Il ne faut pas grand chose pour briser un être humain. Lui offrir l'amour puis le lui retirer. Lui offrir l'espoir puis le lui ôter. Et recommencer ce cycle jusqu'à le faire craquer.
La fraîcheur de l'eau sur mon visage ne suffit plus. La colère me brûle. Souvent, je veux crier. Je tente de ravaler tout cela, comme on dissimule ses émotions avec un inconnu. Sinon, j'aurais peur qu'elle parte, qu'elle m'abandonne ici. Tout est encore fragile, elle, moi, nous deux. Je voudrais pouvoir hurler et qu'elle reste quand même sur mon chemin.
Certains affirment que l'on rejoue son passé jusqu'à pouvoir s'en libérer. J'ignore si c'est vrai.
J'aime bien qu'elle me laisse être ce que je veux et, en même temps, je déteste ça. Parce que si ma mère regarde devant elle, là, maintenant, si elle reste en silence au lieu de m'inculquer le sens des réalités, c'est parce que depuis longtemps, elle a renoncé. À sa place, à son rôle, à ce qui nous lie.
L'histoire de nos failles, ces blessures qui nous déchirent et s'ancrent en nous en autant de conditionnements. Dire oui, ne pas prendre sa place, ne pas exister, puis tuer ceux qui nous aiment
Le bonheur, c'est quand on se sent à sa place, qu'on a choisi une vie qui est juste pour soi, une vie qui a du sens pour soi.
Une nouvelle fois, je voudrais être cet autre, normal, ordinaire. Pour être inclus, raccordé, pour ne pas être juste moi. Seul.
Je ne savais plus quoi espérer de votre couple insolite, deux êtres qui ont besoin l'un de l'autre. Une union bancale dont l'avenir dépendrait de son équilibre fragile.
Oser aller vers un avenir.
C'est l'histoire des autres qui nous fait les aimer. C'est la somme de leurs tragédies qui explique la prison qu'ils se sont construite. Ils sont ce qu'ils étaient capables de devenir avec cette vie là.