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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre fantastique dans les deux sens du terme. Par le genre littéraire qu'il développe comme par la qualité de son contenu. Ceux qui pensent ne pas aimer ce style de livres devraient réviser leur jugement et tenter l'expérience, Une autre moi-même de M.R. Carey étant vraiment à mettre entre les deux hémisphères de tous les esprits curieux.

Deux, c'est le chiffre qui résume bien cette histoire, une dualité que l'on retrouve à travers chaque chapitre, en alternance de voix. Qui se décline parfois en gémellité, en un double, en une duplicité ou une dichotomie.

Liz est une femme battue, depuis des années. le parfait amour s'est rapidement transformé en une lutte. Pour éviter les coups et les rabaissements, accepter les pseudos excuses qui ne sont que des leurres. Jusqu'à ce que sa vie soit réellement en jeu, la fois où cette violence s'amplifie jusqu'au point de non retour.

La femme, qui encaisse habituellement, se retrouve à se défendre brutalement, comme si une autre personne avait pris les rênes pour riposter à sa place.

C'est l'un des pans importants de ce récit, qui prouve que le genre fantastique peut aussi véhiculer des messages, parler de l'intime et de sujets de société autant que faire preuve d'imagination.

Un pied dans la réalité, l'autre dans l'imaginaire, voilà une recette qui fonctionne bien quand l'auteur sait y faire. C'est le cas de M.R. Carey, qui n'est pas le premier venu (cf sa récente série débutée par le Livre de Koli).

L'autre, tout un concept qui sera développé à travers le romanesque. Comme l'histoire de cet autre personnage principal, la jeune Fran, qui se lie d'amitié avec le fils de Liz (ou Beth, vous comprendrez en lisant).

Une adolescente noire traitée comme la bizarre du lycée, harcelée et moquée. Qui a vécu une horreur terrible, une terreur sans nom à l'âge de 6 ans. Et qui vit en partie dans son monde, avec son « amie » fantasmée, une renarde digne d'un dessin animé, qu'elle est la seule à voir.

Deux existences, deux destins qui vont se retrouver liés, pour le meilleur et pour le pire. le reste n'est que littérature.

M.R. Carey a soigné son intrigue, et surtout ses personnages. 550 pages denses mais prenantes, dynamiques et jouant parfaitement la partition de l'Imaginaire réaliste, pour peu à peu dériver vers le fictionnel. Avec une idée maîtresse bien pensée, qui propose une explication intéressante aux phénomènes surnaturels. Et apporte cet aspect ludique, malgré des sujets et destins forts.

Avec des protagonistes parfois ambivalents, à la recherche d'eux-mêmes, en quête/ enquête. Des histoires personnelles de couple, de familles, d'adolescents, qui vrillent. le lecteur regardera derrière les apparences où s'ouvrira un monde fantasmagorique aussi frissonnant que jubilatoire.

Une autre moi-même est une réussite, mariant avec bonheur l'Imaginaire et le thriller, le fantastique et les sujets de société. Un joli pavé qui se dévore avec appétit, tant l'idée de base et le développement des protagonistes sont bien pensés par un M.R. Carey qui est décidément un excellent raconteur d'histoires.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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M. R. Carey est essentiellement connu en France pour son roman « Celle qui a tous les dons », qui s'est même vu adapté au cinéma en 2016. Pour ma part, c'est avec sa trilogie « Rempart » que je l'ai découvert, une excellente série mettant en scène un univers post-apocalyptique dans lequel la flore s'est rebellée depuis longtemps contre les humains, aujourd'hui en passe de disparaître faute de pouvoir renouveler leur patrimoine génétique. Rien à voir toutefois avec « Une autre moi-même » qui emprunte davantage au fantastique qu'à la science-fiction et qui se déroule à notre époque. La première scène du roman donne le ton, puisqu'on y découvre Liz, une mère de famille divorcée, en train d'être étranglée par son ex-mari après qu'ils se soient disputés pour une banale question d'horaires concernant la garde de leurs deux enfants. Alors qu'elle s'apprête à succomber, Liz va se sentir dépossédée de son corps et envahie par une puissance étrangère à elle-même. Bien que terrifiant, le phénomène a tout de fois le mérite de lui sauver la vie puisque cette force inconnue va lui permettre de faire ce qu'elle n'avait jusqu'alors jamais réussi à réaliser : rendre les coups. Échapper à un féminicide ne signifie pour autant pas la fin des ennuis. La voilà désormais avec une procédure pénale en cours contre son ex-mari (qui n'est visiblement pas prêt de lâcher l'affaire en dépit de la mesure d'éloignement prononcée contre lui), mais aussi des enfants quelque peu traumatisés par l'événement, des frais de justice à payer, et surtout cette présence obscure qui rode dans son inconscient et la pousse à se demander si elle ne perdrait pas les pédales. Quelques séances chez le psy et un peu de méditation plus tard, la bonne nouvelle est qu'elle n'est pas folle. La mauvaise, c'est qu'elle n'est effectivement pas seule, une autre version d'elle-même cohabitant désormais avec elle dans son corps et sa tête. Une version plus violente, et surtout de plus en plus difficile à contrôler. En plus de Liz, il y a aussi Fran, une ado traumatisée par son enlèvement alors qu'elle n'était qu'une enfant par un homme qui l'a séquestrée pendant deux jours et qui la pensait visiblement possédée par une sorte de démon. Or, il se trouve que Fran aussi n'est pas toute seule, elle est accompagnée de Dame Guigne, une renarde-chevalière imaginaire qui tente de la protéger de ce que son inconscient pourrait bien faire remonter de ces heures de terreur passées dans la chambre d'un hôtel miteux en compagnie de son ravisseur.

