Il voulait, disait-il, parcourir le monde. L'Afrique, dont la vie primitive l'attirait, le faisait rêver plus que toute autre contrée. Sarah s'imagina aussitôt descendant avec lui un fleuve sauvage, comme Hepburn et Bogart dans African Queen.
Elle avait fait l'amour pour la première fois à l'université, avec un ami qui avait voulu lui montrer ce qu'elle ratait. L'expérience avait été agréable, surtout parce qu'elle avait aimé partager l'intimité d'un être cher, mais elle avait rarement éprouvé cet élan irrésistible qui saisissait les autres filles devant un garçon séduisant et les rendait incapables de se refuser à lui.
On pouvait tout lui dire, sans craindre d'être jugé ou critiqué. Comme la plupart d'entre vous le savent, il se préoccupait avant tout du bien-être des autres. C'était un homme bon, et l'on sait que la bonté expose à la souffrance. Toute sa vie, il a lutté contre la dépression, ce mal engendré par la frustration, l'échec, l'impuissance à aider tout le monde.
Se repoudrer le nez quand il commençait à briller ou se remettre du rouge à lèvres avant une conférence ne lui semblait pas plus indispensable. Elle préférait de beaucoup observer le ciel dans un télescope plutôt que se regarder dans un miroir pour se maquiller. Et sa beauté naturelle l'y autorisait sans problème.
Quand on est astronome, passionné par le ciel, les astres et les planètes, on sait mesurer l'insignifiance d'une vie humaine.
Tu n'as pas besoin d'un garçon dans ta vie pour être heureuse... Par contre, il te faut un travail, et c'est ce travail qui te liera aux autres.