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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Toutes deux vivent dans une maison délabrée dans une extrême précarité. Il y a Marie la fille, qui suit sa mère partout où elle est appelée à donner de sa personne dans les fermes environnantes. Lorsqu'on a besoin de ses services pour les travaux des champs, on l'appelle toujours " Génie la folle " Jamais Eugénie, ni Madame, toujours Génie la folle.
Lorsqu'elle traverse le village de son pas pressé, Marie courre derrière elle, habitée par la peur d'être abandonnée. Et lorsqu'elle approche de sa mère, cette dernière lui tient toujours les mêmes propos " Ne reste pas dans mes jambes " ou " va au lit " à l'heure du coucher. Marie sens bien que son coeur est en souffrance et plein de larmes retenues. Elle aimerait pouvoir l'aider à dissiper la solitude dans laquelle elle s'est réfugiée, se faire aimer de cette mère qui tente de l'écarter.

Et puis il y a la grand-mère, celle qui a chassé sa fille enceinte, pour avoir déshonoré une famille respectable en portant l'enfant d'un amour impossible. Depuis, Génie ne parle plus, ne sourit plus, ne chante plus, elle qui fût si joyeuse autrefois. Seul le grand-père accorde de petites attentions à Marie. Une pomme, des noix, des noisettes qu'il lui glisse dans les poches à l'abri du regard de sa femme acariâtre ne supportant pas la vue de l'enfant de la honte. Et Voilà qu'un beau jour, arrive Rose, une vache aveugle, cédée malhonnêtement à sa mère pour ses services chez le maire. Mais Marie n'a que faire de l'obscurité de Rose, sa Rose qui embellit ses journées au même titre que l'attente d'épouser Pierre à son retour de guerre, rencontré sur le quai d'une gare.

Et lorsque Antoine, un paysan au passé trouble, presse Génie de venir s'installer chez lui, elle accepte la perspective d'une vie dans une maison plus confortable. Et le miracle se produit. Tandis que Marie poursuit ses études en internat à la Rochelle, Génie renaît, retrouve sa gaieté perdue et parfois même se remet à chanter.
Mais quand le mauvais sort décide de s'acharner...

Il est des lectures qui vous marquent, comme un tatouage gravé sur le coeur et vous transperce l'âme ; Génie la folle de Inès Cagnati fait partie de celles-là et rappelle, par certains côtés Les demeurées de Jeanne Benameur, riche en poésie.

Difficile de rédiger un billet sur le destin de Génie la folle et de la petite Marie sans avoir une boule au ventre.
Une pépite !
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Un roman sombre, profondément émouvant, d'une tristesse infinie, dont la lecture met mal à l'aise et bouleverse par tant de malheur subi.

Pauvre petite Marie, fille "bâtarde" de d'Eugénie dite Génie la folle, une fille de bonne famille, bannie par sa famille, en particulier par sa mère, obligée de vivre dans une maison délabrée au bord de la rivière et de travailler comme domestique agricole. Brisée, exploitée, usée par le dur labeur de l'aube jusqu'à tard le soir, dans les champs et les fermes, Génie a peu de temps pour sa fille ; prostrée dans son mutisme, elle ne peut lui témoigner de l'affection. Et pourtant Marie aime sa mère, elle lui voue un amour sans bornes. Elle la suit, l'attend désespérément, va à sa rencontre et se fait chaque fois rabrouer.
"Ne reste pas dans mes jambes", "Rentre à la maison" ou "Va te coucher".
Cette quête inconditionnée d'amour maternel, cette peur d'être abandonnée, c'est Marie qui nous la raconte, avec ses mots à elle et sa sensibilité d'enfant. La plume d'Inès Cagnati est simple, très fluide, marquée par de nombreuses répétitions. Toujours les mêmes phrases, les mêmes répliques, les mêmes émotions, comme une histoire sans fin, désespérante où les malheurs et les drames se succèdent à l'infini.

Néanmoins ce livre réaliste décrit avec précision le monde de la campagne et des agriculteurs, les travaux des champs, la nature environnante et les traditions ancestrales. Il dénonce aussi hélas la méchanceté, l'intolérance, les mesquineries et la petitesse d'esprit.

