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4,13

sur 342 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Les blessures du silence, malgré ses quelques qualités ponctuelles vers le début — du seul ordre de la phrase ou du paragraphe bien tournés, fait d'abord surtout partie de la famille des mauvais romans policiers.
3 exemples pour étayer cette affirmation qui ne me fait pas particulièrement plaisir, l'auteur m'étant pour finir sympathique, comme vous le verrez.

1. le lecteur sait tôt dans le récit que le mari de la victime, qui se prénomme Amandine, est un individu malfaisant. Mais bien sûr pas le policier enquêteur, sans quoi il n'y aurait évidemment pas d'intrigue.
Donc il découvre cette réalité au fil de son enquête, d'abord auprès de la famille d'Amandine qui en témoigne.
Puis lorsqu'il rencontre sa supérieure (Amandine est employée de Mairie), étant donné que celle-ci est la mieux placée pour connaître la nature du malfaisant mari (elle a assisté à une violente scène entre Amandine et lui), l'auteur lui fait seulement dire : « La crise qu'elle rencontre depuis des années avec son mari s'est aggravée ».
Faible trouvaille, pour échapper le risque que tout puisse paraître trop vite clair…

2. Un bon roman policier, ça demande une construction aussi cisaillée que la tour Eiffel.
À côté de ça, Les blessures du silence pourrait sembler château de sable.
Ainsi l'auteur se contente-t-elle de faire un parallèle presque systématique entre l'enquête et des flash-back sur des scènes que la victime a vécues, et qui s'intitulent textuellement « Amandine trois mois avant sa disparition », « Amandine deux mois avant sa disparition », etc.
Cruel manque de finesse d'orfèvre, là encore…

3. Au registre pâté de sable, j'ai peine à croire qu'on puisse encore écrire des choses aussi caricaturales que « L'un d'eux ment, lequel ? Qui a raison, qui a tort ? ».
De même que j'ai peine à croire qu'on puisse encore utiliser des béquilles aussi énormes que les rêves que fait le commissaire enquêteur, puisque Amandine vient le visiter la nuit pour entre autres lui dire carrément « Il faut continuer à chercher la vérité. Ne m'abandonnez pas ».

À part ça, la quatrième du couv' annonce que le livre dresse le portrait d'un pervers narcissique puisque, extrait : « Une femme a disparu. Son mari évoque un suicide, ses parents affirment qu'elle a été tuée {…} Qui croire ? Qui manipule qui ? Connaît-on vraiment la personne qui vit à nos côtés ? Au fil d'une intrigue aussi poignante que déroutante, Natacha C. dépeint les effets de l'emprise et de la perversion, les silences qui accompagnent cette violence invisible {…} et donne peut-être les clefs pour s'en libérer. ».
Pour autant, le personnage de pervers est très caricatural, là encore, de même que l'est le comportement de sa femme Amandine qui, au moindre bouquet de roses, se dit que, ça y est, son calvaire est fini.

Au final, il m'a semblé intéressant de savoir qui se trouvait derrière ce livre sans épaisseur, et donc qui était l'auteur Natacha CALESTREME.
Au premier abord, tout semble laisser penser que c'est avant tout une femme d'affaires qui multiplie les conférences, les stages, et la promotion Web en particulier autour de ses ouvrages de développement personnel tels « Trouver sa place, 22 protocoles pour accéder au bonheur » ou encore « La clé de votre énergie, 22 protocoles pour vous libérer émotionnellement ».

Les seuls titres de ces publications pourraient d'ailleurs sentir la forfaiture…
De plus, à force de plébisciter sa — je cite — "pseudoscience" qui n'hésite pas à s'appuyer sur la numérologie ou la médiumnité, Natacha C. s'est apparemment attitré plusieurs controverses, de la part de médecins. (…)

Tout ceci donne un aperçu de sa biographie qui pourrait assez efficacement éclairer le fait que son personnage de pervers soit mal brossé, ou que chaque personnage ait besoin de béquilles énormes pour fonctionner…
Et quant à moi, je l'avoue, j'ai du coup eu rapidement envie de me faire une remarque : Natacha C. est probablement une carriériste, une femme d'argent. En matière d'humanité ou de psychologie, elle n'y connait rien.

Pour autant, je modérerai ce jugement trop sévère par le truchement de la fin de ces "Blessures" qui, faute de devenir de la grande littérature (il s'agit seulement d'un monologue, dans la bouche d'une psychiatre), devient attachante.

L'auteur s'efforce en effet d'y récolter des informations sur le fonctionnement des pervers narcissiques, ainsi que sur les mécanismes de vie avec eux. Et bien que maladroit — monologue de docteur donc, on pourrait aussi bien être en train de lire un ouvrage psy — ce final est suffisamment nourri pour devenir les pages les plus intéressantes du livre.

Conclusion : même si j'ai peiné à finir ces « Blessures du Silence » qui passent leur temps à noyer le poisson, en termes de psychologie ou d'intrigue, et même si je peine à le recommander : Natacha C. semble être non pas une femme d'argent, mais une travailleuse sincère.
Ce qui se sent d'ailleurs dans son avalanche de remerciements.

Cependant quant à vous, potentiel lecteur — et pardon à elle : vous pouvez quand même passer votre chemin. Sauf à avoir envie de récolter quelques informations concrètes sur les personnes malfaisantes que sont les manipulateurs — mais autant lire les ouvrages dont Natacha livre la bibliographie —, ce livre ne vous apportera rien.
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Un roman pour comprendre et guérir. L'intrigue n'est là que pour servir de support à l'exposition du phénomène d'emprise psychologique, démonter les ressorts du harcèlement et de ses effets dévastateurs sur les victimes, mais elle tient la route, et les personnages, attachants, sont également assez convaincants. Après bien sûr, la dimension un peu ésotérique de la solution proposée a de quoi en dérouter certains. Mais si ça marche après tout ?
Bibliothérapie : self-help book par excellence. Mots clés : harcèlement conjugal, emprise psychologique.
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