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Critique de FabtheFab


Grégoire a quatorze ans et depuis une réflexion dans les vestiaires de la piscine, il prend conscience que son pénis est tout petit. Il n'ose plus aller au lycée et passe son temps dans sa chambre dans laquelle il écrit des fanfictions de fantasy sous le pseudonyme de Gregglit33 en mettant en scène les personnages de Max Egrogire et Chloé Rembrandt sur le site Plumedange.net. Excédé, il commence à faire vivre à ses personnages des histoires torrides, ce qui attire l'attention de Kika93.

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Manu Causse est né en 1972. Il est principalement l'auteur de recueils de nouvelles, de pièces de théâtre et de romans. Il est également traducteur sous le nom d'Emmanuel Plisson. Il est d'abord professeur de français puis se consacre uniquement à l'écriture.

En roman pour la jeunesse, il a publié successivement chez Talents hauts, Romeo@Juliette en 2006, Fair play en 2007, Solo rock en 2010, My love, mon vampire en 2013, Les fils de George en 2016, Les intraterrestres en 2017, Like a rolling stone en 2021, chez Thierry Magnier, Nouvelles re-vertes en 2008, le pire concert de l'histoire du rock en 2014, le bonheur est un déchet toxique en 2017, le point sublime en 2020, Bien trop petit en 2022, chez Bayard, Nos coeurs tordus en 2017, La malédiction de Catacomb Hill en 2019, chez Nathan, Outrageusement romantique en 2021, chez Belin, Ma bande olympique en 2021.

“Je suis né au début des années 70 en région parisienne – mais je m'en souviens à peine, parce que mes parents ont très vite déménagé dans un village de l'Aveyron, où j'ai grandi. Au bord d'un gouffre, d'ailleurs, mais c'est une autre histoire.
Enfant et adolescent, je rêvais d'écrire. Ou de devenir rock star. Mais comme les études dans ces deux matières n'existaient pas encore, j'ai fini prof de français, un métier que j'ai exercé pendant quinze ans un peu partout en France, et principalement dans le Gers.
En 2005, j'ai décidé de dépoussiérer mes vieux rêves ; j'ai arrêté d'enseigner pour me consacrer à l'écriture. Depuis, je vis à Toulouse et je partage mon temps entre traductions, romans adultes et adolescents, musique, ainsi que diverses activités artistiques indéfinissables – le tout avec ma compagne, écrivain et traductrice elle aussi, et quatre adorables ados qui restent une grande source d'inspiration. Et de bonheur, aussi.” source : site Internet de l'auteur ManuCausse.net

Manu Causse est au coeur de l'actualité à l'été 2023 puisque son roman Bien trop petit, paru en septembre 2022 aux éditions Thierry Magnier dans la collection L'Ardeur, est, depuis le 17 juillet 2023, interdit à la vente aux mineurs. Signé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, l'arrêté d'interdiction s'appuie sur la loi du 16 juillet 1949 sur les publications à destination de la jeunesse. Il considère que ce récit « constitue un contenu à caractère pornographique », présentant « un danger pour les mineurs qui pourraient l'acquérir ou le consulter ».

Cette décision a ému le monde de l'édition. le Syndicat national de l'édition (SNE) a alors rappelé « son attachement indéfectible aux principes de liberté de création et de publication, dans le respect des dispositions légales destinées à protéger les personnes mineures » mais il a demandé que soit révisée la loi du 16 juillet 1949. Si le texte présente comme dangereux les contenus « à caractère pornographique ou susceptibles d'inciter au crime ou à la violence, à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes », le SNE interroge pour sa part « la cohérence et l'efficacité de règles définies il y a près de 75 ans, alors que n'existaient pas les principaux vecteurs actuels d'exposition des mineurs aux contenus visés par la loi. »

De la même manière, la Société des gens de lettres (SGDL) a souligné l'incohérence, voire l'hypocrisie, d'une telle interdiction, compte-tenu de la libre diffusion, notamment sur le Web, de contenus qui, eux, relèvent bien des critères énoncés par ladite loi. « Les critères d'appréciation sur lesquels le ministre de l'Intérieur a fondé sa décision (…) suscitent pour le moins l'étonnement et la perplexité », a ainsi déclaré la SGDL, rappelant que « le livre de Manu Causse, qui traite de la sexualité, des complexes et des inquiétudes qu'elle fait naître chez les adolescents, ne semble a priori relever d'aucun des motifs précités ». - source : Livres Hebdo

Après la décision de Gérald Darmanin, le romancier Nicolas Mathieu, prix Goncourt en 2018, a lancé un appel à témoignages, avec le hashtag #WhenIWas15. Il a proposé d'« ensevelir Darmanin sous nos histoires de cul » dans un entretien au magazine Télérama. le romancier a récolté de nombreux témoignages dont il a tiré un livre Lire et dire le désir : #whenIwas15.

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Manu Causse livre tout d'abord un portrait intéressant d'un adolescent débordé par sa puberté et les changements brutaux de son corps et la force de ses pulsions sexuelles. Cette première partie reflète avec justesse l'esprit de la collection comme nous l'avions lu dans d'autres titres de L'Ardeur. Il y a un effet miroir assez juste pour des adolescents lecteurs.

Ensuite, le héros se lance dans la rédaction de récits érotiques et il peut sembler que Manu Causse se soit beaucoup documenté sur ce sujet, retrouvant des textes emblématiques. de ce fait, les récits érotiques dans le récit se veulent certainement des pastiches mais ils peuvent sembler justement rédigés par un écrivain adulte, à la fois par la langue soutenue et la précision des descriptions. Il y a une sorte d'emportement frénétique. Il est vrai que le héros auteur est présenté comme un adolescent particulièrement imaginatif et cultivé, enfant de parents psychiatres et psychothérapeutes et par ailleurs, le ou la destinataire de ces récits pointe à la fois les maladresses de style mises en scène par l'auteur mais aussi les stéréotypes des scènes sexuelles cherchant à mettre en évidence les habitudes des adolescents en matière de pornographie. Néanmoins, il est possible de s'interroger à la fois sur la vraisemblance romanesque et le jeu de mise en abyme de la pornographie. Enfin, le mystère autour de l'identité du ou de la destinataire sans interrogation sur les risques de cybercriminalité questionne dans une publication pour la jeunesse. de ce fait, il est effectivement dommage qu'il n'y ait pas eu de débat entre l'auteur, l'éditeur et le censeur.
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