En ce temps là, une guerre sans merci déchirait les états du sud et ceux du nord. Les charges de cavalerie se succèdent et se ressemblent, menées tambour battant par un capitaine Stark, très en forme.
Le caporal Blutch, comme d'habitude, est touché dès le début de l'engagement tandis que le sergent Chesterfield met un point d'honneur à charger comme s'il voulait mettre un terme à la guerre à lui tout seul.
Au retour d'une de ces charges, le capitaine Stark, excédé par un mouvement de mauvaise humeur du sergent, le mute, suprême affront, dans l'infanterie.
Il est vite rejoint par Blutch. Les deux compères vont devenir artilleurs et brancardiers, sans en avoir vraiment le goût et pour échapper au capitaine Sanders, être versés dans la Marine.
Il faut vous dire qu'à l'époque les États-Unis possédaient une petite marine d'une valeur militaire assez faible. Elle comprenait seulement quarante navires à vapeur dont aucun n'était cuirassé. Trente-deux d'entre eux au maximum pouvaient être considérés comme utilisables et vingt-quatre de ceux-ci se trouvaient à l'étranger. Huit seulement demeuraient dans les ports ou dans les eaux des États-Unis. Tous les autres bâtiments de la marine étaient des voiliers en bois bien démodés à une époque de fer et de vapeur.
Après avoir vécu plusieurs naufrages désespérants, Chesterfield et Blutc vont embarquer à bord du "Monitor", premier cuirassé nordiste, sous les ordres du commandant Worden....
Cauvin et
Lambil, une fois de plus, réussissent l'exploit de réaliser un album magnifique qui allie, à l'occasion de l'embarquement des deux compères devenus matelots, la fantaisie la plus débridée avec le récit historique rigoureux du premier combat de cuirassés en mer.
Cet album est une belle réussite que l'on doit au talents de ses deux auteurs.