Pour le plus grand malheur de l’humanité, l’histoire de la guerre est bien souvent celle de stratèges réitérant sans cesse les mêmes erreurs jusqu’à l’anéantissement de leurs armées.
Il n’y a aucun honneur à tuer des gens qui ne peuvent pas se défendre.
Lieutenant : Si tous les hommes étaient animés par leur intérêt personnel alors vous, moi et tous les autres soldats, spatiaux et fusiliers de l’Alliance et du Syndic serions assis sur une plage de notre planète natale à boire une bière. Pour le meilleur ou pour le pire, les gens sont prêts à se battre pour ce en quoi ils croient. Pour le meilleur dans notre cas et pour le pire dans le leur.
L’esprit combatif est une très bonne chose, voire essentielle en fait, mais c’est aussi un bien piètre bouclier contre les armes ennemies.
- Dommage que nous ne disposions pas de balles intelligentes qui ne toucheraient que les méchants !
- Les généraux en rêvent depuis l’aube des temps, me semble-t-il capitaine, fit remarquer Carabali. Sauf les méchants généraux bien sûr.
Impossible de ne pas se demander si elle était réellement sincère et si elle n’aurait pas en tête des projets dont il ignorait tout. De bien des façons, l’esprit de Victoria Rione était pour lui terra incognita, au moins autant que la lointaine frontière des Mondes syndiqués.
Je me demandais si des intelligences non humaines ne seraient pas derrière la guerre effroyablement destructrice que nous nous livrons depuis un siècle. Mais je devrais savoir depuis longtemps que, pour agir stupidement, les hommes n’ont nullement besoin d’y avoir été incités par des extraterrestres.
Les militaires n’apprécient guère le changement, même s’il s’agit d’un retour aux règles de l’art. De leur point de vue, cela reste un bouleversement.
Ne voir en Falco qu’un pur opportuniste aurait sans doute été plus simple. Mais, au lieu de cela, il était visiblement motivé par la conviction sincère et profondément enracinée que lui seul pouvait sauver l’Alliance. D’une certaine façon, songea Geary, ça le rendait d’autant plus dangereux. Nul ne pourrait jamais mieux que lui incarner son chef idéal, position qui, à son avis, lui était réservée, et aucune action n’obtenant pas son approbation ne saurait être justifiée.
De loin, la guerre pouvait être d’une beauté remarquable. L’ayant connu de très près, Geary n’avait aucun mal à passer outre cette séduction imposée par la distance pour se rappeler les vaisseaux éventrés, les équipages désespérés et les années entières de travail que le tir d’un bâtiment de guerre pouvait réduire à néant en un éclair. Vue de pont d’un des vaisseaux concernés, même une grande victoire n’avait rien de charmant.