J'ai retrouvé ce bouquin, franchement daté, dans les tréfonds de ma bibliothèque, et je me suis dit pourquoi pas ?
Il a fait violemment écho à un autre que j'ai lu récemment, "
La mémoire saisie d'un tu", de
Francis Bérezné. Il y est aussi question de l'enfermement dans des asiles de fous, appelons-les comme vous voulez, et de l'infamie, de la cruauté du personnel "soignant".
On assiste, dans l'un comme dans l'autre, à la dégringolade, la perte de la condition humaine, l'absorption des neuroleptiques qui rendent l'homme animal, incapable de contrôler bave, urine, corps dans son ensemble, et que dire des capacités cognitives... Cervetto explique son calvaire, ses 4 ans d'enfermement pour rien, pour une sorte d'erreur judiciaire. Franchement, comment peut-on se remettre d'un truc pareil... par l'écriture peut être ;-)
Ce n'est pas un livre "littéraire", c'est un témoignage, un récit de reconstruction, il y a des longueurs, des maladresses, mais c'était intéressant, et le fait que ce soit le deuxième en peu de temps me laisse à penser que ce qu'il y a dedans est vrai (je parle de l'inhumanité du personnel soignant, à de rares exceptions près).
Le Cervetto date de 1975, le Bérezné de 1999... les choses ont-elles donc si peu changées ?