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Critique de sweetie


De cette lecture du roman La route au tabac étant jeune adulte, il me restait des scènes intenses et à la limite, insoutenables et sa relecture me confirme le malaise ressenti à l'époque. Erskine Caldwell, que j'ai souvent confondu avec William Faulkner, s'avère un auteur « trash » : son roman, paru en 1947, raconte le quotidien avilissant d'un pauvre fermier Jeeter Lester et de sa famille, dans un bled paumé de la Géorgie rurale. L'écriture est d'une simplicité totale, à la hauteur des personnages peuplant le récit :
- Lov, le voisin charbonnier mariée à la fille de Jeeter, Pearl, douze ans;
- Soeur Bessie Price, évangéliste autoproclamée mariée à la sauvette au fils de Jeeter, Dude, seize ans;
- Ellie May, dix-huit ans, fille de Jeeter, affublée d'un bec-de-lièvre;
- Ada, femme de Jeeter, mère d'une douzaine d'enfants, la plupart partis vivre ailleurs;
- la vieille mère de Jeeter dont on ignore le prénom, et qui constitue un boulet pour la famille.
Caldwell nous décrit l'ignorance crasse de paysans dépossédés de leur terre par de riches propriétaires, leur stupidité endémique et leur fatalisme religieux. Il parle de ces « pauvres Blancs » qui se croient malgré tout supérieurs aux «nègres» dans un Sud américain profondément ségrégationniste. Bref, un roman au propos dur et d'une écriture sans complaisance.
Mais ce qui me frappe dans l'exercice de replonger dans un livre lu des décennies plus tôt, c'est le côté hautement instructif qui en résulte; j'en ai pris l'habitude ces dernières années, souhaitant retrouver les imprégnations anciennes tout au long des pages qui défilent. Pari réussi avec celui-ci.
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