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EAN : 978B0045BTCDQ
Tallandier (30/11/-1)
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Après Delachenal qui écrivit de gros volumes sur Charles V, Joseph Calmette est venu nous donner l'un des plus beaux livres qui aient été faits sur ce roi qui fut façonné par la dureté de l'Histoire, qui sut s'entourer de conseillers, les Marmousets, qui lui donnèrent les outils pour redresser le royaume de France, que de nombreux événements désastreux faillirent livrer aux Anglais : la défaite du roi Jean II le Bon à Poitiers- Maupertuis face au Prince Noir, Edward of Woodstock, la capture du souverain sur le champ de bataille en 1356, suivie par le traité de Bretigny en 1360, le mouvement de contestation des Bourgeois parisiens face à des levées d'impôts qui ne donnaient pas la victoire aux armes françaises, la révolte d'Etienne Marcel, prévôt des marchands de l'eau en 1357. Débarrassé de ce dernier, mort en 1358, et ayant repris plusieurs places tenues par Charles le Mauvais, roi de Navarre, qui lorgnait, tout autant que les Anglais, sur la couronne de France, Charles, qui fut le premier Dauphin de l'Histoire de France, put, après la mort de son père Jean le Bon en 1364, reprendre la situation en main. La victoire de Cocherel et le couronnement de Charles, qui devint Charles V, inaugurèrent un règne réparateur des erreurs du passé. Appuyé sur le plan militaire par un guerrier breton, Bertrand du Guesclin, qu'il fera connétable en 1370, le roi saura reprendre patiemment aux Anglais les villes et positions fortifiées tombées en leur pouvoir, en évitant le plus possible de laisser ses armées rencontrer en bataille rangée celles de l'ennemi, où l'on savait que ce dernier avait généralement le dessus. Il laissa même le roi d'Angleterre, Edward the Third, en 1359, et un grand capitaine, Robert Knolles, en 1370, s'épuiser à faire des "chevauchées" dans notre pays avec leurs troupes qui laissaient derrière elles des campagnes dévastées et des villages pillés mais qui ne parvenaient pas à prendre les villes, car elles fermaient leurs portes et refusaient le combat, tout comme l'armée française, ce qui faisait que les Anglais ne gagnaient rien de plus dans ces expéditions. Après leur passage, le roi de France reprenait son travail de grignotage des possessions anglaises en France. A la fin de son règne, Charles V avait reconquis presque tout le territoire français, à l'exception de Calais et du Bordelais.

En matière de politique "étrangère", Charles connut des hauts et des bas : son allié et candidat au trône ducal de Bretagne, Charles de Blois, vaincu et tué à Auray, en 1364, Charles V adopta la voie de la sagesse en reconnaissant au vainqueur, Jean de Montfort, le droit de diriger la Bretagne, arrangement qui, il l'espérait, permettrait de détacher un peu le duc de son alliance avec les Anglais ; malheureux en Castille, où une guerre de succession aurait pu permettre à Henri de Transtamare de renverser Pierre le Cruel, qui se faisait aider par le Prince Noir, il médita sur le désastre militaire de Najera, survenu en 1367 et où du Guesclin avait été fait prisonnier, et envoya une nouvelle fois le guerrier breton, qui avait racheté sa liberté avec l'aide de son souverain, conduire les Grandes Compagnies en Espagne pour éviter qu'elles ne vivassent sur le pays en France, ce qui était difficile à supporter en période de guerre et plus encore lors des trêves avec les Anglais, car ces redoutables soldats, qui se vendaient aux plus offrants lors des combats, avaient une triste réputation de pilleurs, de violeurs et d'assassins. Les éloigner de France permettait au roi de faire d'une pierre deux coups : la tranquillité revenait provisoirement dans nos contrées et Henri de Transtamare disposait avec eux en 1369 d'une masse de guerriers qui allaient lui permettre de vaincre Pierre le Cruel, du côté de Calatrava, puis de contraindre ce dernier à s'enfermer dans la forteresse de Montiel. Don Pedro ne pouvait pas compter à ce moment-là sur l'aide du Prince Noir. Cerné, il dut se rendre, et Henrique ne lui laissa aucune chance de survie. Il le tua de sa main, ce qui lui permit de s'emparer du trône de Castille. Pour nous remercier de l'aide qui lui avait été donnée par Charles V, le Transtamare prêta à ce dernier la flotte castillane, et cet appoint nous permit de reprendre le port et la ville de la Rochelle.

Au total, le règne de Charles V fut positif. Mais son fils Charles VI ne retint pas la leçon et, par sa faute, la guerre avec les Anglais, qui aurait pu ne durer que cinquante ans, se prolongea pour un peu plus d'un demi-siècle encore.
Joseph Calmette a su dresser de Charles V le portrait d'un roi intelligent, patient, qui sut apprendre des événements pour remettre droit tout ce qui avait été tordu par la bêtise et la témérité de son père Jean le Bon. de santé fragile, Charles fut affligé de maux physiques une bonne partie de sa vie. Mais ces souffrances personnelles ne l'empêchèrent nullement de tenir solidement le gouvernail, et de mener une existence studieuse, car il avait à coeur de s'instruire et outre qu'il avait constitué une bibliothèque pour son usage personnel, il s'était attaché les services de personnalités versées dans les sciences politiques et la philosophie comme Nicolas Oresme ou dans la littérature et l'histoire comme Pierre d'Orgemont, ou des hommes de haute culture et des "globe-trotter" comme Philippe de Mézières. Notons aussi l'influence sur lui de sages conseillers comme Guillaume de Melun, Jean de Craon, Guillaume de Dormans et Bureau de la Rivière, les fameux "Marmousets", qui furent écartés du pouvoir après la mort de Charles V en 1380.
Joseph Calmette a écrit la biographie la plus "sensible" et la plus "sobre" de Charles V. Après lui devaient venir Jeanine Quillet avec une réflexion plus intellectuelle et plus politique, et Françoise Autrand avec une exploitation plus fouillée des archives disponibles. Georges Bordonove devait juste se contenter de faire une " traduction populaire " de plusieurs de ces biographies. de sorte que le Charles V de Joseph Calmette mérite toujours de figurer parmi les livres à consulter sur celui qui fut l'un de nos plus grands rois, même si l'héritier Charles VI compromit malheureusement son oeuvre.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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