Le pitch est alléchant et le récit carrément à la hauteur. On dévore le roman comme un véritable page-turner tant la curiosité est forte de comprendre les tenants et aboutissants des transformations vécues par Liz et la nature des troubles qui assaillent Fran. L'histoire alterne entre le récit de l'une et de l'autre, le trait d'union entre leurs deux parcours étant Zac, fils de la première et copain de lycée de la seconde. Figurent aussi au casting de cette histoire peu banale Molly, soeur de Zac et petite fille pleine d'énergie et d'imagination, mais aussi Marc, le fameux ex-mari violent qui n'éprouve visiblement aucun remord, ou encore le docteur Southern, psychiatre s'intéressant depuis des années au cas de Fran. Outre l'originalité de son scénario, le roman séduit aussi par la tension permanente que l'auteur parvient à entretenir dans le récit. Il faut dire aussi que, qu'il s'agisse de l'ex-mari bien décidé à passer à l'acte, du féroce double qui hante la tête de Liz ou de Bruno Picota, le kidnappeur frappadingue de Fran, ce ne sont pas les menaces ni les sources d'angoisse qui manquent ! On s'attache très vite à ces deux femmes très différentes mais qui ont toutes deux subies des violences qu'elles ont été impuissantes à endiguées et qui les ont laissées vulnérables. La question des violences faites aux femmes en général, et des féminicides en particulier, est évidemment au coeur de la réflexion de M. R. Carey qui n'a décidément pas son pareil pour tirer parti du prisme de l'imaginaire pour parler des sujets qui traversent nos sociétés occidentales (c'était déjà assez marquant dans la trilogie « Rempart »). le sujet est traité avec un mélange de crudité et de pudeur et acquière ainsi une grande puissance, l'auteur se montrant en effet très clair sur les séquelles des violences endurées par Liz, que ce soit pour elle ou pour ses enfants, le tout sans pour autant jamais tomber dans la surenchère ou le voyeurisme. La grande force du roman vient aussi du fait que l'horreur grandissante que l'on éprouve au fur et à mesure de l'évolution du récit tient moins à la dépossession dont est victime Liz qu'à la banalité et plausibilité de la violence à laquelle elle a été confrontée.

« Une autre moi-même » est un page-turner nerveux qui relate le combat de deux femmes, chacune aux prises avec des émanations fantômes tapies dans leur inconscient nées du traumatisme causé par la violence d'homme. Construit sur un pitch original et porté par des protagonistes touchantes, le roman séduit autant par la façon astucieuse avec laquelle l'auteur a choisi d'évoquer la question des violences faites aux femmes que par sa capacité à sans arrêt relancer la curiosité du lecteur et raviver la tension qui imprègne l'ensemble du roman. Glaçant mais aussi revigorant !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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« Une autre moi-même » de Mike CAREY est paru aux éditions de l'Atalante le 16/02/2023.
J'ai gagné ce livre lors de la dernière Masse Critique mauvais genre ; je ne m'attendais pas à recevoir un si beau bébé : 550 pages d'une histoire dense et prenante, mêlant thriller et paranormal.
Liza est une femme battue par son mari. le conte de fées lié à son histoire d'amour se transforme en cauchemar. Les coups pleuvent, Liz est terrorisée. Jusqu'à la dispute de trop. La jeune femme, sans trop comprendre comment, riposte. Fermement. Elle a l'impression d'avoir été habité par quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'a pas peur et qui n'hésite pas à s'imposer. Tout son contraire.
Nous faisons ensuite la connaissance d'un autre protagoniste : Fran, une adolescente un peu à part, moquée et harcelée dans son lycée. Elle va se lier d'amitié avec le fils de Liz.
Le destin de ces deux femmes va se rejoindre pour créer une intrigue originale et captivante.
Ce roman est surprenant. Il mélange habilement l'imaginaire et le réel sans toutefois partir trop loin et devenir complètement fantasque.
L'auteur aborde des sujets de société qui nous concernent tous comme la quête de soi, la violence faite aux femmes, les rapports de couples etc…
C'est à la fois intéressant, émouvant, remuant.
Je qualifierai ma lecture de lecture OVNI mais plutôt dans le bon sens du terme !
Merci à Babelio et aux éditions de l'Atalante de m'avoir permis de découvrir cet auteur.
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Elizabeth Kendall, séparée de son ex-mari violent, Francine Watts, adolescente tourmentée enlevée et séquestrée à l'âge de six ans, Dame Guigne et Beth, autant de personnages féminins qui vont rythmer ce thriller fantastique addictif et incroyablement bien construit.

J'ai adoré ce roman, de la première à la dernière page. Et pourtant, j'appréhendais ses 550 pages, j'avais peur des longueurs ou des redondances, mais non, je n'ai pas vu le temps passer.

Ce roman présente plusieurs personnages, une mère et ses deux enfants, une adolescente et son papa, mais pas que. Je n'en dis pas plus, car je me suis lancée sans avoir relu le résumé et j'ai adoré découvrir l'intrigue et les personnages au fur et à mesure de ma lecture.

Les personnages sont très bien construits, ils m'ont touchée, tous à leur façon. le lien qui les unit était bien ficelé je trouve. J'ai aimé suivre ces deux familles.

On aborde dans ce roman les troubles dissociatifs de l'identité, avec une pointe de surnaturel qui m'a captivée et m'a fait me poser des questions.

On frôle la science-fiction, mais tout en restant dans ce que je pense exister vraiment, où est la frontière entre le réel et le surnaturel ?

Un roman très intéressant, tant dans les relations entre les parents et les enfants, qu'entre les enfants eux-mêmes et la thématique principale.

Un auteur que je ne manquerai pas de relire, et un roman que je recommande.
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