Et Si Tout Etait Possible

Mathieu descendait quatre à quatre les marches menant au métro
ce soir de début août. Giselle lui avait expliqué en avril la logique
les lignes, directions et correspondances. Cela ne lui posait aucun
problème. Il jeta un rapide coup d’oeil au plan en passant afin de
vérifier puis s’engouffra dans le tunnel qui menait au quai. Il était
presque seul sur le quai, en face, c’était presque aussi désert. Mathieu
remarqua seulement de longs cheveux blonds sur une fine silhouette.
En attendant son métro, il imagina a quoi elle pouvait ressembler en
se disant que si elle se retournait maintenant il serait probablement
très déçu. Pire encore si c’était un homme.
Soudain le temps s’arrêta pour Mathieu. Non seulement elle s’était
retournée mais elle était belle à mourir. Elle lui faisait face, seuls les
rails les séparaient. Ils se regardèrent longuement, se sourirent. Le
métro passa et s’arrêta entre eux. Mathieu sortit soudain de sa rêverie
et monta dans la rame en se demandant si tout cela était réel ou si
ce n’était pas l’effet de la fatigue, car il était debout depuis quatre
heures du matin.