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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai été attirée et intriguée par la magnifique couverture de cet album toute en rouge et noir, avec un Mitterrand hiératique surveillé par Anubis.
L'histoire se déroule pendant les derniers jours de François Mitterrand à Assouan. En pleine crise mystique, il revient sur les grands épisodes qui ont marqués sa vie.
L'idée de départ est excellente et la construction de récit est ingénieuse, ce qui rend la lecture passionnante. L'histoire est également bien servie par des dessins sobres mais extrêmement frappants.
J'ai beaucoup aimé cette BD, qui n'est toutefois à conseiller qu'à ceux qui éprouvent une certaine admiration pour le personnage de François Mitterrand, l'auteur ne se cache d'ailleurs pas d'en faire partie dans un avant-propos très intéressant pour comprendre sa démarche.
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« Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine », paroles essentielles de la messe de Requiem, reconnaissance implicite de l'attachement chrétien d'un homme qui le fut si peu, François Mitterand.
Retors, sournois, adepte de Machiavel dont « Le Prince » était son autre livre de chevet, prêt à toutes les compromissions, toutes les bassesses pour satisfaire un orgueil démesuré, pour finir par arriver à son règne, sa puissance et sa gloire et pour apprendre alors, qu'il était condamné par la médecine ! 

Pied de nez du destin à cette hargne de pouvoir sur tous et toutes.

Joël Callède réussit ce portrait d'un homme à l'agonie, au plus haut sommet de l'Etat, mais ramené au questionnement essentiel.
Qui a-t-il après ma mort ?
Le feu de Pascal, la grande lumière existent-ils ?
Questionnement que tant de témoins ont rapporté des derniers instants du Président.
Callède est scénariste, peu ou pas dessinateur. Mais cela convient bien à cette bd qui vise à l'épure pour laisser sa place à la confrontation finale d'un homme et de ses ombres.

C'est fin, intelligent, juste aussi car il n'est que très peu caché, faute de place, des turpitudes de l'homme. Manquent peut-être le goût du luxe, l'argent détourné, les amis troubles… 

Mais au final, c'est un très belle approche de l'odyssée de cet homme qui n'a jamais su résister aux sirènes.
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Requiem est un terme bien choisi tant cet album met en scène un Mitterrand en fin de vie, faisant face à ses démons en compagnie d'Anubis, gardien des portes des enfers, ici particulièrement flippant.
Sont alors passés en revue les épisodes phares de la légende mitterrandienne, sans exclure les plus gênants. de façon différente, les figures de Jaurès ou de de Groussouvre viennent hanter les dernières heures du mourant. Acculé face à son passé et à la mort si proche, l'ancien président est confronté à une ultime épreuve de vérité. L'album bascule alors d'une narration historique à une échappée mystique.
Cet exercice d'admiration assumé, mais non dénuée d'esprit critique, est magistralement servi par un dessin puissant et des couleurs d'une grande force.
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C'est ma soeur qui a insisté, malgré le fait que je ne sois guère fan de ce personnage, dont, me semble-t-il, on a fait trop rapidement un personnage historique, et qui véhicule tant d'idolâtrie. Et puis, comment ne pas lui reprocher de n'avoir su éviter la mondialisation de l'économie...Mais soit, j'ai décider de lire cette BD, et, à ma grande surprise, j'ai aimé.
Pourquoi donc ? Non pas tant parce que l'auteur n'occulte pas (c'est peu de le dire..) la (les) face(s) sombre(s) de l'homme politique, que parce qu'il a déplacé le curseur sur le plan personnel, l'individu, l'homme Mitterrand. En parvenant, par de subtils jeux de miroir, à aborder le passé du président, il nous fait réfléchir sur le parcours, sur ce qu'il reste. Ca marche. C'est réussi
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Pourquoi lire cet album :
- une couverture très expressive : Mitterand en gros plan et un sphinx dans l'ombre, en arrière plan
- une première page qui résume totalement un homme tout en marquant un moment inédit dans la Veme république :
31 décembre 1994
"Mes chers compatriotes,
C'est la dernière fois que je m'adresse à vous pour des voeux de nouvelle année en ma qualité de Président de la République. L'an prochain ce sera mon successeur qui vous exprimera ses voeux. Là ou je serai, je l'écouterai le coeur plein de reconnaissance pour le peuple français qui m'aura si longtemps confié son destin et plein d'espoir en vous.
Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas."

