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Citations sur La femme aux fleurs de papier (181)

- Votre amie est en train de mourir, lui dit-on.
- Non, elle allège son âme.
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Guzman restait immobile, il interrogeait son âme : il savait qu'elle était quelque part à l'intérieur de lui, mais, comme tout le monde, il ne savait pas où.
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Nous étions à Paris, le 26 mai 1900, il était 23 heures, 21 minutes et 40 secondes. A dix mille kilomètres de cet instant, un homme prénommé Martin mourait écrasé par le poids d’une barre d’acier dans les fonderies de Cleveland. Ce même instant, un an plus tôt, une inconnue avait accouché d’un enfant sur l’autel principal de Notre-Dame. A exactement huit heures de cet instant allait se produire un événement que les hommes n’oublieraient jamais – la dernière éclipse de Jérusalem.
A cet instant, l’orchestre entonna une musique sans nom. Une musique que personne ne pouvait connaître, parce qu’elle n’arriverait en Europe que des années plus tard. Une musique dont la plupart des invités avaient entendu parler – de rio de la Plata, elle était arrivée aux bas-fonds de Buenos Aires, où les blancs se mêlaient aux Noirs pour donner vie à une danse aussi sensuelle qu’une prière interdite et aussi maudite qu’une fièvre.
L’orchestre entonna un tango.
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Les sous-vêtements féminins étaient un univers d'odeurs inavouables, sauvages où laisser se promener son imagination, les yeux fermés. Il avait accès à la composante animale de l'humain. Il pouvait donner libre cours à ses fantasmes adolescents, imaginant des étreintes et des caresses secrètes.
Il expérimentait le plaisir obscur de pêcher par l'odorat.
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Il avait lu quelque part que, à cause de la pression qu'ils subissent, les soldats ne rêvent pas. La seul façon d'échapper à la réalité est de mourir.
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Les yeux de l'être qui nous aime nous servent de miroir.
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Le désir est notre seule motivation pour avancer au milieu de toutes ces horreurs. Nous avons tous besoin d’une passion, ou d’une obsession. Cherche la tienne. Désire-la fort, et fais de ta vie ta raison de vivre.
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Maudite glace.
Il avait espéré que le froid ralentirait l'hémorragie du blessé. En vain. Sans médicaments et avec les quelques instruments usés qu'il avait à disposition, il n'avait pu arrêter le saignement. Et même s'il y était arrivé, à quoi bon ? Ceux qui guérissaient étaient expédiés en première ligne. Il les remettait sur pied pour qu'ils tuent ou se fassent tuer - belle récompense ! Finalement, lui aussi travaillait pour le compte de la Grande Faucheuse.
Je suis le clown envoyé par Dieu en pleine Apocalypse, se disait-il.
Autour de lui, plus rien n'était pourvu de sens logique. Pour commencer, c'était le printemps mais tout évoquait l'hiver. Ils l'appelaient guerre mondiale, mais au fond c'était toujours la même merde. Une génération prometteuse d'Autrichiens - les meilleurs fils de la patrie - était venue se faire trucider au nom d'un avenir qu'elle ne connaîtrait jamais. Jacob Roumann voyait arriver des jeunes gens farcis d'hormones et d'idéaux ; au bout de quelques semaines de tranchées, ils ressemblaient à des petits vieux trouillards et rancuniers. Il blâmait aussi les Italiens de l'autre côté du front. Mal équipés, peu ou pas préparés au combat, ils étaient mus par le souvenir de leur Risorgimento, leur lutte pour l'unification. Poussés par l'exigence de rivaliser avec leurs pères, les fils voulaient s'assurer une place dans l'histoire, ignorant totalement que, une fois cette guerre terminée, tôt ou tard une autre éclaterait et que l'histoire les oublierait.
Et lui ? Que faisait-il là ? Il se le demandait de plus en plus souvent.
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Il avait gravi les Alpes enneigées, les Carpates, les Pyrénées. Il s'était tenu debout, sur les sommets tibétains, à trois mille mètres d'altitude, où l'air était raréfié et le vent de feu, qui lui brûlait le visage et ne consumait pas le tabac. Et même en Egypte, il s'était assis devant les trois pyramides de Gizeh, montagnes de désert.
A Kilauea, en Polynésie, on parle encore d'un homme qui fumait à côté du volcan. Et du volcan qui fumait avec lui.
P 75
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Malgré tout, je ne voulais pas m'habituer à l'indifférence. Parce que le pire dans la guerre, pire que la mort, c'est l'habitude de cette mort...
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