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Pierre Girard (II) (Traducteur)
EAN : 9782868698544
134 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.75/5   30 notes
Résumé :
Durant l'été 1920, deux rescapés de la Grande Guerre font connaissance au coeur de la paisible campagne anglaise. Tom Birkin vit dans l'église où il met à jour puis restaure une fresque médiévale. Charles Moon, un archéoogue à la recherche d'une tombe du XiVème siècle, campe dans le champs voisin.
Au fil des jours, le travail les aide à renouer avec un passé qu'ils croyaient définitivement englouti par la Grande Boucherie. La splendeur inviolée de la campagne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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En ce mois de juillet 1920, Tom Birkin arrive dans la petite ville d'Oxgodby, dans le Yorkshire. Il a été missionné par le sérieux pasteur Keach, pour mettre à jour une fresque que l'on suppose être du quinzième siècle, dans la petite église de la ville. Il se met rapidement au travail et commence à lier connaissance avec certains habitants du village, Ellerbeck le chef de gare et Kathy sa fille débrouillarde et curieuse, Alice la très jolie femme du pasteur et surtout Charles Moon l'archéologue qui travaille à la découverte d'une tombe d'un ancêtre d'une famille locale. Birkin et Moon sont deux jeunes hommes qui ont participé à la guerre et, au delà de ce passé commun, partagent également une passion pour l'art, prétexte à des longues discussions.

Un mois a la campagne, qui pourrait s'intituler une saison à la campagne puisque l'on suit la vie de Tom Birkin, qui vient de Londres tout un été et se retrouve dans le nord, où il peut se consacrer à découvrir cette fresque, mais c'est surtout l'occasion de renouer avec la vie simple et paisible de la province.
Le récit est assez poétique, occultant quelque peu les traumatismes de la guerre, très peu abordés, mais J.L. Carr fait la part belle à l'amitié, les plaisirs simples, les repas dans la famille d'accueil, la camaraderie, l'hédonisme.
Un mois à la campagne est un roman court, mais une vraie parenthèse enchantée, qui invite à l'amitié, à la découverte de la vie provinciale et aux beautés artistiques.
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« Maintenant, vous ne voyez pas; en effet, il n'y a rien à voir. Maintenant regarde!" Quatre étoiles pour un roman d'à peine 100 pages ? Je sais, je suis peut-être trop sentimental à cause de ce sombre mois de décembre, mais cette petite histoire d'une simplicité trompeuse m'a vraiment touché. Trompeur, oui, car Carr vous aspire dans l'histoire, ajoutant un nouveau couche toutes les 5 pages.

Cela commence comme un roman de cliché, avec l'arrivée - en train - du jeune Tom Birkin dans Oxgodby (le nom est significatif en soi), un village disgracieux du nord de l'Angleterre où il doit découvrir et restaurer une fresque médiévale dans une église. Nous sommes en 1920 et Tom s'avère être juste un autre victime traumatisé des tranchées de la Première Guerre mondiale, blessée à Passchendaele. On fait alors connaissance avec la douceur de vivre du village, en plein été, et l'histoire prend des allures d'idylle rurale. Mais à chaque conversation et scène ultérieure, de nouveaux angles émergent, jusqu'à et y compris une très classique romance-qui-ne-puisse-pas-être. Humour et mélancolie alternent, jusqu'à ce qu'avec Tom nous quittions Oxgodby le coeur gros.

Quel roman sympa, presque parfait en fait. Et quelle performance magistrale, surtout en raison du parallèle entre le travail méticuleux de Tom, exposant couche après couche le chef-d'oeuvre de l'église, et sa lente découverte de ce qui est précieux dans la vie, également exposé couche après couche. Et à y regarder de plus près, Carr joue également un jeu magistral des contraires, en particulier celui entre l'intérieur et l'extérieur, de toutes les manières possibles. En lisant, vous ne voyez pas d'abord, il ne semble rien à voir, et puis soudainement vous voyez. Délicieux.
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En premier lieu, je me dois de dire un mot de ce choix bien curieux de visuel pour la couverture d'Un mois à la campagne : à première vue, on a l'impression que l'on va lire une comédie champêtre anglaise et c'est totalement faux, Un mois à la campagne est plutôt un portrait d'ancien soldat qui peine à se remettre des traumatismes vécus et à se réinsérer dans la société. C'est donc vraiment dommage de ne pas avoir choisi une image plus appropriée pour la couverture, car je pense que cela peut susciter des malentendus...

Après cette petite parenthèse, revenons sur le roman en lui-même : j'ai beaucoup aimé ce petit roman. Vu sa taille, on ne s'attend pas à y découvrir une histoire aussi profonde : en effet, au fur et à mesure que Tom Birkin dévoile des morceaux de la fresque dans l'église, il se dévoile lui-aussi au lecteur (on en apprend plus sur sa vie et son passé), à lui-même (il apprend à gérer et à "guérir" ses traumatismes liés à la guerre) et aux habitants d'Oxgodby, nouant des amitiés touchantes avec Moon l'archéologue (ils ont d'ailleurs leur passé de soldat de la Grande guerre en commun), Kathy la fille du chef de gare ou encore Alice la femme du pasteur.
Les passages décrivant la fresque sont par ailleurs vraiment très biens écrits, on partage sans peine la joie et les frissons du héros à l'idée de révéler une oeuvre longtemps oubliée mais aussi ces petits hasards qui font que l'oeuvre et la vie de son restaurateur sont liées au point que l'une se reflète dans l'autre.
Un mois à la campagne est enfin un joli hommage envers la campagne anglaise et ses traditions car notre héros, en tant que Londonien, est d'abord distant et méfiant vis-à-vis de ce nouvel environnement (tout comme les ruraux se méfient de lui), puis l'apprivoise petit à petit jusqu'à l'apprécier au point d'envisager l'espace de quelques pages d'y refaire sa vie. On a de très beaux passages de promenades dans la campagne anglaise, de repas champêtres entre amis, de traditions des petits villages et de leurs habitants...

