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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture qui m'a charmée.
Il ne se passe pas grand chose dans ce court roman et le rythme est assez lent mais j'ai beaucoup aimé l'ambiance, le côté contemplatif et l'atmosphère de la campagne anglaise est bien rendue.
Le lecteur vit au rythme de Tom Birkin, un homme plutôt solitaire et marqué par les horreurs qu'il a vécues pendant la grande guerre et qui se remémore avec nostalgie cette période passée à Oxgodby durant laquelle il a pu trouver une sorte d'apaisement grâce à son travail de restauration, les liens qu'il a tissés avec certains habitants du village et la beauté simple de la nature environnante.
Une jolie découverte.
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« Maintenant, vous ne voyez pas; en effet, il n'y a rien à voir. Maintenant regarde!" Quatre étoiles pour un roman d'à peine 100 pages ? Je sais, je suis peut-être trop sentimental à cause de ce sombre mois de décembre, mais cette petite histoire d'une simplicité trompeuse m'a vraiment touché. Trompeur, oui, car Carr vous aspire dans l'histoire, ajoutant un nouveau couche toutes les 5 pages.

Cela commence comme un roman de cliché, avec l'arrivée - en train - du jeune Tom Birkin dans Oxgodby (le nom est significatif en soi), un village disgracieux du nord de l'Angleterre où il doit découvrir et restaurer une fresque médiévale dans une église. Nous sommes en 1920 et Tom s'avère être juste un autre victime traumatisé des tranchées de la Première Guerre mondiale, blessée à Passchendaele. On fait alors connaissance avec la douceur de vivre du village, en plein été, et l'histoire prend des allures d'idylle rurale. Mais à chaque conversation et scène ultérieure, de nouveaux angles émergent, jusqu'à et y compris une très classique romance-qui-ne-puisse-pas-être. Humour et mélancolie alternent, jusqu'à ce qu'avec Tom nous quittions Oxgodby le coeur gros.

Quel roman sympa, presque parfait en fait. Et quelle performance magistrale, surtout en raison du parallèle entre le travail méticuleux de Tom, exposant couche après couche le chef-d'oeuvre de l'église, et sa lente découverte de ce qui est précieux dans la vie, également exposé couche après couche. Et à y regarder de plus près, Carr joue également un jeu magistral des contraires, en particulier celui entre l'intérieur et l'extérieur, de toutes les manières possibles. En lisant, vous ne voyez pas d'abord, il ne semble rien à voir, et puis soudainement vous voyez. Délicieux.
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Coup de coeur pour ce classique de la littérature anglaise, récompensé par le Guardian Prize en 1980 et méconnu en France.

Tom Birkin se remémore avec une douce nostalgie l'été qu'il a passé en 1920, dans un petit village anglais nommé Oxgodby, pour restaurer la fresque médiévale de l'église.

L'arrivée de cet étranger, vétéran de la Première Guerre mondiale, fait l'effet d'un événement pour les habitants de ce petit village où les jours s'écoulent et se ressemblent. Dès son arrivée, certains habitants lui rendent régulièrement visite pour observer son travail, lui apporter de bons petits plats, mais surtout discuter et se confier à lui. 

C'est ainsi que Tom Birkin fait la rencontre de l'épouse du pasteur, Mrs Keach (dont il tombe sous le charme), de la famille Ellerbeck, notamment leur fille Kelly, drôle et malicieuse, qui vient, chaque jour, lui faire écouter des disques de chants sacrés et solos, et d'un autre rescapé de guerre, Charles Moon, missionné pour retrouver la tombe disparue d'un notable local, ancêtre de la commanditaire décédée. C'est avec ce dernier, qui a planté sa tente dans le champ situé à côté de l'église, qu'il va tisser de forts liens d'amitié et de solidarité.

Cette mission est l'occasion pour Tom de panser les blessures de la guerre et de renouer avec la vie, l'amitié et l'amour. A l'instar de cette fresque qui se dévoile peu à peu et retrouve, petit à petit, sa splendeur d'antan, Tom Birkin retrouve le goût de la vie et de l'humanité. le travail de restauration de la fresque est particulièrement bien décrit et documenté. J'ai beaucoup apprécié les détails techniques donnés par l'auteur.

Un court roman, magnifiquement écrit, qui invite le lecteur à la contemplation et aux bonheurs simples. J'ai adoré passer ces quelques jours à Oxgodby, au coeur de la campagne anglaise, en compagnie de ces personnages attachants et à l'exquise excentricité.
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En premier lieu, je me dois de dire un mot de ce choix bien curieux de visuel pour la couverture d'Un mois à la campagne : à première vue, on a l'impression que l'on va lire une comédie champêtre anglaise et c'est totalement faux, Un mois à la campagne est plutôt un portrait d'ancien soldat qui peine à se remettre des traumatismes vécus et à se réinsérer dans la société. C'est donc vraiment dommage de ne pas avoir choisi une image plus appropriée pour la couverture, car je pense que cela peut susciter des malentendus...

