Autant le dire tout de suite le chevalier rouge de
Miles Cameron est une énorme déception, j'ajouterai même qu'à certains moments sa lecture s'est apparentée à un véritable calvaire de près de 827 pages.
Finalement rarement un livre d'héroic- fantasy m'aura si peu emballé et si peu inspiré et ce pour plusieurs raisons.
En premier lieu je n'ai pas du tout adhéré au style d'écriture empruntant maladroitement aux romans courtois moyenâgeux.
L'auteur ayant manifestement recherché par là une certaine authenticité historique afin de mieux nous immerger dans l'esprit du roman ainsi que de son contexte médiéval, il en ressort malheureusement un texte creux d'une affligeante naïveté regorgeant de tous les stéréotypes que le genre peut porter.
Les dialogues sont nombreux mais rarement inspirés, pires en voulant s'en servir pour illustrer tous les aspects de la vie sociale des différents groupes de personnages, ils mettent plus que jamais en lumière les carences de l'auteur à illustrer de manière réaliste les rapports humains tout en ralentissant considérablement l'évolution de l'intrigue par de longs passages très souvent dénués d'un moindre intérêt.
La forme du récit est également plus que maladroite, l'histoire change constamment de points de vue (des dizaines de fois par chapitre) tout en intégrant à chaque fois de nouveaux personnages secondaires dans des contextes à chaque fois différents et l'on finit assez rapidement dans une désolation la plus totale à ne plus savoir qui est qui, ainsi que son importance dans le récit.
Le rythme du roman est lent, laborieux et poussif sur la première moitié de ce pavé, et si le rythme s'accélère sur les trois cent dernières pages, c'est pour mieux nous dépeindre des scènes de bataille manquant cruellement de souffle épique tant les "gentils" paraissent invulnérables dans les altercations qui les opposent aux forces du monde sauvage.
Assez souvent nous assistons incrédules à l'anéantissement de plusieurs centaines de créatures de la nature, alors que les bons n'ont à déplorer seulement la perte de moins d'une dizaine de frères d'armes.
En fait à aucun moment l'auteur ne réussit à nous donner le sentiment que l'issue peut être incertaine tant l'opposition qui est faite aux humains semble fragile alors que le récit intègre pourtant des vouivres, des démons, des trolls et des spectres.
Le véritable héros du roman est un certain chevalier rouge dirigeant une force armée de mercenaires-chevaliers accompagnés par leurs dévoués écuyers et archers.
Là encore l'auteur ne réussit pas à nous faire prendre fait et cause pour ce personnage en tout point caricatural et terne dont on finit par espérer qu'il lui arrive de vraies déconvenues (qui n'arriveront pas) tant il finit par nous agacer par la facilité dont il fait preuve pour se défaire de toutes les situations que l'auteur nous présente comme désespérés.
Si je devais toutefois relever deux qualités à ce roman, ce serait la maîtrise et les connaissances que l'auteur nous dévoile dans ces longs passages descriptifs traitant de l'univers médiéval...et la couverture de
Didier Graffet en tout point sublime.
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