lumière
Le frou-frou des paupières
Et le premier passant

Sous le rêve encore chaud
La conscience chemine
Et déjà le soleil
Gonfle ses étamines

On marche sans penser
Vers un destin plus clair
L'oiseau lit son passé
Dans la paume de l'air

Les voiles des vergers
Lentement se redressent
La terre s'agrandit
D'un halo de tendresse

Un sourire suffit
Pour combler ce regard
Tout l'amour est donné
Le cœur a pris sa part

Et debout dans le ciel
Offrant des mains béantes
Je glisse peu à peu
Vers une aube qui chante.
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Vous étiez là je vous tenais
Comme un miroir entre mes mains
La vague et le soleil de juin
Ont englouti votre visage

Chaque jour je vous ai écrit
Je vous ai fait porter mes pages
Par des ramiers par des enfants
Mais aucun d'eux n'est revenu
Je continue à vous écrire
...
Venez donc car je vous appelle
Avec tous les mots d'autrefois
Sous mon épaule il fait bien froid
Et j'ai des trous noirs dans les ailes
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Avec l'amour
Avec le ciel
Avec le jour
Et les souvenirs démêlés un à un
Avec le plus faible qui t'aime
Avec la plus belle d'entre toutes
Qui te regarde et s'humilie
Avec les prisons qui s'éclairent
Lorsque tu passes sous les murs
Avec l'oiseau
Avec les bêtes
Qui tremblent de te perdre un jour
Poésie la vie entière
Je te caresse
Aux yeux de tous.
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POUR T'AVOIR, POUR DEVINER

Pour t'avoir là dans la maison
Comme une étoffe toujours blanche
Et sans souci des lunaisons
Te caresser le long des hanches

Pour deviner ta jambe nue
Comme un soleil d'été qui traîne
Dans le ruisseau d'une avenue
Un matin de tristesse humaine

Pour ne savoir te désirer
A chaque instant dans chaque femme
Pour t'aimer comme un beau cheval
Dans la rue pleine de passants

Pour soulever dans ton sourire
Un ciel d'automne ses pommiers
Pour balayer d'une main large
Les flocons noirs du souvenir

J'ai retrouvé tout mon courage.
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Rien que le sable et l’air

Et ce désir farouche

Ta bouche lourde sur ma bouche

L’empreinte bleue du sein

Dans la paume encor fraîche

Ici

L’arbre se fond

Se confond avec l’herbe

Mais l’âme dégagée

A pris de la hauteur

Soleil

Eclatement des yeux

Soleil en marche

Des mois et des années

Et cette fleur au coeur qui ne s’est pas fanée

Le dernier compagnon

Et le dernier visage

Tous ces haillons dorés qui font le paysage

Une fumée là-bas

La première douceur

Extrait de LES CROISADES
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