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Critique de Lune


Véronique Chalmet nous livre ici la biographie de Peggy Gugenheim, muse ratée et mécène américaine au fait de l'art moderne de son temps.
Une vie placée sous le signe marquant de la disparition de son père mort « élégamment » lors du naufrage du Titanic, de relations familiales perturbées, d'un physique ingrat, d'un ennui existentiel l'amènera à devenir cette femme paradoxale et provocante en quête continuelle de reconnaissance.
Pour obtenir celle-ci, elle se tournera vers l'art moderne et deviendra un oeil pertinent qui lui permettra de constituer une collection que l'on peut admirer à Venise dans son palais puisqu'elle a eu la bonne idée d'associer ses biens à ceux de son rival en art et oncle Solomon Guggenheim.
Nous côtoyons tous les grands noms : Pollock, Max Ernst (qu'elle épousa et dont le portrait n'est guère flatteur), Marcel Duchamp, Calder, Samuel Beckett, John Cage... pour n'en citer que quelques uns.
S'il n'y avait cet aspect, la femme se révèle odieuse : égotiste, dominatrice, rivale acharnée, sodomasochiste, débridée sexuellement, méchante (Je cite : un ami styliste se meurt, elle n'ira pas le voir « à chacun son agonie » dit-elle !), manipulatrice, mère à distance et peu admirable (son attitude lors de la disparition de sa fille et ce qu'elle fit à son gendre est un modèle du genre), indifférente à son époque et à ses douleurs (sa réflexion lors de l'exode en dit long) arrangeuse de l'histoire dans ses mémoires, moralement douteuse... On appelle Freud, Jung, Lacan et tous les autres psychanalystes à la rescousse !
Bref une personnalité dont l'argent fut le nerf de la guerre en amitié, en amour et en affaires.
Comme quoi les choses que l'on peut admirer ne peuvent l'être qu'extérieurement (la collection), le dessous des cartes...




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