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Citations sur La danse sacrale (6)

Ici les montres et le chronomètres perdent de leur autorité, et il arrive même qu'on oublie de les remonter ;

(...)

On se lève au son des clochettes des crieurs de chocolat épais au cacao brut, que l'on vend dans des boules sucrées ; pendant la journée, on entend souvent sonner le glas, isochrone et nullement sinistre, pour les âmes des fidèles défunts, que de nombreux habitants recommandent à la cloche du curé en vertu d'une vieille coutume ; à la tombée de la nuit, après la promenade provinciale dans le parc qui est ici triangulaire - seule particularité remarquable de cette ville -, on entend retentir le timbre d'un cinéma (il n'y a qu'un), où l'on projette des films qui sont déjà passés sur tous les écrans de l'île ; puis c'est la nuit, identique aux autres nuits, dans l'attente d'une aurore semblable à celles de toujours - à moins que le ciel ne se bouche, que les nuages n'encapuchonnent de gris la cime du rocher, et qu'il ne se mette à pleuvoir.
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Mais j'ai toujours été épouvanté par ce qui est nocturne, informe, indéfini - une forme, entrevue dans l'obscurité, dont je n'arrive pas à saisir la nature ; quelque chose qui se déplace sans raison, une ombre qui ne répond pas à une réalité... Je déteste les cavernes, parce que je suis atterré par les stalagmites soudainement éclairées par le projecteur d'une lanterne électrique. On ignore si ce sont des personnes, des animaux, ou quoi...
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J'avais souffert si souvent à cause d'éléments étrangers à mes volitions profondes, que je me cuirassais contre les commotions du milieu ambiant, m'enfermant dans une sorte de réduit personnel où je prenais soin de ne pas être atteinte par le fracas de la rue.
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Je saurai plus tard que chaque ville connue, vécue, sentie en fonction de mer, d'odeur marine, de lueurs marines - avec la présence de la mer - exercera toujours sur moi l'attrait d'une réalité à la fois une et multiple, sur laquelle j'aurais en quelque sorte un droit ancestral de propriété...
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Otra vez sobre mí el gran sol redondo y cercano, con pequeños rectángulos concéntricos. Pero ahora, el gran sol redondo se mueve lentamente hacia mis piernas, en una escenografía que, esta vez, es de gran estreno. Aquí habrá función mayor. Me rodean Hombres Blancos y varias coéforas que, con leves entrechoques metálicos, disponen una panoplia de pequeños enseres relucientes, con filos, puntas y dientes, que prefiero no mirar. —“¿Cómo se siente?” —me pregunta, detrás de mí, uno a quien no veo. —“Bien. Muy bien.” —“¡Oxígeno!” Me tapan la boca y las narices con una máscara. Grata sensación de respirar plenamente, de sorber una brisa fina que se me cuela en los pulmones. Se abre una puerta. Aparecen los Grandes Oficiantes con los gorros puestos y las caras cerradas, hasta los ojos, como los de las mujeres mahometanas. Quiero hacer un chiste, pero no me dan tiempo. Ya se me acerca, con una aguja en alto, el anestesista. —“No vas a tener el tiempo de contar hasta tres…” —me dice. Llego a dos, y salgo de este mundo para renacer en el mundo de mi infancia. Todo es enorme, gigantesco, en casa de mi tía. Y mi tía también es grande, gigantesca, con esa papada, esos brazos blancos, esos collares de varias vueltas. Salimos en su grande, gigantesco, automóvil negro —ella, detrás, como una reina; yo, delante, al lado del grande, gigantesco, chofer uniformado. Pero al salir por la grande, gigantesca verja de la entrada, tenemos que detenemos ante una jaula negra, montada en ruedas, tirada por una mula, conducida por un policía, que está llena de niños presos. Unos lloran, otros dicen cosas feas, otros me sacan la lengua por el enrejillado. —“La jaula de los niños majaderos y desobedientes” —dice mi tía. —“Diga más bien la Señora Condesa que son ‘mataperros’, y con perdón” —dice el chofer: “Hacen bien en recogerlos. Se pasan la vida correteando por las calles, comiendo mangos y bañándose en las pocetas del litoral.” (A mí, esa vida me parecía maravillosa, y no la mía, de niño obligado a levantarse por reloj, hacerlo todo con mesura, y besar señoras gordas y sudorosas, y a horribles ancianos, con mejillas olientes a tabaco y a sepultura, porque eran “personas de respeto…” —“Ésos no respetan nada” —proseguía el chofer, señalando a los enjaulados. —“¡Cómo van a respetar nada, si no tienen religión ni fundamento! Y nacidos en esos solares, donde las negras paren como conejas…” Volvemos del paseo por el Prado y el Malecón, Mademoiselle me hace comer y me acuesta. Pero apenas Mademoiselle me arropa y sale, me levanto, saco el carrito bombero y lo hago correr por el cuarto. Vuelve la Mademoiselle, enojada. A la tercera, sube con mi tía, toda perfumada y envuelta en gasas, que me amenaza con su pericón. —“Si no te acuestas, llamo a la Policía para que te lleven en la jaula.” Y sale, después de apagar la luz. La jaula no. Todo menos la jaula. Es terrible, espantosa, la jaula. Sólo hay una manera de impedir que mi tía pida la jaula: matarla. En el cajón de los juguetes, tengo dos pistolas amarillas y azules, con un corcho en cada cañón. Corto los cordeles que retienen los corchos a las mirillas del arma, y, con una culata en cada mano, bajo las escaleras…
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Cette Europe - celle d'ici - était fichue. J'y étais accouru à la recherche d'une intelligence infinie, et, au lieu de têtes pensantes, elle me donnait des crânes vides qui sonnaient creux comme un xylophone. Socrate attendait sa fin à Buchenwald. Le fascisme de merde avait trop d'adeptes au grand jour ou masqués. Il était temps désormais d'abandonner ces Rome, ces Nuremberg, ces Villes Lumière, phares de la culture, agoras du Savoir, berceaux de la Civilisation (tout berceau finit par sentir la pisse...), villes prostituées qui aujourd'hui se donnaient, consentantes et jambes écartées, au premier déclamateur venu qui, gonflant le thorax, avançant la lippe ou levant un bras à l'ancienne, leur promettait prépotence et colonies.
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