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Christopher Cantwell (Autre)Josh Trujillo (Autre)Mohale Mashigo (Autre)Dale Eaglesham (Autre)Jan Bazaldua (Autre)Natacha Bustos (Autre)
EAN : 9791039109529
168 pages
Panini France (15/06/2022)
4/5   2 notes
Résumé :
Le bouclier de Captain America a été volé ! Personne ne connaît sa valeur aussi bien que Steve Rogers et Sam Wilson qui se lancent dans un voyage à travers l'Amérique pour le retrouver. En chemin, ils vont découvrir les Captain, des gens de tous les jours qui ont pris l'identité de Captain America pour défendre leurs communautés. Si c'est un bel hommage pour Steve Rogers, son avis ne fait pourtant pas l'unanimité car le voleur de bouclier veut leur mort à tous ! Nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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Ce tome contient une histoire complète qui demande une connaissance préalable du personnage pour pouvoir en apprécier tous les ingrédients. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par Christopher Cantwell, dessinés et encrés par Dale Eaglesham pour les épisodes 1 à 3 et 5, et dessiné par Ron Lim pour l'épisode 4, avec un encrage de Cam Smith & Scott Hanna. La mise en couleurs a été réalisée par Matt Milla. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross pour l'épisode 1, par Gerald Parel pour les 2 à 5. Les épisodes 1 à 4 comprennent une histoire supplémentaire présentant un individu ayant endossé les couleurs de Captain America, écrite par Josh Trujillo et dessinée par Jan Bazaldua pour le numéro 1, par Darcie Little Badger et David Cutler pour le 2, par Mahale Mashigo et Natacha Bustos pour le 3, par Alyssa Wong et Jod Nishijima pour le 4. Il comprend également les couvertures variantes de Carmen Carnero, Nick Robels, Todd Nauck, Ernanda Souza, Jeffrey Verrege, Peach Momoko.

Par le passé, Steve Rogers a déclaré qu'il n'était loyal qu'au rêve. Mais voilà : un rêve, ce n'est pas quelque chose de réel. Quand on se réveille, il s'évanouit et il n'en reste qu'un désir ardent comme s'il avait été enlevé quelque chose à l'individu. Mais avec les années qui passent, Rogers commence à penser que les États-Unis ont deux rêves et que l'un des deux ment. Il se lève et commence à faire un mélange pour une préparation servant à nettoyer le métal, tout en continuant en laissant aller ses pensées. le premier rêve est celui qui n'est pas réel, celui que les gens espèrent qu'on va leur donner, et la colère monte quand il disparaît, quand en vérité il n'a jamais existé, une sorte d'Americana illusoire. En outre ce rêve d'une Amérique du bon vieux temps ne se marie pas bien avec la réalité, celle des immigrants, des pauvres, de la souffrance, celle où les gens différents sont vite catalogués non-américain. La jolie petite barrière blanche du jardinet devient une porte qui laisse les autres à l'extérieur.

Un rêve ne vaut que s'il est partagé, sinon il devient le mensonge américain, une promesse creuse, une promesse non tenue. Steve pense à l'exposition qui se tient à l'institut Smithsonian : le combattant américain. Il estime que parfois il part au combat, alors qu'il y a d'autres possibilités d'action. Il y a des Américains qui ont combattu, mais il y en a aussi qui ont tendu la main. L'institut veut mettre son bouclier en exposition, ce qui lui fait penser que le symbole que Captain America représente a souvent été détourné pour des fins peu louables. Il en est au point de se demander si son identité de superhéros ne divise pas plus qu'elle ne rassemble. Soudain, un individu fait irruption en faisant voler en éclats la fenêtre. Il prend Rogers par surprise, le frappe et parvient à s'emparer de son bouclier et à s'enfuir avec.

Il ne faut pas longtemps au lecteur pour comprendre la nature du récit. le titre donne déjà une indication en évoquant des états unis, mais pas ceux d'Amérique, ceux de Captain America. le récit s'ouvre sur les réflexions intérieures de Steve Rogers : le rêve américain, l'aptitude au combat du citoyen, le dévoiement d'un symbole que chaque faction s'accapare pour justifier ses valeurs, ses actions, divisant au lieu de rassembler. S'il n'a pas encore compris à ce stade, le premier récit supplémentaire explicite le thème pour le lecteur : un adolescent vivant comme un vagabond et portant un uniforme de Captain America qu'il a adapté à sa sauce. Christopher Cantwell utilise le symbole qu'est Captain America (un superhéros dont le costume est le drapeau de son pays) pour évoquer l'état de l'union. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que le scénariste prêche un point de vue moral, transformant une histoire de superhéros en une tribune appuyée, ou au contraire qu'il met à profit l'évidence - un superhéros patriotique incarnant l'esprit de son pays - pour parler d'un thème qui lui tient à coeur. Il peut trouver que le scénariste aurait pu faire preuve de plus subtilité, ou au contraire estimer qu'il est nécessaire de mettre les points sur les I pour se faire comprendre. Mais il ne peut pas douter de l'honnêteté de la démarche de Cantwell : il parle de la différence de l'autre, quelle que soit la nature de cette différence, en la montrant sous l'angle de la richesse, plutôt que sous l'angle de la défiance et de la peur. En outre, le scénariste fait la preuve de sa maîtrise du personnage, en relevant à quelques reprises ses références culturelles datées avec élégance, et en employant le point Godwin avec un sens de l'ironie et de la pertinence.

