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Critique de ATOS


ATOS
24 septembre 2022
Lire ou relire le Requiem des innocents, c'est entrer au royaume des invisibles. C'est plonger à travers les tripes du monde, c'est écouter au soupirail des villes, c'est comprendre que tout cela malheureusement, bien évidement, n'a jamais pris fin. C'est un monde la misère, c'est un enfer la pauvreté. Un miroir. Un mouroir. Une couveuse. Mais ça vit, ça grouille, ça court, ça bouffe, ça cogne, ça baise, ça survit. C'est une force colossale, un instinct de survie phénoménale. Un vortex. Si tu y entres, oublie le vernis. C'est du brut. Pas le temps. Jamais le temps pour celles et ceux qui y échouent , ceux qui y sont nés. ça vous fabrique des mâchoires de loups, des regards de vitrail, des mots qui cognent aux portes du ciel, et qui défoncent les grilles de l'enfer. faudrait juste s'asseoir. Regarder, écouter, et lire. Lire les phrases ou les visages , c'est pareil. Voilà c'est ça ce requiem un livre de peaux. Une écorche de peaux.
ça vous colle à la peau, comme une odeur. Et tu as beau dire, méchamment faire, t'as beau tirer sur les manches de ton blouson, tu sais que ça ressort toujours. Tu viens de là. T'oublie pas. Tu y crèves ou tu t'en sors. Tu l'écris. Tout ce qui en ressort , tu le délies, tu renoues, tu tisses, tu écris. Y pas de mérite. Aucun. Un hasard? Un destin ? Une logique? un système ? Là où il y a de la faim, y a pas de plaisir, mais du désir, de l'envie, de la rage, du mépris, et de l'amour qui sent l'humain, pas un amour qui sentirait le pardon. . Les innocents avaient leur cimetière, Calaferte a composé leur requiem.
C'est terriblement beau, c'est une dégaine d'écriture.
Fred Deux avec La Gana, Louis Calaferte avec son requiem. ça s'oublie pas.

Astrid Shriqui Garain
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