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Eugenie dite "génie la folle" est une fille de bonne famille, reniée par cette dernière pour cause d'avoir eu Marie, petite batarde... Il ressort de cet écrit un amour immense, un espoir et une force.

Ce roman, date, je me le suis procuré à la bibliothèque, mais si vous avez l'occasion de le lire, franchement vous ne serez pas déçus.

Le seul hic à mon goût : les répétitions des expressions et situations, sauf "et moi je n'ai rien eu " qui est nécéssaire , mais peut être est ce pour insister sur les mots qui marquent Marie.
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La petite Marie est une enfant qu'on a envie de serrer dans ses bras tant la pauvre enfant n'a pas de chance...l'amour, la recherche de l'amour, l'attente de l'amour, le rejet de l'amour, la cruauté de l'amour...c'est toute sa vie! Elle Marie, la batarde de Génie la Folle, ne recherche finalement qu'un peu d'affection, un peu d'attention auprès de cette mère trop occupée à leur survie, trop fatiguée pour prolonger les rares moments d'affection, trop usée pour les rêves que l'enfant voudrait leur construire...Cette mère pourtant l'aime, on le sent, on le devine mais elle ne le montre pas :"dors, encore un peu", "ne reste pas dans mes jambes"...sont les seuls mots d'amour qu'elle lui adresse et pourtant cette mère va se battre, se montrer têtue pour lui permettre de réaliser son rêve de voir la mer mais surtout d'avoir une meilleure vie que la sienne. Et lui Pierre, l'aviateur, Marie l'attend lui aussi...Toujours attendre, toujours voler quelques minutes de bonheur...Et Pépé, lui aussi à sa façon c'est un peu d'amour qu'on lui donne...des noix, une pomme...le vieil homme est bien la seule famille, avec sa mère, à se soucier d'elle...Et puis arrivent Rose la vache, Benoît le canard...et on croit que le bonheur enfin lui sourit...mais c'est ne pas connaître l'acharnement du destin qui s'obstine à cogner, fort et dur, des êtres déjà éprouvés par la vie...la vie n'est pas tendre, l'amour qu'on reçoit peut être arraché...et une enfant ça ne comprend pas qu'on peut attendre, attendre longemps et que le bonheur peut tarder à venir, ou ne venir jamais...Voilà un livre attendrissant, émouvant, et profondément triste. L'écriture est simple et en nuances, c'est le récit d'une enfance écorchée et courageuse d'une petite fille qui voulait juster aimer et être aimée. A lire!
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Nous sommes en pleine campagne, à une époque où les filles-mères étaient de véritables parias de la société. Eugénie dit « Génie la folle » vit seule dans une maison délabrée avec sa fille Marie. Marie n'a de cesse de chercher l'amour de sa mère, mais celle-ci reste silencieuse, épuisée par trop de labeur. L'injustice et la misère de leur condition sont insupportables. Elles ont toutes deux une vie dure et terrible, marquée par le chagrin et la souffrance. Génie est une femme brisée par l'opprobre familial et populaire. La fin du roman est d'une noirceur absolue, comme si elle n'avait pas encore assez souffert. Certaines n'ont décidément pas droit au bonheur.
Ce roman est fait de silence, de poésie et se lit comme une mélopée même si le défaut d'une mélopée est son trop-plein de répétitions.
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Une femme qui nous parle de sa mere,un livre fort sur la tolerance ou plutot l'intolerance et ses ravages.Un petit ouvrage tres personnel,bien ficele,sans artifices ou désir d'en faire trop.Tout st vrai ici et cela rend le recit poignant et tres attachant.Un livre a decouvrir sans tarder.
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Simple sans aucune simplicité, l'écriture se répète inlassablement pour construire une sensation de mal être dans la lecture. Inès Cagnati mène son oeuvre avec puissance dans le choix d'un lexique minimaliste et dans le non-dit. J'ai adoré me sentir si mal et j'ai détesté le final ( à m'en faire des sueurs froides) que j'avais espéré plus heureux.
Mais comment pouvait-ti en être autrement. Ce livre est un puits d'injustice, le gouffre profond d'une humanité du paraitre et du profit. Il ne pouvait en être autrement. Et ce livre, après plusieurs mois, résonne encore...
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