Le propre de la race humaine : s’inventer des mirages consensuels pour maitriser un réel fondamentalement flou et fluctuant. Les philosophes s’autorisent à critiquer lesdits mirages, mais le gros du troupeau se contente de les prendre à bras le corps parce que, sans eux, le monde perdrait ses contours. Il ensevelit ainsi les vraies questions sous les fausses réponses, et les vraies réponses sous les fausses questions.
Le Deep Swap n’est pas l’effondrement de l’État, mais sa substitution interne, ou sa dégradation en technocratie soumise aux intérêts et aux logiques des multinationales. Et cette gangrène qui le ronge et le plie à la concurrence et au mépris du bien commun s’accompagne d’une autre transformation : celle des multinationales en technocraties supraétatiques, calquées sur les intérêts et les process de l’État. Ces deux inversions forment le moteur le Deep Swap, et le Deep Curse correspond à la poudre aux yeux qu’une transréalité en pleine expansion répand mécaniquement partout pour détourner les attentions.
La cause fondamentale du problème est que, dans le monde cybermoderne, les stupides sont pleins de doutes tandis que les intelligents sont sûrs d'eux
Croire est une compétence.
Dévolution : œuvrer pour, faire émerger, jardiner le nouveau. Révolution : lutter contre, faire s’écrouler, désorganiser l’ancien.
La mort a cela de bien qu’elle permet aux nouvelles générations de réinventer l’amour.
L’impératif informatique [...] : « Agis de façon telle que tu traites l’IA, aussi bien dans ta discipline que dans toute autre, aussi bien dans ta vie que dans toute autre, toujours en même temps comme un moyen, et jamais simplement comme une fin. ».
L’humain se construit lui-même en se nourrissant des regards des autres. C’est donc en faisant évoluer ces regards par l’utopie et la philosophie que les visions et les expérimentations évoluent. Toute politique progressiste est sous-tendue par la convergences des rêves.
Le crime contre la vie, lorsqu’il se fait valeur attrayante et délinquance chronique, devient un crime contre l’avenir. Les évènements les plus graves de l’histoire ont toujours poussé les humains de bonne volonté à transformer l’utopie en politique, à injecter du possible et de l’espoir imaginaire dans les veines de la réalité à l’agonie.
Les mémoristes créèrent l’histoire prédictive afin de rendre les humains maîtres de leur destin à partir de l’étude critique de leur passé. Ils se servirent de l’Histoire mondiale et des histoires de vies (individuelles et collectives) comme autant de data à analyser pour nourrir rationnellement les enjeux du présent.