Le Cercle des Tueurs Disparus: Intégrale du cycle de Pazuzu

On m'avait vendu du cinglé, et bien j'en ai eu pour mon compte !
C'est avec appréhension que je me suis lancée dans le cercle des tueurs disparus. Pourquoi ? Déjà pour le nombre conséquent de pages alors que je ne connais pas le style de l'auteur, et parce que le résumé qui n'en est pas un, me faisait un peu peur sur le labyrinthe dans lequel j'allais devoir circuler.

Puis au final, quelle surprise ! Une lecture fluide, un style maîtrisé, des scénarii originaux, des personnages complexes et travaillés, des scènes horrifiques qui en jettent... que demander de plus ?

La première partie est consacrée à Ezechiel, le défenseur des morales du passage Richelieu, dans un Paris des années 80. On se plaît à entrer dans sa tête, à connaître ses motivations, à voir ses avancées dans sa quêtes... et en parallèle, on suit également les flics qui sont à ses trousses. Et ce point est assez original pour être soulevé. On se prend à vouloir indiquer au policier où il devrait chercher, et à vouloir prévenir le p'tit Ezy que ses fesses sont sur des flammes ardentes et qu'il devrait vite bouger son derrière s'il veut pas griller comme un poulet.

Ensuite on file quelques années plus tard, rencontrer une Laurence qui est une ado assez particulière, qui s'aime pas du tout, qui vit sa petite vie particulière de son côté tout en matant des cadavres tranquillou bilou. Cette partie est très centrée fantastique/ésotérique, et je dois avouer que pour moi, ça a crée une coupure, cassé le rythme que Ezechiel avait lancé. C'est une longue partie qui se laisse néanmoins lire, et elle est indispensable à le dernière.

Celle de Jeremy, le serial killer venu tout droit des Staïtes pour fuir le FBI qui le colle au train. Il va mener sa petite vie pépouze, se sociabiliser, se fondre dans la masse. Et là... surprises !!! Ouais avec un s, un grand, un majestueux S !!! En fait faut le lire pour savoir. Toujours est-il que la boucle est bouclée.

Toujours est-il qu'il faut lire chaque partie, bien dans l'ordre, pour bien voir l'évolution des personnages, des idées de l'auteur, de sa façon d'appréhender les différentes psychologies qu'il nous dépeint au travers de ses personnages tous plus ou moins hors de la société.

Il y a aussi des formes de dénonciations, de crimes banaux aussi bien que de pédophilie, de crimes humanitaires, de crimes frauduleux... il nous parle de ceux qui gâchent la vie des "honnêtes gens" et tout ceci a de paradoxal que ce sont des... meurtriers qui agissent.

Et par dessus tout, nous avons des artefacts ésotériques qui ajoutent une dimension qui se veut réelle/irréelle, afin qu'on ne sache pas si ce qu'on lit est réel ou pas, beaucoup d'indices pour nous laisser penser que les deux options sont possibles, ça retourne fichtrement la tête !

En bref, ce livre nous plonge dans un cercle vicieux, malsain, en plus d'être le cercle de ces tueurs heureusement disparus.

J'ai aimé ce roman qui n'en est pas tout à fait un !