Citations sur Les boucliers de Mars, tome 2 : Sacrilèges (16)
[Charax] Ce qui m’épate chez notre ami Bestia, c’est sa propension à rappliquer lorsqu’une odeur de merde lui parvient jusqu’au nez ! C’est prodigieux comme il s’y complaît !
- A quoi bon vivre dans l’angoisse ? De toute façon, le monde finira par disparaître. Un jour, il n’y aura plus d’empire, plus de royaume parthe, c’est écrit et je n’ai pas peur. Et ce jour, je retrouverai Myriam dans un monde meilleur, un monde sans empereur ni esclaves, un monde où tout sera lumière !
- Garde tes rêves, Siméon. Tu es un homme bon ; tu vis déjà dans la lumière.
- Les Parthes auraient mis en déroute la IVè légion ?
- On raconte qu'elle a abandonné son camp pratiquement sans combattre !
- Par Pollux, s'il n'y a plus de légion, les Parthes vont nous tomber dessus !
- Le gouverneur entend châtier les fuyards.
- Il paraît que le spectacle de leur châtiment va valoir le coup d’œil. Dépêchons-nous, les bonnes places vont être chères !
[Hadrien] Admire, Charax, admire la beauté de cet adolescent. Avec ses boucles et son regard humide, cette expression pleine de grâce et de mystère, ne dirait-on pas qu’il sort de l’atelier de Praxitèle ?
[Charax à Hadrien]
- On murmure à Rome que…
- Je sais. On raconte partout que le bel Hadrien préfère la compagnie des jeunes gens… Mais tous ces amateurs de ragots ne tiennent pas la chandelle que je sache. Ils confondent beauté et pornographie. Pourtant ce sont eux qui sont vulgaires, eux qui se pavanent avec des filles de théâtre pareilles à des pots de peinture ! Qu’ont-elles de commun avec ces délicates Aphrodite ?
- Donne ta main à Zara, elle sait lire l’avenir. Seul celui qui connait son destin peut échapper aux caprices des dieux.
- Lâche-moi sorcière !
- Prends garde au serpent du désert : c’est toujours par derrière qu’il attaque.
- Étonnante révélation ! J’aurais pu en dire autant !
- Mais le serpent peut se transformer en une femme bien plus venimeuse et ta ligne de chance est bien courte… ça fera deux oboles aigle de mars…
- Attrape et disparaît, mauvaise pythonisse !
- Seul un prince pourrait se monter si généreux…
- Cette vieille semble avoir beaucoup d’imagination…
- Dans nos régions, c’est un vrai métier. Les Romains se moquent de ces chaldéens en tout genre ; en vérité, ils les craignent… et les consultent secrètement.
[Hadrien à Charax] Les dieux nous ont confié la plus belle mission qui soit : faire de ce monde un sanctuaire d’harmonie où le génie grec s’épanouirait dans le giron des fils de la louve. Oui, pour le sublime héritage de la Grèce puisse traverser les siècles, il faut que Rome soit éternelle !
- Noble Sabine, ne crains-tu pas la jalousie de Vénus ? Tu ferais éclater une nouvelle Guerre de Troie tant ta beauté l’éclipse.
- Fil flatteur va ! Mmm… J’avoue que Syra ne s’en est pas trop mal tirée. Je m’en veux de l’avoir disputée avant-hier. En plus d’être une ornatrix à peu près potable, elle me sert de confidente ; on se confie nos petits secrets.
- Il n’est nullement question d’artifice : que la bouche de la vérité me morde la main si je mens ! La plus habile des maquilleurs n’aura jamais sous la main suffisamment d’onguent le jour où la grosse Pomponia souhaitera paraître désirable… Mais nul souci quant à toi : dame nature t’a prodigué tous les charmes dont peut rêver une jeune femme !
- Un peu convenu, mais si galamment dit… pour un militaire !
Rome sera ce que les hommes en feront. Parfois leur orgueil me désespère, ils mettent tant d’énergie à détruire.
- J’aurais sauvé trois cohortes uniquement pour les mener vers un supplice que ces soldats n’avaient pas mérité ?
- Regarde, Lucius Vintidius Charax, regarde ce qu’il en coûte à tes soldats d’avoir abandonné Zeugma ! Par ta faute, quinze de ses hommes vont mourir. Les autres seront bannis, laissés sans vivres dans le désert. Ainsi jugeaient nos ancêtres ! C’est grâce à ces lois d’airain que Rome à vaincu ses ennemis ! Mais également par ta faute, c’est l’armée parthe toute entière qu’il va nous falloir affronter… Alors, regarde tes hommes et n’oublie jamais !
- C’est curieux, mais je ne vois pas ton fils parmi eux… Il fait pourtant partie de la IVe légion, lui aussi. Pourquoi ne partage-t-il pas le sort de ces malheureux ? Dans un pareil cas, nos ancêtres, afin de laver leur honneur, n’hésitaient pas à condamner leur progéniture.