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EAN : 9782235008051
323 pages
Tallandier (13/12/1979)
5/5   1 notes
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Ne mésestimons pas l'oeuvre historique joliment écrite de Joseph Calmette, et, dans ce genre, rangeons sans hésiter son beau et convaincant portrait de Bernard de Fontaine, dit aussi de Clairvaux (1090 ou 1091-1153), devenu par la grâce divine et la décision de l'Église, Saint Bernard, hautement estimé pour son action dans les champs religieux, spirituels, artistiques et "politiques".
Joseph Calmette sait parler des origines bourguignonnes de celui qui va devenir l'une des personnalités les plus affirmées en même temps que les plus originales de son temps. Après avoir étudié les Saintes écritures et plusieurs auteurs latins, il choisit vers 1112 de prendre l'habit des Cisterciens (l'ordre de Cîteaux ayant été créé par Robert de Molesme et l'abbaye se trouvant placée sous la direction d'Étienne Harding, un moine anglais qui en était devenu le père abbé en 1108) . de cet ordre, Bernard deviendra la vraie tête pensante et le grand inspirateur. Faisant du Christ le modèle de toute vie chrétienne, il instaure une discipline de vie d'une austérité exemplaire et veut que le cadre de vie des frères soit aussi rigoureux et que le style des édifices soit de ligne pure et tout de sobriété, ceci en rupture avec les excès décoratifs très visibles dans les monastères bénédictins. À titre personnel, Bernard sait donner l'exemple, en faisant constamment l'expérience d'un ascétisme qui confine à l'héroïsme et qui espère éveiller l'émulation dans la communauté des frères mais auquel Joseph Calmette sait retirer son côté inquiétant en le ramenant à la dimension d'une mortification à caractère chrétien et non pas stoïcien- bien que l'on ait parfois l'impression qu'il y ait parfois là-dedans un plaisir de souffrir pour souffrir.
À ces pratiques doloristes, Bernard sait cependant opposer une certaine douceur et la nécessité du réconfort par la prière adressée à Marie, mère de Jésus et source de compassion.
Le Moyen Âge dans lequel surgit Bernard est une époque de dureté : il y a la Croisade, combat de la Chrétienté occidentale contre les Musulmans pour la protection des Lieux Saints du Christianisme dans un Moyen-Orient que l'on regarde aussi comme une terre de conquête, ce qui amènera Bernard à prêcher la seconde de ces grandes expéditions vers la Terre Sainte et à faire l'apologie de la milice des chevaliers du Temple, ces moines-soldats que le saint homme présente comme l'antithèse de la chevalerie divisée contre elle-même en Europe et, sinon désoeuvrée, du moins mal employée dans des occupations et activités considérées par l'Église comme contraires à l'esprit chrétien.
Bernard fut aussi consulté par de nombreuses autorités ecclésiastiques, politiques, civiles et militaires en des moments et situations où de fortes décisions s'imposaient et où l'on comptait, pour les prendre et les faire appliquer, sur l'appui de cette autorité morale reconnue par tous. Il fut aussi un interlocuteur privilégié de la papauté. Il prend parti pour Innocent II contre le schismatique Anaclet et évite ainsi à l'Église une possible scission.
Bernard de Clairvaux, sous la plume bienveillante de Joseph Calmette, nous est montré comme un homme admirable sous bien des rapports et comme une personnalité emblématique de la société médiévale dans une Europe occidentale fortement christianisé. Bernard se distinguera notamment en s'élevant de toutes ses forces contre les actions violentes menées par des Chrétiens contre les Juifs, considérés comme des frères dans la foi envers un même Dieu.

François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent (1338-1358)



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