Avec ces deux éléments, l'auteur nous donne le ton des pages à suivre : celle du Mitterand conscient d'une mort proche, mystique, fier de lui et de son oeuvre, caustique, érudit, agaçant et fascinant, sévère et un brin paternaliste.
Peu importe les idées, valeurs politiques des uns et des autres, cette BD est l'occasion de faire avec l'auteur mais également Mitterand lui même, un retour sur sa vie.
Intéressant
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A l'approche de la mort, Mitterrand est la proie de doutes, d'un espoir que la mort n'est qu'un passage, dj désir de laisser un héritage durable, un souvenir... a-t-il fait les bons choix? Est-il l'homme d'état qu'il pense être? Il avoue une admiration pour le Livre des Morts.

Il est visité par Anubis qui prépare le passage.

Il revoit alors les moments-clés de sa vie. le Grand Soir, Mazarine, Danièle, Latche, Sollutré, Jean Moulin... Autant d'occasion de se pencher sur le sens des choses, sur le pouvoir, les compromissions.

Joël Calléde s'est bien documenté. Il essaie de présenter les différentes thèses, comme sur l'Algérie ou Pétain. On sent pzrfois une préférence pour la version la plus en faveur de l'homme politique, mais sans trop d'excès. Il y a une volonté de ne pas évacuer les casseroles de Mitterrand.

Les dessins sont impressionnants de simplicité, de sobriété. On peut saluer un grand travail sur Mitterrand à chaque moment de sa vie.

Callède nous livre une oeuvre très personnelle, dont il s'explique au début du tome. Originale, poignante, sincère, parfois dérangeante.
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Resquiescat In Pace ?

Joël Callede met en scène le Mitterrand du dernier mois de sa vie. de décembre 1995 à janvier 1996, entre l'Egypte et ses derniers jours en France, le personnage dépeint par Joël Callede est profondément mystique. Sa présence en Egypte le fait rencontrer Anubis pour un voyage en arrière particulier : le Mitterrand en phase terminale de cancer se confronte avec les personnages de son passé, y compris lui-même, à travers plusieurs faits marquants de sa biographie : intronisation au Panthéon (où il rencontre virtuellement Jaurès et Moulin), abolition de la peine de mort, affaire Grossouvre, son passé sous l'Occupation ou le silence autour de sa maladie et de sa liaison avec Anne Pingeot.

A travers des moments clefs, Joël Callede confronte Mitterrand à ses questionnements métaphysiques, sur l'existence, sur la vision que l'homme d'état porte sur lui-même et sur l'être humain derrière l'homme politique. Joël Callede mélange habilement ces questionnements purement intellectuels avec une relecture sans concession du passé de l'homme qui se cache derrière Mitterrand, sorte de gangue qui maintient l'homme prisonnier jusqu'à une certaine libération apportée par la mort, à travers un cheminement onirique et fantasmagorique.

Ce traitement particulier, mêlant divinités, figures historiques et êtres humains, colle parfaitement avec la démesure dont a pu faire preuve Mitterrand, que ce soit dans le mensonge et la manipulation ou dans le fait d'avoir mis sa vie au service d'un idéal, à défaut de l'avoir mis au service d'un peuple, démiurge de sa vie et de son mythe.

Mitterrand est un des derniers présidents (si ce n'est le dernier) à avoir eu l'étoffe d'un chef d'état, à avoir incarné la fonction, qu'on s'accorde ou non sur ce qu'il en a fait. On peut lui reprocher bien des choses, certainement pas d'avoir mis la réflexion avant l'action, à bon ou à mauvais escient.

Les textes de Joël Callede sont particulièrement bien travaillés et on oublie presque complètement le dessin pour se focaliser sur les bulles. Finalement, le plus important n'est pas le portrait physique des protagonistes mais celui moral et intellectuel des personnages et l'importance des textes favorise l'effacement des visages pour inviter le lecteur à tenter de voir ce qu'il y a derrière les façades.

Une belle réussite, qu'on soit de gauche ou de droite.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Ks
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