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Critique de Kio971


Certains ne relisent jamais les livres qu'ils ont lus : soit qu'ils ont peur de ne pas y retrouver le charme qu'ils y avaient découvert, soit tout simplement qu'ils estiment qu'il leur reste trop de livres à lire et trop peu de temps pour les lire pour en perdre encore dans la relecture de livres qu'ils connaissent déjà.

Personnellement, je relis très souvent les livres que j'ai aimé (cela peut aller jusqu'à la dizaine de fois, voire plus !). Je ne parle pas des livres qui ont été un éblouissement : avec ceux-là en effet, le risque est grand de ne pas retrouver lors d'une seconde lecture la magie de la première.

Mais j'aime à relire les livres qui me plongent dans une ambiance : l'Angleterre des romans d'Elizabeth George, la Caroline du Nord de ceux de Kathy Reichs, la Venise des livres de Donna Leon (que j'ai d'ailleurs classés sur mes étagères non pas dans leur ordre de parution, mais en fonction de la saison à laquelle se déroule l'intrigue, pour le plaisir, à la lecture, de me retrouver à Venise en été ou dans les brumes hivernales).

Relire un de ces livres, c'est pour moi comme aller passer un week end chez des amis de longue date : je sais que je vais passer un bon moment en leur compagnie.

Les romans d'Andrea Camilleri relatant les enquêtes du commissaire Montalbano sont de ceux-là. Une envie de soleil, de Sicile, de repas goûteux ? : je vais choisir dans ma bibliothèque un de ces livres, comme d'autres sélectionnent une bouteille de vin dans leur cave.

D'ailleurs, il m'est impossible de lire une enquête du commissaire Montalbano sans l'accompagner dans ses pérégrinations gustatives. S'il ne m'est pas possible, bien évidemment, de trouver près de chez moi les succulents plats que lui sert le chef cuisinier de sa trattoria préférée (mais au moins puis-je comparer ses plats de poisson avec le blaff ou le court-bouillon antillais), il y a toujours un moment dans la lecture d'un Montalbano où je sors du réfrigérateur les olives, les petits anchois marinés, le fromage, et le vin blanc bien frais, pour l'accompagner - lui sur sa véranda, moi sur la terrasse du jardin - dans ses réflexions déductives (que ceux qui connaissent le commissaire se rassurent : je n'ai pas sa descente en matière de whisky !).

J'aime également dans ces romans-là l'humour de l'auteur, son regard ironique sur la société italienne, son style inimitable (il faut noter l'excellence de la traduction qui rend parfaitement la saveur de la langue).

Pour ce qui est du versant policier de l'affaire, il est vrai que je trouve les derniers romans d'Andrea Camilleri moins bon que les premiers : l'intrigue y est souvent très alambiquée et la solution de l'énigme embrouillée et tirée par les cheveux. Mais qu'importe : je lis les enquêtes du commissaire Montalbano pour avoir le plaisir de passer le week end en Sicile et le bonheur de m'essuyer les yeux après avoir trop ri à lecture de certains de ses passages, au point que mes éclats de rire font s'envoler les colibris du jardin ...
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