Pour autant, les auteurs racontent bien une histoire de superhéros, avec superpouvoirs, criminels irrécupérables, mal intentionnés et méchants, et combats physiques incarnant l'affrontement idéologique. le bouclier de Captain Amercia a été volé, et les criminels ont bien l'intention de pervertir ce symbole pour en faire celui de la discorde. Captain America requiert l'aide de Falcon (Sam Wilson) pour l'aider à retrouver son bien, en se mettant à la poursuite d'un individu ayant usurpé son identité de superhéros et disposant d'une super-vitesse, et de Superior, une mystérieuse tireuse d'élite. Les deux superhéros vont parcourir une partie des États-Unis pour essayer de les rattraper, étant aidé à chaque étape par un individu ayant adapté le costume de Captain America à sa propre identité sociale ou culturelle. Eaglesham dessine dans un registre descriptif et réaliste avec un bon niveau de détails. Il utilise les conventions visuelles habituelles du genre superhéros : Captain America, Falcon et les autres superhéros sont dotés d'une musculature parfaite et imposante, avec des costumes moulants. Les combats physiques sont spectaculaires, tout en restant à un niveau de prouesses physiques raisonnables.il représente régulièrement les décors en fond de case, sans détails très poussés. le coloriste effectue un travail correct : naturaliste, avec des couleurs un peu plus vives que la réalité, en rehaussant discrètement le relief de chaque surface par un léger dégradé, mais sans exagération. Visiblement, Eaglesham a souffert d'un contretemps, ou d'un rythme trop soutenu, et il est remplacé le temps d'un épisode par Ron Lim. Celui-ci fait l'effort de rester dans un registre proche de son prédécesseur, sans verser dans les exagérations (carrure trop forte des personnages, postures trop posées, etc.) qui étaient les siennes dans les années 1980. le lecteur ne ressent pas de hiatus entre les deux.

En fin d'épisode des numéros 1 à 4, le lecteur découvre donc une histoire courte de 10 pages mettant en scène le membre du réseau des Captains qui a secondé Captain America dans son aventure. le lecteur découvre ainsi un adolescent queer vagabond, une fugueuse afro-américaine adolescente, un adulte amérindien et une jeune adolescente hispanique pas du tout intégrée dans son lycée. Alors bien sûr, il est un peu difficile de croire à l'assistance apportée par les plus jeunes. Ils ne sont guère plausibles à vivre des aventures où ils en remontrent à tous les adultes, à parvenir à se battre avec une telle efficacité contre des adultes. Les dessins de chacun de ces suppléments sont d'un niveau professionnel, très agréables à l'oeil pour le premier, frappés de jeunisme pour les 3 autres, ce qui tranche un peu avec la narration visuelle des chapitres de Captain America. Même s'ils sont réalisés par quatre équipes différentes, il règne une ambiance bon enfant dans tous. Ces histoires sont sans incidence sur le récit principal : elles viennent étoffer le personnage qui a été introduit dans le chapitre correspondant. Avec ce principe, Cantwell reprend l'idée d'un réseau d'individus disséminés à travers les cinquante états, déjà imaginés par Mark Gruenwald dans les années 1980. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un copier-coller : ce réseau ne sert pas de logistique d'information pour le superhéros. Chacun d'entre eux a décidé d'utiliser à son compte le symbole de Captain America pour faire valoir ses valeurs. Au travers de ces chapitres supplémentaires, le lecteur peut voir chacun de ces personnages être victime de discrimination parce qu'il appartient à une minorité, mais aussi refuser d'être cantonné au rôle de la victime, réagir en se battant, mais aussi en mettant en oeuvre le principe évoqué tout au début : tendre la main, et pas seulement chercher à imposer ses valeurs en frappant jusqu'à la défaite de son adversaire.

De nombreux auteurs ont écrit le personnage de Captain America en assumant qu'il s'habille du drapeau américain et qu'il est de fait le symbole d'une nation : Steve Englehart, Mark Gruenwald, Robert Morales, Mark Waid, Nick Spencer, Ta-Nehisi Coates, etc. Christopher Cantwell fait sciemment de même sur le thème de la richesse d'une nation d'immigrants, et le rêve d'unité qui rassemble plutôt que la politique démagogique qui divise et qui oppose en pointant du doigt telle communauté comme étant l'ennemi. Sous réserve qu'il ne soit pas allergique à cette dimension du récit, le lecteur plonge dans une aventure de superhéros classique et bien menée, avec une narration visuelle solide démontant la nature suicidaire et débile de nourrir des guerres intestines au sein d'une nation.
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critiques presse (1)
LesComics
28 juin 2022
Les Etats-Unis de Captain America est un récit qui parle très bien du symbole. Il possède de nombreux défauts mais sait se montrer pertinent dans son message et dans les personnages qu’il présente.
Lire la critique sur le site : LesComics

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Vidéo de Christopher Cantwell
En savoir plus : https://www.lisez.com/9791032406731
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