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Critique de MadameTapioca


Melchor Marín est de retour avec ce troisième et dernier volet de la série policière de Javier Cercas. Si vous n'avez pas lu les deux premiers tomes, vous filez en librairie sans plus attendre.
Pour les autres, autant le dire immédiatement, « Le château de Barbe Bleue » n'est pas le meilleur de la trilogie, mais il est toujours bon de revenir en Terra Alta et de retrouver Melchor.

Quelques années après l'action du tome 2, Melchor n'est plus policier : il travaille comme bibliothécaire et vit avec sa fille Cosette, aujourd'hui adolescente.
Quand elle découvre que son père lui a caché la vérité sur la mort de sa mère, elle est bouleversée et décide de partir prendre l'air à Majorque avec une amie. Malheureusement son voyage l'amène directement dans la gueule du loup. Ou plutôt des loups. Une meute d'hommes puissants au premier rang desquels un milliardaire qui s'avère être un prédateur sexuel, agissant en toute quiétude sur l'île, protégé par un réseau de corruption politique.
Face à l'inefficacité de la police, Melchor part sur les traces de sa fille, prêt à tout, même à se faire justice lui-même (ce à quoi il est déjà habitué). Il va ordonner sa vengeance avec l'aide de ses collègues qui l'ont accompagné tout au long de la trilogie.

Malgré le fait que l'intrigue soit peut-être la plus simple de la trilogie, l'intérêt du lecteur s'engage très rapidement et c'est en partie grâce au personnage de Melchor qui, après trois épisodes, est déjà parfaitement dessiné, avec ses lumières et ses ombres, et dont les actes, bien que parfois répréhensibles, ne peuvent qu'entraîner l'empathie.

Javier Cercas, via son personnage, nous parle à nouveau de son Espagne, sujet principal de son oeuvre qu'elle qu'en soit la forme. Un pays gangrené par la violence, notamment envers les femmes, la corruption. le mensonge, les abus de pouvoir et la lâcheté.
À côté de ce tableau sinistre, l'auteur développe en contrepoint des personnages capables de tout risquer pour une juste cause.

Je suis bien évidemment un peu triste de dire adieu à Melchor (un Melchor pour le coup plus Jean Valjean que Javert) mais je ne dis pas adieu à Cercas. Je serais, sans aucune hésitation et quelque soit le genre, au rendez-vous pour son prochain roman.
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