Prison avec PiscineLuigi Carletti
Edition Liana Levi
Un plongeon dans une piscine bleue, souple vivante, mais véritable cage dorée. Fil rouge d'une histoire mêlée de personnages, de senteurs, et de l'âme italienne. La villa Magnolia, est le microcosme d'un habitus italien, dans ses mailles entremêlées de polar, de sentimental d'existentialisme aussi.
Page 125 : La plus belle phrase : « Notre réseau social était un bassin en copropriété. »
Filippo paralysé se lie d'amitié avec un inconnu qui sera l'élément déclencheur de son devenir. « L'indispensable » au service de Filipo affirme et la touche sensible de ce roman et le secret enfoui en chacun. Ce livre est poignant, superbement bien ciselé. L'incipit « L'été, les journées étaient longues et souvent monotones à la Villa Magnolia. » ressemble à du Camus.
Page 10 : « j'avais depuis longtemps traversé le désert du désespoir au-delà duquel ne reste que la foi. Mais ceux qui ne savent pas toucher leurs yeux avec le ciel peuvent seulement regarder en eux-mêmes. »
Les antagonistes de l'histoire sont chacun un morceau du puzzle. La dernière phrase de ce roman où ces derniers sont dans un mouvement de quête affirmera que les convictions humanistes ressurgissent toujours au bout de l'effort même s'il coûte.
« Levantate Hermano » le prouvera. Ce qui mène à une conclusion subtile, dans une finale mature où l'auteur
Luigi Carletti affirme son message qui n'est plus utopique. La Prison de Carletti se trouve en chacun de nous, il faut briser les barreaux de sa potentielle destinée. Se surpasser pour vivre libre.
A lire au bord d'une piscine et observer le monde autour de soi et vous verrez comme tout vous non pas semblera mais deviendra différent.