Après cette petite parenthèse, revenons sur le roman en lui-même : j'ai beaucoup aimé ce petit roman. Vu sa taille, on ne s'attend pas à y découvrir une histoire aussi profonde : en effet, au fur et à mesure que Tom Birkin dévoile des morceaux de la fresque dans l'église, il se dévoile lui-aussi au lecteur (on en apprend plus sur sa vie et son passé), à lui-même (il apprend à gérer et à "guérir" ses traumatismes liés à la guerre) et aux habitants d'Oxgodby, nouant des amitiés touchantes avec Moon l'archéologue (ils ont d'ailleurs leur passé de soldat de la Grande guerre en commun), Kathy la fille du chef de gare ou encore Alice la femme du pasteur.
Les passages décrivant la fresque sont par ailleurs vraiment très biens écrits, on partage sans peine la joie et les frissons du héros à l'idée de révéler une oeuvre longtemps oubliée mais aussi ces petits hasards qui font que l'oeuvre et la vie de son restaurateur sont liées au point que l'une se reflète dans l'autre.
Un mois à la campagne est enfin un joli hommage envers la campagne anglaise et ses traditions car notre héros, en tant que Londonien, est d'abord distant et méfiant vis-à-vis de ce nouvel environnement (tout comme les ruraux se méfient de lui), puis l'apprivoise petit à petit jusqu'à l'apprécier au point d'envisager l'espace de quelques pages d'y refaire sa vie. On a de très beaux passages de promenades dans la campagne anglaise, de repas champêtres entre amis, de traditions des petits villages et de leurs habitants...

J'ai découvert en faisant quelques recherches sur ce roman et son auteur qu'il en existait une adaptation cinématographique de la fin des années 1980 (avec Colin Firth et Kenneth Branagh dans les rôles principaux !!!), inutile de préciser que je suis curieuse de le voir, à la fois pour juger de comment le roman a été adapté mais aussi pour prolonger un peu le plaisir de m'être plongée dans l'univers de ce Mois à la campagne.
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Le narrateur de ce court roman vient restaurer une fresque dans une église dans la campagne anglaise profonde. Il apprend en fait encore son métier, et travaille pour presque rien, dormant dans le clocher de l'église. Il y rencontre Charles Moon, apprenti archéologue, qui doit trouver une tombe du moyen-âge. Les deux hommes partagent une expérience commune, celle de la première guerre mondiale, dont ils sont revenus vivants mais marqués. le narrateur est en plus défiguré, il traverse une partie difficile de sa vie, sa femme l'ayant quitté. Il reprend le goût de vivre petit à petit pendant cet été, entre les beautés de la nature et le chaleureux accueil des villageois. Et la charmante femme du pasteur le trouble beaucoup.

Voilà, il ne se passe pas énormément de choses dans ce roman, tout en suggestions et en demies teintes. L'auteur s'est juste essayé à rendre une atmosphère, un instant en dehors du temps et des ses tracas, un moment privilégié, fait de douceur et de sensations. Il dresse des portraits de personnages tout en finesse, tout en les laissant préserver leurs secrets, il nous les fait juste entrapercevoir, sans nous raconter forcement toute leur histoire et sans nous livrer toute leur personnalité, comme si on les rencontrait pendant quelques jours de vacances, dans un climats apaisé et serein, peu propice à tout raconter, et surtout les choses désagréables. On les croise donc, et comme pour le narrateur on les quitte en ayant juste vu le meilleur d'eux.

Un livre charmant, un plaisir de lecture, un peu en dehors des modes.
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Le récit d'un temps qui n'est plus, tout en petites touches délicates comme une peinture impressionniste... Il ne se passe rien et pourtant tout est là : la guerre passée le monde qui change les peurs les doutes les espoirs les remords et les regrets ... à lire dans le jardin avec la musique du vent léger dans les feuilles, parcelle sensible des moments d'éternité ou hors du temps qu'esquisse ce livre.
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C'est un roman modeste, pas une référence dans les conversations littéraires, d'un auteur modeste lui aussi. Un petit éditeur qui, sur le tard, a écrit six romans.
C'est la couverture du livre (de l'importance des couvertures), une dame à l'allure un peu démodée qui marche dans un jardin champêtre, qui a attiré mon regard. Merci donc à cette photo sans laquelle je n'aurais pas eu le bonheur de lire cette histoire touchante, ce court roman, qui décrit un mois de l'été 1920 dans la campagne anglaise. Des jours vécus par deux éclopés de la Grande Guerre, profondément traumatisés par l'horreur vécue, mais qui trouvent à travers la beauté de la campagne et des liens simples noués avec les villageois, lors de leur séjour solitaire, une forme d'apaisement. L'un fait des fouilles près d'une vieille église et vit dans une tente, l'autre est chargé de mettre à jour une fresque du Moyen-Age située dans le clocher, lequel est à la fois son lieu de travail et de coucher. A cette thématique originale s'ajoutent des épisodes de la vie campagnarde ordinaire, rythmée par les événements réguliers que sont la messe, les déjeuners partagés, l'école du Dimanche, les fêtes du village… vécus par ces deux solitaires. La magie du récit vient que du banal surgit la beauté, et l'on ressent comme une fascination paradoxale pour cette atmosphère d'humilité, de simplicité où le temps semble se dérouler sans précipitation. Un temps vécu. Autant qu'un réel attachement pour ces vies modestes, qui se déroulent au rythme des saisons où, au-delà d'un religieux formalisé, c'est une notion de sacré presque païen qui ancre les hommes à la terre et au temps. Au milieu de l'ordinaire surgit aussi parfois le trouble (certains traits particuliers de l'archéologue Moon et de l'homme mystérieux de la fresque).
Nous sommes en 1920, dans une Angleterre encore pastorale, où dans les églises résonne le chant d'hymnes exaltants, une Angleterre du passé, un monde devenu désuet, mais dont l'attachement à la nature, le rapport au temps, une forme de bonheur sans superficialité, dans l'économie et la simplicité, si loin du matérialisme, voire de l'opulence, auxquels nous sommes habitués, la ressource qu'offre la contemplation parleront à certains. La saveur, le charme et la beauté que recèle ce petit roman les séduira également.
« Un mois à la campagne », une belle et attachante découverte.
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