Si nous étions des ados et que j'étais un garçon, je ne lui dirais pas que "ses parents sont des voleurs, car ils ont pris toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans ses yeux".
J'ai un pieu dans le cœur depuis deux ans et je n'ai trouvé qu'une pin à épiler.
Lui dire qu'une amitié vieille de plus de vingt ans peut se transformer en tas de cendres en moins de dix minutes.
Une mère, c'est une couverture autour des épaules, sur une terrasse, un soir d'été. Une mère ça chante dans le noir. Un mère ça veille dans le soir. Une mère c'est la rampe de l'escalier. L'escalier et ses marches glissantes. L'escalier et ton pas maladroit. Une mère ça sait quand le coup de pied au cul sera plus bénéfique que la caresse sur la joue. Une mère c'est une issue dans un calvaire sans issues. Une mère c'est un docteur. Une mère c'est un psy. Une mère c'est une infirmière. Une mère c'est une enseignante, un chauffeur et une couturière.
Quand on se pète une jambe on met un plâtre et on attend. Mais quand on a le coeur défoncé, on met quoi ? Rien. Et c'est ça le plus terrible. La seule béquille est le temps. Le seul pansement est le reste de ta vie.
Je veux qu'on me propose d'adopter un berger allemand, et qu'on insiste pendant deux ans.
Tout de suite comme ça, d'aucuns pourraient s'imaginer que je suis jalouse d'elle. Que je veux la voir glisser, nue, dans un fossé rempli d'orties, ou que tous les gens qu'elle aime périssent dans un incendie, sur un ponton, mourant ainsi et carbonisés et noyés entre deux îles de Boucherville... Mais point du tout.