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Critique de LadyPortdragon


Un recueil de nouvelles où les contes de fées, les personnages mythologiques sont maltraités, comme dans les histoires de Terry Pratchett dans les Annales du Disque-Monde, mais dans un monde ancré dans la réalité d'aujourd'hui, voilà ce que l'on pourrait dire de Brûlons tous ces punks pour l'amour des elfes de Julien Campredon.

Chaque nouvelle nous emporte dans un univers farfelu où l'action se situe en général dans le sud de la France, sans doute en référence au lieu de résidence de l'auteur.

Une note de l'éditeur introduit l'auteur comme un personnage en quête du livre de Borgès issu de la Bibliothèque de Babel, supposée universelle, qui l'aiderait à développer son talent d'écrivain. Mais cette quête abouti à un lieu invraisemblable où l'auteur apprend que le livre n'existe pas, ce qui le pousse à devenir bibliothécaire et à écrire ces nouvelles considérées comme des inepties par ses collègues, l'oeuvre d'un fou.

Et de folie, les nouvelles n'en manquent pas : le lynchage de maires d'une petite ville par ses habitants, accusés de monter des projets extravagants suite à une rencontre avec un agent commercial malhonnête ; la folie amoureuse d'un docker pour une sirène espagnole qui se retrouve sur une île déserte ; la vie d'un couple qui subit des opérations chirurgicales pour pimenter leur vie sexuelle ; un carnage de punks perpétré par des gardiens d'un musée soucieux de préserver le bâtiment et leurs employeurs elfes snobs ; la révolution onirique cubaine de chômeurs de l'A.N.P.E ; un explorateur de culottes féminines portées par leurs propriétaires ; un politique qui se transforme en statue après avoir été chargé de rédiger un discours ; la vengeance d'un arbre qui absorbe son persécuteur ; un jeune qui retourne à la terre après une rupture amoureuse pour se transformer en fantôme.

Une note de l'auteur apparaît en fin d'ouvrage pour faire écho à celle de l'éditeur et la contrecarrer sur la santé mentale de l'auteur. L'auteur admet sa folie mais met en garde ses confrères contre l'éditeur qui s'est à présent installé chez lui et vit à ses dépends. Peut-être est-il le plus fou des deux ?

Un point qui mérite d'être souligné : le jeu de langue. le niveau de langue ou la langue utilisée est différente dans chaque nouvelle. On passe de l'argot du Docker au style soutenu des chômeurs, en passant par un hommage à l'occitan dans la dernière nouvelle : Tornar à l'ostal, comme un retour aux sources.

Aucun thème n'est censuré : sexe, violence, vulgarité sont présents tout comme l'amour, la révolution et la politique.

Un fil rouge apparaît néanmoins parmi ce foisonnement : le thème du voyage. Chaque nouvelle nous emporte dans un univers différent comme si l'on partait avec l'auteur dans sa quête de la bibliothèque de Babel, vers ce livre universel qui permet de devenir écrivain.

En conclusion, un recueil à lire et à relire tant pour passer un bon moment que pour réfléchir à notre quotidien sous l'oeil critique de Julien Campredon.
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