Disparus dans la nature, tome 2 : USA

Un jour, quelqu'un m'a raconté quelques histoires très intrigantes de gens qui semblaient disparaître d'un coup de baguette magique (maléfique plutôt).
Comme beaucoup d'êtres humains, j'aime bien les potins et les faits divers. Aussi, lorsque, par hasard, le premier livre de Lionel Camy m'a été suggéré par ma liseuse, je n'ai pas hésité.
Cet auteur me semble passionné par les cas de disparitions inexpliquées et inexplicables, puisque, depuis ce premier volume paru en 2016, il en a publié toute une série d'autres qui se passent partout dans le monde, en mer, en ville... partout enfin.
Bien entendu, le style n'a rien de particulier. Il ne faut pas s'attendre à de grandes envolées lyriques ou à des procédés remarquables. Mais si on veut simplement se distraire, se faire peur, s'amuser à essayer de percer le mystère, alors on se satisfera de cette relation journalistique.
On commence évidemment par l'introduction dans laquelle Lionel Camy explique de quoi il sera question : des disparitions mystérieuses et inexpliquées de personnes « dans les parcs nationaux et les forêts aux États-Unis ». Elles n'ont rien du banal accident ou des gens qui se sont tout simplement perdus. « Des personnes disparaissent en un instant, parfois sous le nez de leurs proches, sans laisser de traces, et on n'entend plus jamais parler d'elles. »
Dans ce livre, on traversera « une surface totale de 34 millions d'hectares », car il existe cinquante-neuf parcs nationaux tels le Grand Canyon, Yosemite, Yellowstone, pour ne citer que les plus connus. »
Dès que quelqu'un appelle les secours, « de gros moyens sont rapidement déployés », comme « Search and rescue » qui envoie sur le terrain un bataillon de rangers très expérimentés et très bien équipés. Mais il y a également des drones, hélicoptères, chiens pisteurs ou de cadavres... lorsque la personne n'est pas retrouvée, c'est vraiment incompréhensible.
L'auteur expose différentes causes de disparitions avant de nous raconter les vingt histoires. Elles s'échelonnent chronologiquement depuis la fin du XIXe siècle (1868) jusqu'à nos jours, en 2015, moment où Lionel Camy a écrit son livre. Elles se présentent toutes de la même manière : nom de la personne et endroit de la disparition, dans « les faits », il nous raconte ce qui s'est passé, puis, dans « commentaires », il approfondit certains aspects, évoque des explications ou donne son avis.
Ce qui surprend, c'est, non seulement que les anecdotes se situent dans tous les coins du pays (Michigan, Californie, Oregon...), mais aussi touchent des individus de tous les âges (le plus jeune a deux ans et demi, le plus âgé quatre-vingt-quatre ans). Ce sont des hommes ou des femmes. Certains, c'est vrai, sont des casse-cou, comme celui qui, « un jour (…) a attrapé à mains nues un serpent à sonnettes (…) raffole des treks dans le désert, et (…) a tellement forcé lors d'une randonnée qu'il a perdu ses ongles de doigts de pied. » Mais d'autres sont des enfants qui jouaient sagement sous le regard des parents, de paisibles retraités, ou des spécialistes du stress et du danger, comme un médecin urgentiste.
L'auteur consacre la fin de son volume à imaginer des causes assez irrationnelles, puisque tous les raisonnements cartésiens n'ont abouti à rien.
Il est vrai que j'ai pris cette partie avec scepticisme, mais il faut bien avouer que, dans certains cas, on a l'impression que la victime s'est tout bonnement dématérialisée. Et que dire du sportif de haut niveau, parti faire une petite partie de pêche et qui téléphone à sa femme, complètement paniqué parce qu'il a l'impression d'être suivi, puis, dont l'appareil borne à quantité d'endroits différents, ce qui voudrait dire qu'il « s'est déplacé à une grande vitesse entre ces points, et surtout, qu'il a obligatoirement croisé une route dans le secteur. Il ne peut donc en aucun cas s'être perdu dans la nature. » Ou encore ce bébé de deux ans retrouvé « à 19 kilomètres de chez lui ! » Car, heureusement, de temps à autre, on retrouve le disparu.
J'ai passé un bon moment avec cette lecture et je ne pense pas m'arrêter là. A l'occasion, je partirai certainement à la recherche de gens qui se sont égarés dans d'autres régions.