- Je ne comprends pas qu'on puisse faire copain-copain avec un cochon puis le manger après !
- Hé bé... Déjà, il t'a adopté. Il a bon caractère, ce Mussolini.
- Mussolini ?
- Si. Pour un gros porc, j'ai pas trouvé meilleur nom.
- À trois ans, mes parents m'ont donné à ma tante.
- Donné ?
- Oui. Elle avait pas d'enfants. Et mon père, il en avait beaucoup. Alors, il m'a envoyé vivre chez sa sœur. C'était comme ça.
Au début, j'ai pleuré. Puis j'ai compris qu'être le fils unique de ma tante, c'était mieux qu'un des sept de mes parents. Très heureux, j'ai été avec elle. Puis elle est morte. J'avais 12 ans.
Je suis retourné chez mes parents. Là, j'ai vite compris que c'était plus chez moi. Pour eux, j'étais devenu le fils de ma tante.
Puis, à 18 ans, on m'a envoyé à la guerre. Benito Mussolini, il m'a dit de tirer. Je savais pas sur qui mais j'ai dit oui.
Puis on m'a dit : "Va en Belgique !" J'ai dit oui ! "Descends à la mine" ? Oui ! "Crève de misère" ? Oui !
Oui, oui, oui !
Moi je me suis toujours laissé faire. Et j'ai tout laissé filer.
Toute ma vie.
Jamais je me suis senti chez moi quelque part. Jamais !
La Belgique ? Tu sais comment les gens d'ici nous appelaient quand on est arrivé ?
Les Macaronis....
Macaronis ! Macaronis !
Vita di merda !!!!