J'ai découvert en faisant quelques recherches sur ce roman et son auteur qu'il en existait une adaptation cinématographique de la fin des années 1980 (avec Colin Firth et Kenneth Branagh dans les rôles principaux !!!), inutile de préciser que je suis curieuse de le voir, à la fois pour juger de comment le roman a été adapté mais aussi pour prolonger un peu le plaisir de m'être plongée dans l'univers de ce Mois à la campagne.
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Une lecture qui m'a charmée.
Il ne se passe pas grand chose dans ce court roman et le rythme est assez lent mais j'ai beaucoup aimé l'ambiance, le côté contemplatif et l'atmosphère de la campagne anglaise est bien rendue.
Le lecteur vit au rythme de Tom Birkin, un homme plutôt solitaire et marqué par les horreurs qu'il a vécues pendant la grande guerre et qui se remémore avec nostalgie cette période passée à Oxgodby durant laquelle il a pu trouver une sorte d'apaisement grâce à son travail de restauration, les liens qu'il a tissés avec certains habitants du village et la beauté simple de la nature environnante.
Une jolie découverte.
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Durant l'été 1920 eux rescapés de la grande guerre se retrouvent dans la campagne anglaise.

Tom Birkin est chargé de restaurer une fresque médievale dans l'église d'Oxgodby quand Charles Moon, archéologue cherche une tombe du XIVème siècle dans le champ près de l'église. Tous deux sont mandatés par une vieille dame qui a laissé un legs pour ces recherches : elle pensait en effet qu'une fresque monumentale était recouverte de chaux dans l'église, et elle supposait qu'un très ancien ancêtre ayant vécu au XIVème siècle était enterré à côté du cimetière (en raison de son déshonneur). Cinquante ans plus tard, Tom Birkin nous raconte cet été inoubliable passé au sein d'une petite communauté, aux côtés de cet archéologue avec qui il sympathisera, et enchanté par la jeune femme du pasteur au charme piquant.

"Ah le bonheur de ces journées-là... bien des années plus tard, il me hantait encore. Parfois, quand j'écoute de la musique, je retourne là-bas, et j'y retrouve tout intact. Cet été qui n'en finissait pas. le beau temps, jour après jour, les voix qui s'appelaient à la nuit tombante, à l'heure où les fenêtres s'éclairaient ici et là, trouant l'obscurité. Et le murmure des blés sous le vent de l'aube, et l'odeur chaude des épis prêts pour la moisson. Et ma jeunesse.

Si j'étais resté là-bas, y aurais-je vécu heureux ? Non, je ne le pense pas. Tout change, ceux que nous aimions s'en vont, vieillissent, disparaissent, et peu à peu retombe cette ardeur qui nous faisait croire à chaque instant que l'instant d'après serait encore plus beau. C'est maintenant ou jamais ; il faut prendre le bonheur quand il passe." p. 105

Publié en 1980, Un mois à la campagne est un roman au rythme lent comme les jours qui s'écoulent. Il a obtenu le Guardian Prize et a été adapté au cinéma en 1987 par le réalisateur irlandais Pat O'Connor, avec Colin Firth dans le rôle de Birkin et Kenneth Branagh dans celui de Moon. C'est un roman aux accents proustiens, chantant ce temps qui ne reviendra pas, ce bonheur qui était là sans qu'on le sache, juste dans l'écoulement des jours et dans la plénitude des minutes heureuses...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne sais pas ce qui me prit alors, une sorte de folie sans doute, car j’agrippai plus fermement cette poignée et me mis à tirer dessus, encore et encore, et le tintement de cette lointaine clochette revint en courant le long des corridors, dégringola les escaliers, se multiplia en une infinité d’échos emplissant la maison, et les coins obscurs et les pièces désertes comme l’auraient fait les éclats de son rire cristallin. Et je sus, à cet instant, que ce rire me venait du passé - clair, espiègle et d’une poignante tristesse. Et ce fut le pire moment de ma vie.
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Si j’étais resté là-bas, y aurais-je vécu heureux ? Non, je ne le pense pas. Tout change, ceux que nous aimons s’en vont, vieillissent, disparaissent, et peu à peu retombe cette ardeur qui nous faisait croire à chaque instant que l’instant d’après serait encore plus beau. C’est maintenant ou jamais; il faut prendre le bonheur quand il passe.
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Nous pouvons demander et demander encore, nous ne retrouverons jamais ce qui, hier, semblait nous appartenir pour toujours - l’apparence des choses, une église solitaire au milieu d’un champ, un lit sur le sol d’un clocher, l’écho d’une voix dont on se souvient, un visage adoré. Ils ne sont plus là, ils sont partis à jamais et vous ne pouvez qu’attendre que la douleur s’appaise.
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J’aimais à croire que les hommes au travail dans les champs, en m’apercevant, me reconnaissaient comme une composante de leur paysage - ce gars, le peintre là-bas, celui qui fait un boulot pour payer sa pension...
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Nous sommes par nature des êtres d’espoir, sans cesse offerts à de nouvelles déceptions, irrésistiblement attirés par le trésor qui pourrait se trouver sous le plus sordide des emballages.
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